Beschreibung:

PSAUTIER -- Le Pseaultier de David, contenant cent cinquante Pseaumes. Avec les cantiques: ausquels les accens requis & necessaires pour bien prononcer chacun mot, sont diligemment observez. Paris: Jamet Mettayer, 1586. In-4 (280 x 207 mm). Exemplaire réglé. Impression en rouge et noir. Vignette de titre et frontispice à l'effigie du roi David. (Papier uniformément jauni, quelques taches, le bas des premières et dernières gardes dérelié). RELIURE EMBLéMATIQUE DE L'éPOQUE POUR FRANçOIS DE LUXEMBOURG: maroquin citron, triple encadrement de filets, décor de filets portant mains de foi croisées en diagonales dessinant de multiples losanges dont chacun est orné d'une étoile de David contenant la lettre \Kf\k et flanquée de quatre S fermés, larges écoinçons ornés de même, armoiries au centre (Olivier 1827, fer 1), dos lisse orné du même décor de treillis, coupes dorées, tranches dorées. (Coiffes, coins et charnière du premier plat restaurés). Boîte. PROVENANCE: François de Luxembourg, duc de Piney, prince de Tingry (armoiries et chiffre sur les plats et dos) -- W.S. Witham (ex-libris sur le titre, daté de Rome le 25 septembre 1835) -- Edouard Kann, vente à Paris, 14 novembre 1930, lot 144, pl. XXVI -- Cortlandt F. Bishop (ex-libris), vente à New-York, 7-8 décembre 1948, lot 253, ill. -- Lardanchet, catalogue 45, 1951, n° 1004, ill. -- Edmée Maus (ex-libris). PRéCIEUSE RELIURE "D'AMOUR" AUX EMBLèMES DE FRANçOIS DE LUXEMBOURG ET DE SA PREMIèRE éPOUSE DIANE DE LORRAINE. Elle unit les capitales grecques de leurs prénoms, \KF\k pour François, et \KD\k pour Diane, lesquelles, jointes, forment le mot 'fi-delta', ou fidélité. Elle est à rapprocher de sa reliure jumelle sur L'Office de la vierge Marie à l'usage de l'église catholique , paru chez le même éditeur à la même date (voir vente Wittock I, à Londres, 7 juillet 2004, lot 65). François de Luxembourg (c. 1545-1613) est un gentilhomme tenu en grande estime à la cour de France. Au conseil d'État, on le retrouve conseiller du roi Henri III et il se voit comblé d'honneurs par son souverain; celui-ci érige la baronnie de Piney dans l'Aube en duché en 1576, puis en pairie en 1586, et celle de Tingry en principauté. Lors de la création de l'ordre du Saint-Esprit le 31 décembre, le roi le fait chevalier de l'ordre; il l'envoie ensuite en 1586 comme ambassadeur à Rome. Moins de quatre ans après, en 1590, ce sera au tour d'Henri IV, à peine monté sur le trône après l'assassinat d'Henri III, de le nommer ambassadeur auprès du pape. A cette époque troublée et confuse de la Ligue, alors que Sixte Quint hésitait encore à faire alliance avec Philippe II contre le roi huguenot, le moment était parfaitement choisi pour envoyer à Rome le chef de file des catholiques français modérés, favorables au Bourbon protestant Henri IV. Il est certain par ailleurs que François de Luxembourg joua un rôle important dans la conversion d'Henri IV au catholicisme. Et en 1599, après qu'Henri IV aura obtenu l'annulation de son mariage avec Marguerite de Valois, ce sera encore toujours lui qui négociera à Rome le mariage du roi avec Marie de Médicis. C'est d'ailleurs à cette dernière, une fois devenue veuve, qu'il vendra en 1612 son hôtel parisien situé rue Vaugirard (l'actuel "Petit Luxembourg"). Retiré dans son château de Pougy, François de Luxembourg, duc de Piney, comte de Roussy et de Ligny, y meurt le 30 septembre 1613. En 1576, François de Luxembourg avait épousé en premières noces Diane de Lorraine qui décédera en 1599. En faisant frapper son chiffre et celui de son épouse (chiffres formés de la première lettre de leurs prénoms en grec) sur cette luxueuse reliure emblématique qui recouvre le Pseaultier de David sorti en 1586 des presses parisiennes de Mettayer, imprimeur du roi, François de Luxembourg a sans doute voulu de la sorte commémorer son élévation au titre de pair de France et, par la même occasion, ses dix années de vie conjuguale. En témoignent ces fers symboliques répétés dans le décor de la reli