Beschreibung:

Poteau monoxyle d'un couple se tenant debout – Peuple CHAMBA – Nigeria – Bois dur à très belle patine foncée, ancienne et croûteuse – Dimension: H. 72 cm. Provenance: Collection privée (Belgique). Publication et Exposition: Afrikanische Skulpturen – Kamp-Linfort – Germany - Octobre 2009 / Janvier 2010 Page 53 Figure 44 (Le catalogue accompagne la pièce). Comme le Pr. Richard Fardon (SOAS Univ. of London) le précise dans son analyse sur les Arts du Nigeria , les Chamba sont un peuple hétérogène parlant deux langues différentes et issu de deux cultures différentes (Chamba Leko / Groupe Adamawa et Chamba Laka / Groupe Bénoué-Congo). Venant de l'Adamawa, au Nord-Est du Nigeria, au début du XIXe siècle, ils se sont installés massivement, chassés par le Jihad des Fulani menés par le chef Peul Modibbo Adama, dans l'Est du Nigeria, au Sud de la Bénoué, et dans le Nord-Ouest du Cameroun, dans la région de Bamenda. Outre le travail de la poterie réalisé par les épouses, du bronze et des masques de bois, les Chamba sculptent également des figures et effigies de bois leur permettant de communiquer avec les forces tutélaires et les diverses puissances spirituelles et ancestrales. Censées guérir mais aussi avoir des pouvoirs divinatoires, certaines statues Chamba de couple, homme/femme, se présentent sous forme de colonnes, parfois avec un socle de fer permettant de les planter en terre et, parfois, sous la forme de deux figures reliées entre elles au-dessous des hanches et partageant une même paire de jambes . Le rare poteau représentant un couple réuni par les mêmes jambes en est ici un très pur exemple. En effet ces deux personnages, dont le sexe n'est nullement apparent, comme c'est souvent le cas dans la statuaire Chamba, sont cependant, à notre avis, un couple bien que rien, à première vue, ne les distingue. Cependant, un deuxième regard permet de constater que les cimiers sont légèrement différents, l'un, le droit, étant sculpté dans les axes du front et le prolongement de la nuque qu'il épouse +- parfaitement, alors que l'autre cimier, le gauche, étant recourbé à ses extrémités pour se planter dans le front et la nuque avec un angle bien marqué. Est-ce une distinction suffisante permettant de situer l'homme et la femme ? Nous pensons que le cimier de droite serait celui de l'homme, alors que celui de gauche celui de la femme. Pour étayer cette thèse, nous nous référons à un objet dont la photo est publiée dans l'ouvrage « Nigeria » dans lequel le Pr. Richard Fardon traite précisément du sujet, et où l'on voit un couple Chamba présentant ces mêmes « différences » dans leurs cimiers, alors que les corps montrent clairement le sexe de l'homme (à droite) et celui la femme (à gauche). Par ailleurs, notons que les épaules très arrondies sont portées fortement en avant tandis que les bras, détachés du corps et projetés vers l'arrière, sont pliés aux coudes, revenant vers l'avant et offrant de larges mains bien signifiées. A l'exception des cimiers, les deux visages semblent taillés à l'identique: yeux coniques protubérants, nez bien marqué, bouche portée en avant, légèrement ouverte et, enfin, très belles oreilles rondes à la patine profonde tout comme en est paré l'ensemble de cet objet. Litt. : Arts du Nigeria. Collection du Musée des Arts d'Afrique et d'Océanie. Avril 1997. Chapitre IV Page 224. Les Chamba - Cole, 1989, page 69 - Nigeria Arts de la Vallée de la Bénoué Musée du Quai Branly – Nov. 2012 – Chapitre 2. La Moyenne Bénoué. Pr. Richard Fardon Pages 72 et 73.