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Auction archive: Lot number 221

PROUST. LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À ROSNY AÎNÉ. JUIN 1920. 8 P. SOLLICITÉ POUR FAIRE PARTIE D'UN CERCLE LITTÉRAIRE.

Estimate
€10,000 - €15,000
ca. US$11,311 - US$16,966
Price realised:
€12,500
ca. US$14,138
Auction archive: Lot number 221

PROUST. LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À ROSNY AÎNÉ. JUIN 1920. 8 P. SOLLICITÉ POUR FAIRE PARTIE D'UN CERCLE LITTÉRAIRE.

Estimate
€10,000 - €15,000
ca. US$11,311 - US$16,966
Price realised:
€12,500
ca. US$14,138
Beschreibung:

Proust, Marcel LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À J.-H. ROSNY AÎNÉ. 44, RUE HAMELIN [VERS LE 11 JUIN 1920]. Proust sollicité pour faire partie d’un cercle littéraire. Longue lettre. 8 p. in-12 (180 x 132 mm), sur 2 bifeuillets. Filigrane "Joynson’s Parchment". Signé "Marcel Proust". Proust a été sollicité par J.-H. Rosny aîné (1856-1940) et Rachilde pour devenir membre du cercle littéraire "Les Amis des Lettres françaises" qu’ils viennent de créer afin de défendre les auteurs français, mais il préfère décliner la proposition. Proust a reçu du Comité du cercle une lettre à laquelle il n’a pas compris grand-chose. On lui demandait quelle cotisation il voulait payer : "la moins forte possible", dit-il ; si le Comité attend de lui qu’il lise ou commente des livres, qu’il se soumette à un jury ou exclue des gens, "je sais trop bien que je serais jamais incapable d’aucune de ces besognes, aussi bien de lire un manuscrit que d’assister à un banquet". Il rappelle le souvenir du duc de Guiche, qui l’avait présenté au Polo de Bagatelle : jamais il n’est allé au Polo, mais a payé tous les ans sa cotisation "parce que tous les ans j’oublie de me faire rayer". La seule chose "comique" qu’il ait obtenue du Polo est qu’on lui a écrit d’Angleterre pour "pour avoir [s]a photographie, monté sur un poney !" Et comment lirait-il des manuscrits d’autrui, quand il est "incapable de revoir les siens" ? Et puis il apprend que "le désir exprimé par un membre qui me trouverait peu honorable suffira à me faire rayer" alors qu’il n’a rien demandé. Sur le terrain de l’honneur, en faisant allusion à son duel avec Jean Lorrain en 1897, il continue : "J’ai eu sur le terrain une attitude à laquelle des duellistes de profession ont rendu un hommage qui m’a surpris." Tous ces arguments épuisent ce qu’il appelle son "petit rouleau de forces". J.-H. Rosny aîné avait, avec Léon Daudet, défendu Proust pour qu’il obtienne le prix Goncourt en décembre 1919 (sur la lettre qu’il signe en tant que membre de l’Académie, voir lot 216). Devant les attaques de la presse, Rosny aîné avait justifié le lauréat de l’Académie dans un article paru dans Comoedia le 23 décembre 1919, article dont Proust le remercia en l’invitant à dîner chez lui en mars 1920. Très longue, la présente lettre fait allusion à ce dîner ("l’inoubliable soir où nous avons, pour mon délice, dîné ensemble"). Provenance : Drouot (15 décembre 1975 ?), lot 147. Références : Kolb, XIX, n° 140.

Auction archive: Lot number 221
Auction:
Datum:
31 May 2016
Auction house:
Sotheby's
Paris
Beschreibung:

Proust, Marcel LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À J.-H. ROSNY AÎNÉ. 44, RUE HAMELIN [VERS LE 11 JUIN 1920]. Proust sollicité pour faire partie d’un cercle littéraire. Longue lettre. 8 p. in-12 (180 x 132 mm), sur 2 bifeuillets. Filigrane "Joynson’s Parchment". Signé "Marcel Proust". Proust a été sollicité par J.-H. Rosny aîné (1856-1940) et Rachilde pour devenir membre du cercle littéraire "Les Amis des Lettres françaises" qu’ils viennent de créer afin de défendre les auteurs français, mais il préfère décliner la proposition. Proust a reçu du Comité du cercle une lettre à laquelle il n’a pas compris grand-chose. On lui demandait quelle cotisation il voulait payer : "la moins forte possible", dit-il ; si le Comité attend de lui qu’il lise ou commente des livres, qu’il se soumette à un jury ou exclue des gens, "je sais trop bien que je serais jamais incapable d’aucune de ces besognes, aussi bien de lire un manuscrit que d’assister à un banquet". Il rappelle le souvenir du duc de Guiche, qui l’avait présenté au Polo de Bagatelle : jamais il n’est allé au Polo, mais a payé tous les ans sa cotisation "parce que tous les ans j’oublie de me faire rayer". La seule chose "comique" qu’il ait obtenue du Polo est qu’on lui a écrit d’Angleterre pour "pour avoir [s]a photographie, monté sur un poney !" Et comment lirait-il des manuscrits d’autrui, quand il est "incapable de revoir les siens" ? Et puis il apprend que "le désir exprimé par un membre qui me trouverait peu honorable suffira à me faire rayer" alors qu’il n’a rien demandé. Sur le terrain de l’honneur, en faisant allusion à son duel avec Jean Lorrain en 1897, il continue : "J’ai eu sur le terrain une attitude à laquelle des duellistes de profession ont rendu un hommage qui m’a surpris." Tous ces arguments épuisent ce qu’il appelle son "petit rouleau de forces". J.-H. Rosny aîné avait, avec Léon Daudet, défendu Proust pour qu’il obtienne le prix Goncourt en décembre 1919 (sur la lettre qu’il signe en tant que membre de l’Académie, voir lot 216). Devant les attaques de la presse, Rosny aîné avait justifié le lauréat de l’Académie dans un article paru dans Comoedia le 23 décembre 1919, article dont Proust le remercia en l’invitant à dîner chez lui en mars 1920. Très longue, la présente lettre fait allusion à ce dîner ("l’inoubliable soir où nous avons, pour mon délice, dîné ensemble"). Provenance : Drouot (15 décembre 1975 ?), lot 147. Références : Kolb, XIX, n° 140.

Auction archive: Lot number 221
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Datum:
31 May 2016
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