Beschreibung:

Poème autographe signé « de Saint-Exupéry », 2 ½ pages in-4; vers 1917/1918 ? Pli central fendu et fente dans la marge droite. Rarissime poème de jeunesse. Magnifique poème patriotique, vraisemblablement de son cru, intitulé « Le vent », et composé de quatorze tiercets et de deux vers libres tracés sur deux feuilles jointes de papier quadrillé. « D'abord très doux pareil au frisson des roseaux Un vent mystérieux de l' horizon se lève Plainte mélancolique au rythme de sanglots On croirait presque ouïr des vagues sur la grève Il passe dans la plaine où meurent les soldats Triste comme un soupir et berceur comme un rêve Il vient de loin, il vient du pays, de là bas De ces foyers en deuil ou pleurent trop de mères Et de la nef obscure où l'on étend les bras, Ou suppliant on vient murmurer des prières... Sanglot des coeurs meurtris, des logis désertés, Des ayeuls rêvant sur le pas des chaumières... » Etc. ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY (1900-1944) Ecrivain, poète et aviateur français. Poème et lettres inédits adressés à sa « chère Dolley » 1917 à 1922 C'est grâce à son grand ami Louis de Bonnevie (1900-1927), son voisin à Lyon et son camarade de classe à la Villa Saint-Jean à Fribourg (Suisse), que Saint-Exupéry fait la connaissance de leur cousine commune, Bernardine de Menthon (1900-1981), dite « Dolly », lors de vacances passées à Carnac, chez les Bonnevie, au château des Portes, dans la Creuse. Par la suite, les deux jeunes amis se retrouvent dans la région du lac Léman, la jeune fille passant ses étés à Allinges, dans le Chablais savoyard, à proximité de Thonon-les-Bains, alors que le jeune Antoine, séjourne au château de Saint-Maurice-de-Rémens dans l'Ain, propriété d'une de ses tantes, Madame Tricaud. Il se souviendra de cette période comme celle du paradis perdu (« les plus beaux moments de ma vie », dira-t-il plus tard). En 1917, il obtient son baccalauréat, malgré des résultats scolaires peu brillants, notamment dans les matières littéraires. La mort prématurée de son frère cadet, compagnon de jeu et confident, en 1917, marque le passage de Saint-Exupéry du statut d'adolescent à celui d'adulte. La guerre aussi l'inspire et il compose des poèmes au contenu plutôt triste. En 1919, il échoue à l'oral au concours de l'Ecole Navale. Il s'inscrit alors en tant qu'auditeur libre dans la section architecture à l'Ecole nationale supérieure des Beaux-arts. Durant cette période, son intense activité poétique lui inspire des poèmes mélancoliques, témoins de sa vie difficile, sans projet et sans perspective d'avenir. En 1920, sa tante et marraine meurt et lègue le château de Saint-Maurice-de-Rémens à Madame de Saint-Exupéry. En avril 1921, le jeune homme est incorporé au 2e régiment d'aviation de Strasbourg; il prend des cours de pilotage à ses frais. Le 2 août, il est muté au 37e régiment d'aviation à Casablanca et le 23 décembre il obtient son brevet de pilote civil, puis plus tard son brevet de pilote militaire. Au printemps 1922, alors qu'il écrit la dernière lettre ici présente à son amie Bernardine de Menthon, il est de retour du Maroc. Affecté au centre d'aviation d'Istres comme élève-pilote militaire, il traverse à nouveau un période très pénible. Son service militaire prend fin le 5 juin 1923. Il caresse dès lors l'espoir qu'une nouvelle de lui paraisse dans la N.R.F. Bernardine de Menthon, quant à elle, épousera en 1938 le baron Jean Cochin (1878-1962), commandant de sous-marins et capitaine de vaisseau