Beschreibung:

Poète et diplomate français, prix Nobel en 1960. Lettre autographe signée « Alexis Leger », 7 pages in-4 ; Washington 17 juin 1949. Longue et belle lettre sur Valéry Larbaud. Au traducteur et historien de la littérature Georges Jean-Aubry-(1882-1950), qui vient de consacrer un livre à Valéry Larbaud. « ... Le visage de notre Ami est toujours là pour moi, qui n'ai pas connu son enlisement. La pensée de ne pouvoir être lu de lui, de ne pouvoir l'atteindre vraiment, par une lettre ni par une oeuvre, tient en moi de la tristesse... ». Le long silence de Jean-Aubry-n'a pas empêché Saint-John Perse de suivre les travaux littéraires de son correspondant « ... comme votre édition complète de Mallarmé... J'ai eu... ici... l'occasion... de parler de votre ?Vie de Conrad'. Cela dépasse de très haut tout ce qui a été écrit... à ce sujet, en Amérique... ». Quant au « ... manuscrit d'un poème... j'eusse aimé répondre à votre voeu. Je n'avais malheureusement rien, ayant déjà eu à disposer ici de tous mes manuscrits... Je n' écris jamais que des oeuvres d'ensemble et les conditions extérieures de ma vie... ». Puis, revenant à « ... notre pauvre Larbaud. J'ai toujours tenu, Gallimard le sait, à ce que tout ce qui se publie de moi à Paris lui soit adressé.... Et il n'en peut être autrement... il m'est pénible que notre ami, encore ?vivant', ne puisse être inclus dans la composition d'un numéro d' hommage qui doit m' être consacré dans les ?Cahiers de La Pléiade'. Jean Paulhan, qui en assume la préparation, voudrait en faire l'occasion d'un vrai ?groupement'. Et quelle autre ?présence', plus que celle de Larbaud, fût-elle toute nominale, répondrait sentimentalement à mes voeux pour l'affirmation d'une certaine solidarité au regard de la chose littéraire française ? Pourriez-vous m'aider... par exemple, participer vous-même à cet hommage par la contribution d'une étude sur ?Valéry Larbaud et Saint-Leger Leger'... qui vous permettrait incidemment de lui donner la parole... ». Il évoque des articles de Larbaud le concernant et l'aide que celui-ci lui a apportée, sa préface à une traduction russe d'Anabase, certaines rencontres avec l'auteur de Barnabooth, cite des amis communs (Chesterton, Belloc, Conrad, Bennett, Arthur Symons et Edmund Gosse), puis raconte une visite d'Edouard Dujardin à Larbaud « ... qui, de son fauteuil de paralytique et d'aphasique, voulait, pathétiquement, se faire entendre ou comprendre... Incapable d'articuler même un lambeau de phrase, on m'a peint sa lutte physique, sa crispation à son fauteuil, et toute une longue torture de la face, pour arriver, tendu vers son interlocuteur, après beaucoup d'efforts, à pousser, épuisé, un seul cri : qui était mon nom... », etc.