PROUST, Marcel. Lettre autographe à une amie (non identifiée) . Datée du 4 août 1915. Emouvante lettre de Proust, accablé par la mort d’Eugénie Lemel, ancienne femme de chambre de Mme Proust : " Madame, votre lettre me cause beaucoup de tristesse… J’avoue bien ne pas l’avoir vue depuis un grand nombre d’années (…) Je pensais souvent à elle dans la solitude où la maladie m’a confiné et c’était toujours un plaisir pour moi de recevoir ses lettres tournées toujours avec tant de finesse, de grâce, d’esprit, de tact. J’espérais toujours que nous nous reverrions et comme presque tous mes espoirs en ce monde, celui-ci aussi a été trompé (…) C’est une douceur pour moi de savoir que je n’ai pas été absent des pensées d’Eugénie et qu’elle me rendait ma sympathie (…) Vous me parlez des maux atroces que son embolie lui a évités. Ce n’est certainement pas de la phlébite que vous voulez parler. Or il y a environ un mois elle m’avait écrit qu’elle était menacée de cancer . […] D’ailleurs ces questions rétrospectives n’ont hélas plus d’objet mais j’aimerais mieux savoir qu’elle est morte, même si elle n’était pas opérable, sans cette grande crainte . (...)". 4 pages (181 x 132 mm), à l'encre brune sur papier, (pliure ancienne).
PROUST, Marcel. Lettre autographe à une amie (non identifiée) . Datée du 4 août 1915. Emouvante lettre de Proust, accablé par la mort d’Eugénie Lemel, ancienne femme de chambre de Mme Proust : " Madame, votre lettre me cause beaucoup de tristesse… J’avoue bien ne pas l’avoir vue depuis un grand nombre d’années (…) Je pensais souvent à elle dans la solitude où la maladie m’a confiné et c’était toujours un plaisir pour moi de recevoir ses lettres tournées toujours avec tant de finesse, de grâce, d’esprit, de tact. J’espérais toujours que nous nous reverrions et comme presque tous mes espoirs en ce monde, celui-ci aussi a été trompé (…) C’est une douceur pour moi de savoir que je n’ai pas été absent des pensées d’Eugénie et qu’elle me rendait ma sympathie (…) Vous me parlez des maux atroces que son embolie lui a évités. Ce n’est certainement pas de la phlébite que vous voulez parler. Or il y a environ un mois elle m’avait écrit qu’elle était menacée de cancer . […] D’ailleurs ces questions rétrospectives n’ont hélas plus d’objet mais j’aimerais mieux savoir qu’elle est morte, même si elle n’était pas opérable, sans cette grande crainte . (...)". 4 pages (181 x 132 mm), à l'encre brune sur papier, (pliure ancienne).
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