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Auction archive: Lot number 492

PROUST, Marcel. Lettre autographe signée à Albert Nahmias (père), 53 avenue Montaigne . 29 septembre 1915.

Estimate
€12,000 - €18,000
ca. US$14,221 - US$21,332
Price realised:
n. a.
Auction archive: Lot number 492

PROUST, Marcel. Lettre autographe signée à Albert Nahmias (père), 53 avenue Montaigne . 29 septembre 1915.

Estimate
€12,000 - €18,000
ca. US$14,221 - US$21,332
Price realised:
n. a.
Beschreibung:

PROUST, Marcel. Lettre autographe signée à Albert Nahmias (père), 53 avenue Montaigne . 29 septembre 1915. Longue lettre de Proust au père d'Albert Nahmias, sur l'expérience de la guerre. " Je voulais aussitôt après la visite d’Albert vous écrire pour vous dire combien je l’ai trouvé transformé, combien son courage, sa patience, son abnégation, le repliement sur soi-même d’une vie de réflexions, de solitude, de sacrifice, avaient fait épanouir en lui des qualités et des vertus que mon amitié avait depuis longtemps discernées mais qui ne se manifestaient peut-être pas avec tant de force et de touchante simplicité dans l’agitation factice de la vie parisienne. Je suis sûr que les autres prennent mieux conscience de lui, précisément parce qu’il a pris conscience de lui-même ? Mais quelle tristesse de le voir repartir. Pour vous, pour sa mère, que je redoutais cette peine ! J’ai bien vécu en communion avec vous tous pendant cette permission si courte (…)". Suit un long passage sur la villa Nahmias à Cabourg que Proust souhaitez louer. Albert Nahmias refuse de lui louer la maison "mais accepte de lui " laisser habiter sans loyer (ce qui est pour [Proust] une forme magnifique et généreuse, mais la plus absolue de toutes, du refus de louer) ". Proust revient sur la guerre et les nombreuses douleurs qu'elle entraine dont la perte de son cher ami Bertrand de Fénelon: " Je ne sais si Albert vous a dit tous les chagrins que cette guerre m’a apportés, deux amis que j’aimais comme des frères, Bertrand de Fénelon et Robert d’Humières, tués de la façon la plus horrible ainsi que le petit Bénac, le fils du plus vieil ami de mes parents. Je n’ai plus une nuit sans larmes, je n’ouvre plus le journal sans un frisson . Tous ces chagrins me rendent bien indifférents et secondaires les ennuis et soucis matériels dont je vous parlais (...) Avec quelle joie je donnerais le peu qui me reste si je pouvais retrouver fut-ce pour quelques jours le pauvre Bertrand de Fénelon l". Kolb, Correspondance, XIV, 236-239. 8 pages in-8 (180 x 140 mm), avec enveloppe adressée au "53 avenue Montaigne. Paris". Sur papier au filigrane "Imperial Century". (pliure verticale sur la totalité des pages, taches de tampon encreur sur les deux côtés de l'enveloppe).

Auction archive: Lot number 492
Auction:
Datum:
28 Nov 2017
Auction house:
Christie's
Paris
Beschreibung:

PROUST, Marcel. Lettre autographe signée à Albert Nahmias (père), 53 avenue Montaigne . 29 septembre 1915. Longue lettre de Proust au père d'Albert Nahmias, sur l'expérience de la guerre. " Je voulais aussitôt après la visite d’Albert vous écrire pour vous dire combien je l’ai trouvé transformé, combien son courage, sa patience, son abnégation, le repliement sur soi-même d’une vie de réflexions, de solitude, de sacrifice, avaient fait épanouir en lui des qualités et des vertus que mon amitié avait depuis longtemps discernées mais qui ne se manifestaient peut-être pas avec tant de force et de touchante simplicité dans l’agitation factice de la vie parisienne. Je suis sûr que les autres prennent mieux conscience de lui, précisément parce qu’il a pris conscience de lui-même ? Mais quelle tristesse de le voir repartir. Pour vous, pour sa mère, que je redoutais cette peine ! J’ai bien vécu en communion avec vous tous pendant cette permission si courte (…)". Suit un long passage sur la villa Nahmias à Cabourg que Proust souhaitez louer. Albert Nahmias refuse de lui louer la maison "mais accepte de lui " laisser habiter sans loyer (ce qui est pour [Proust] une forme magnifique et généreuse, mais la plus absolue de toutes, du refus de louer) ". Proust revient sur la guerre et les nombreuses douleurs qu'elle entraine dont la perte de son cher ami Bertrand de Fénelon: " Je ne sais si Albert vous a dit tous les chagrins que cette guerre m’a apportés, deux amis que j’aimais comme des frères, Bertrand de Fénelon et Robert d’Humières, tués de la façon la plus horrible ainsi que le petit Bénac, le fils du plus vieil ami de mes parents. Je n’ai plus une nuit sans larmes, je n’ouvre plus le journal sans un frisson . Tous ces chagrins me rendent bien indifférents et secondaires les ennuis et soucis matériels dont je vous parlais (...) Avec quelle joie je donnerais le peu qui me reste si je pouvais retrouver fut-ce pour quelques jours le pauvre Bertrand de Fénelon l". Kolb, Correspondance, XIV, 236-239. 8 pages in-8 (180 x 140 mm), avec enveloppe adressée au "53 avenue Montaigne. Paris". Sur papier au filigrane "Imperial Century". (pliure verticale sur la totalité des pages, taches de tampon encreur sur les deux côtés de l'enveloppe).

Auction archive: Lot number 492
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Datum:
28 Nov 2017
Auction house:
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