Premium pages left without account:

Auction archive: Lot number 485

PROUST, Marcel. Lettre autographe signée à Reynaldo Hahn . Sans date [21 février 1911, soir].

Estimate
€20,000 - €30,000
ca. US$23,702 - US$35,553
Price realised:
€25,000
ca. US$29,627
Auction archive: Lot number 485

PROUST, Marcel. Lettre autographe signée à Reynaldo Hahn . Sans date [21 février 1911, soir].

Estimate
€20,000 - €30,000
ca. US$23,702 - US$35,553
Price realised:
€25,000
ca. US$29,627
Beschreibung:

PROUST, Marcel. Lettre autographe signée à Reynaldo Hahn . Sans date [21 février 1911, soir]. Longue et fantastique lettre, pleine d'acidité et d'admiration pour ses contemporains, adressée à "Bunchtniguls", l'un des nombreux surnoms de Reynaldo Hahn, sur le monde artistique parisien, dans laquelle il fait référence à Cocteau, Daudet, Gide, Bonnard, Jammes, Rolland, Tolstoy, Debussy, Wagner, Flaubert, Mallarmé... Proust y relate et commente les différents évènements passés, du limogeage de Waslaw Nijinski du ballet de St Pétersbourg "(...) Vous pouvez dire ma sympathie à Vestris et à son ami pour ce qui est hasrivé (...)". Revenant d'une représentation d'une pièce d'Abel Hermant Le Cadet de Coutras , il pique: " Au risque d’ajouter aux nombreuses preuves de mauvais goût que j’ai déjà données à propos de Cocteau, du danseur, etc., je vous dirai que Puylagarde et Becmann m’ont paru jouer parfaitement mais être fort laids (…) Après je suis allé chez Larue où j’ai trouvé Flers, son épouse et Caillavet “ bien gggentils “ mais devenus d’une grande sévérité à l’égard de leurs confrères . (…)" Proust poursuit en commentant quelques autres publications: " Il y a dans la Revue des Deux mondes des vers de Bonnard qui m’ont enchanté, paru sublimes, puis tout d’un coup je n’y retrouve plus rien. Mais c’est extraordinaire comme il s’« objective » toujours d’une façon ridicule, dansant, ou tenant une fleur, ou se parfumant, ou se déshabillant. Toujours ! Et dans la Revue de Paris une étude de R. Rolland sur Tolstoï ; il a beaucoup plus de bon sens littéraire qu’il n’en doit avoir (autant que je puis supposer) de musical (…) Dans un genre différent, une pièce très triste de Jammes appelée Elégie d’automne , j’aime beaucoup ces vers descriptifs : La grive sur un cerisier près de la vigne abandonnée Se pose et les sentiers ruissellent de feuilles de châtaigniers Il n’y a que du brouillard et un silence tout étonné Quand un paysan tout à coup a éternué" ’. Il revient ensuite sur ses relations avec Cocteau, Lucien Daudet, Gide: " Cocteau, que je n’ai point vu, mais qui écrit, me paraît “sous la coupe “ de Lucien Daudet, sans s’imaginer que je sais qui c’est. L’influence de Gide sur Bernstein n’a peut-être pas été très décisive car j’ai vu dans la scène citée par le Figaro des mots tels que “ Je te le demande à deux genoux “ “ Tu as vu mon agonie dans mes yeux “ “ Je suis peut-être un vilain monsieur, mais je suis un monsieur “ Elle, “ pleurant les mêmes larmes “, etc. etc. qui m’ont paru ne pas porter la trace très sensible de cette littérature artiste ." Il s'autorise enfin une critique musicale tout en admettant, plein de fausses modesties, " je sais combien je me trompe dans les arts ": " j’ai entendu hier au théâtrophone un acte des Maîtres Chanteurs (…) et ce soir... tout Pelléas ! Or je sais combien je me trompe dans les arts (…) j’ai eu une impression extrêmement agréable. Cela ne m’a pas paru si absolument étranger et antérieur à Fauré et même à Wagner (Tristant) que cela a la prétention et la réputation d’être. Mais enfin en me reportant à la personne de Debussy, comme Goncourt étonné que le gros Flaubert ait pu faire une scène si délicate de l’Éducation Sentimentale que d’ailleurs Goncourt n’aimait pas, je suis étonné que Debussy ait fait cela. (…) Il est vrai que comme les étrangers ne sont pas choqués de Mallarmé parce qu’ils ne savent pas le français, des hérésies musicales qui peuvent vous crisper, passant inaperçues pour moi, hélas particulièrement dans le théâtrophone (…)". Kolb, X, 119. 12 pp. in-12 (173 x 115mm)

Auction archive: Lot number 485
Auction:
Datum:
28 Nov 2017
Auction house:
Christie's
Paris
Beschreibung:

PROUST, Marcel. Lettre autographe signée à Reynaldo Hahn . Sans date [21 février 1911, soir]. Longue et fantastique lettre, pleine d'acidité et d'admiration pour ses contemporains, adressée à "Bunchtniguls", l'un des nombreux surnoms de Reynaldo Hahn, sur le monde artistique parisien, dans laquelle il fait référence à Cocteau, Daudet, Gide, Bonnard, Jammes, Rolland, Tolstoy, Debussy, Wagner, Flaubert, Mallarmé... Proust y relate et commente les différents évènements passés, du limogeage de Waslaw Nijinski du ballet de St Pétersbourg "(...) Vous pouvez dire ma sympathie à Vestris et à son ami pour ce qui est hasrivé (...)". Revenant d'une représentation d'une pièce d'Abel Hermant Le Cadet de Coutras , il pique: " Au risque d’ajouter aux nombreuses preuves de mauvais goût que j’ai déjà données à propos de Cocteau, du danseur, etc., je vous dirai que Puylagarde et Becmann m’ont paru jouer parfaitement mais être fort laids (…) Après je suis allé chez Larue où j’ai trouvé Flers, son épouse et Caillavet “ bien gggentils “ mais devenus d’une grande sévérité à l’égard de leurs confrères . (…)" Proust poursuit en commentant quelques autres publications: " Il y a dans la Revue des Deux mondes des vers de Bonnard qui m’ont enchanté, paru sublimes, puis tout d’un coup je n’y retrouve plus rien. Mais c’est extraordinaire comme il s’« objective » toujours d’une façon ridicule, dansant, ou tenant une fleur, ou se parfumant, ou se déshabillant. Toujours ! Et dans la Revue de Paris une étude de R. Rolland sur Tolstoï ; il a beaucoup plus de bon sens littéraire qu’il n’en doit avoir (autant que je puis supposer) de musical (…) Dans un genre différent, une pièce très triste de Jammes appelée Elégie d’automne , j’aime beaucoup ces vers descriptifs : La grive sur un cerisier près de la vigne abandonnée Se pose et les sentiers ruissellent de feuilles de châtaigniers Il n’y a que du brouillard et un silence tout étonné Quand un paysan tout à coup a éternué" ’. Il revient ensuite sur ses relations avec Cocteau, Lucien Daudet, Gide: " Cocteau, que je n’ai point vu, mais qui écrit, me paraît “sous la coupe “ de Lucien Daudet, sans s’imaginer que je sais qui c’est. L’influence de Gide sur Bernstein n’a peut-être pas été très décisive car j’ai vu dans la scène citée par le Figaro des mots tels que “ Je te le demande à deux genoux “ “ Tu as vu mon agonie dans mes yeux “ “ Je suis peut-être un vilain monsieur, mais je suis un monsieur “ Elle, “ pleurant les mêmes larmes “, etc. etc. qui m’ont paru ne pas porter la trace très sensible de cette littérature artiste ." Il s'autorise enfin une critique musicale tout en admettant, plein de fausses modesties, " je sais combien je me trompe dans les arts ": " j’ai entendu hier au théâtrophone un acte des Maîtres Chanteurs (…) et ce soir... tout Pelléas ! Or je sais combien je me trompe dans les arts (…) j’ai eu une impression extrêmement agréable. Cela ne m’a pas paru si absolument étranger et antérieur à Fauré et même à Wagner (Tristant) que cela a la prétention et la réputation d’être. Mais enfin en me reportant à la personne de Debussy, comme Goncourt étonné que le gros Flaubert ait pu faire une scène si délicate de l’Éducation Sentimentale que d’ailleurs Goncourt n’aimait pas, je suis étonné que Debussy ait fait cela. (…) Il est vrai que comme les étrangers ne sont pas choqués de Mallarmé parce qu’ils ne savent pas le français, des hérésies musicales qui peuvent vous crisper, passant inaperçues pour moi, hélas particulièrement dans le théâtrophone (…)". Kolb, X, 119. 12 pp. in-12 (173 x 115mm)

Auction archive: Lot number 485
Auction:
Datum:
28 Nov 2017
Auction house:
Christie's
Paris
Try LotSearch

Try LotSearch and its premium features for 7 days - without any costs!

  • Search lots and bid
  • Price database and artist analysis
  • Alerts for your searches
Create an alert now!

Be notified automatically about new items in upcoming auctions.

Create an alert