Beschreibung:

RADIGUET, MAXIMILIEN RENÉ DESSINS ORIGINAUX ET MANUSCRIT AUTOGRAPHE. [VERS 1850-1860]. Exceptionnelle et précieuse réunion de dessins originaux et d’un important manuscrit concernant l’Océanie. I. Dessins originaux. 26 feuillets in-folio, doubles ou simples (entre 312 x 200 et 385 x 290 mm), à la mine de plomb, légendés au crayon ou à l’encre. Sous chemise et emboîtage moderne demi-basane fauve, dans le goût de l'époque. Quelques rousseurs et taches, bords de certains feuillets effrangés. Ces dessins présentent des outils, ustensiles, instruments de musique, armes, vêtements et ornements de l'Océanie et des Amériques. Sur une première série de sept feuillets, plus de 400 objets sont représentés, numérotés et accompagnés d’une légende (, matière, origine). Ils se rapportent principalement à l’Océanie, et quelques-uns à l’Amérique (Pérou, Chili, Brésil, Guyane, Californie). La seconde série, sur sept feuillets, est composée de quelque 200 croquis, non numérotés dont une dizaine sont légendé. Il s’agit presque exclusivement d’objets, de statuettes ou de tissus d’Amérique du Sud. Ces feuillets sont accompagnés de trois listes d'objets, classés selon leur provenance (détails par pays sur ww.sothebys.com). Cet ensemble pourrait avoir été réalisé à l’occasion d’une exposition, rassemblant probablement les objets recueillis par Maximilien René Radiguet (1816-1899) au cours de ses navigations. Après un premier voyage en Haïti, Radiguet avait participé à la campagne de la Reine Blanche en Amérique du Sud et en Océanie comme secrétaire de l'amiral Dupetit-Thouars, devenant le témoin de l'occupation française des îles Marquises en 1842. De retour en France, outre de nombreux articles, il publia en 1856 ses Souvenirs de l'Amérique espagnole et en 1860, Les Derniers sauvages. La Vie et les mœurs aux îles Marquises dont les rééditions s’ornent le plus souvent de dessins et aquarelles extraits d’un album aujourd'hui conservé au Service historique de la Marine. Radiguet est considéré comme observateur perspicace des mœurs et des coutumes d'une vie polynésienne révolue. II. Manuscrit autographe. [Notes sur l'Océanie et la Polynésie.] 57 feuillets in-4 (230 x 108 mm), à l’encre brune au recto, avec parfois une ou deux lignes seulement, numérotés [1]-18 et 1-34 (2 ff. "11" et 5 ff. non paginés). Après plusieurs années de service comme écrivain de la marine, au cours desquelles il participa notamment à l’occupation française des îles Marquises et de Tahiti, Maximilien Radiguet est devenu romancier et journaliste. Il livre ici, en deux versions -- la première présentant davantage de ratures et de corrections --, son analyse de la situation politique, économique et militaire des îles du Pacifique, en pleine période d’expansion coloniale qui voit la rivalité des grandes puissances en Océanie. Il déplore que la France n’ait pas su ou voulu conquérir les terres qui lui étaient offertes dans cette lointaine région : "Une vieille routine, préjudiciable à ses intérêts, étouffe entre d’étroites limites européennes son besoin de mouvement, d’expansion, d’activité, et ce pays qu’une surabondance de sève aiguillonne, ne sait pas vouloir secouer sa contrainte, refondre sa politique extérieure, entrer enfin dans la voie de l’avenir". Prenant exemple sur la politique conquérante des Anglais (en Nouvelle-Zélande) et des Américains (à Hawaï), il souhaiterait que la France comprenne mieux où sont ses intérêts, notamment dans sa quête de lieux de déportation. Radiguet se dit tout à fait opposé au choix de la Nouvelle-Calédonie qu’il considère comme une île aride et hostile à tout point de vue, jugeant que les îles Fidji seraient bien plus intéressantes, mais surtout imaginant que certaines îles de la Société seraient le lieu idéal pour l'établissement de futurs bagnes, citant l’histoire de la révolte du Bounty à l'appui des bénéfices qu’il y aurait à transformer l’archipel tahitien "en un Botany Bay libre". Très important dossier documentaire, en grande partie consa