Beschreibung:

Rare paire de vases ovoïdes à l'imitation du porphyre d'Egypte. Base à piédouche. Belle ornementation de bronze ciselé et doré à anses en têtes d'aigles, à l'imitation des vases canopes. Encadrement à frise de perles. Début du XIXème siècle. (Légers manques) H: 28 - L: 16 cm Sous l'impulsion de Napoléon, désireux de limiter les importations et de favoriser l'essor de l'industrie et de l'artisanat, est développée la Manufacture de poterie de Sarreguemines fondée plusieurs années auparavant et qui prospérera jusqu'à la fin du XIXe siècle. Elle se spécialisa dans la faïence et les grès colorés, basant sa renommée dans un premier temps sur ses imitations des créations anglaises de l'époque. En effet, à partir de 1792, François-Paul Utzschneider (1771-1844) s'associe avec Joseph Fabry et sera pendant plusieurs décennies la véritable force créatrice de cette manufacture de Moselle. Au cours de l'Exposition des Produits de l'Industrie de 1802, la manufacture remporte brillamment une médaille d'or pour la mise au point d'un procédé de pulvérisation destiné à imiter les tonalités des pierres et marbres précieux, procédé que le Garde-meuble impérial ne manqua pas de remarquer: «Il (Utzschneider associé à Fabry) est parvenu postérieurement à composer une pâte formée de cailloux pulvérisés avec laquelle on établit des vases susceptibles de prendre un beau poli imitant pour les couleurs et pour la dureté, le porphyre, le granit, le basalte, le jaspe... » (Archives nationales O/2/534, Intendance de la Couronne: Maison de l'Empereur). Quatre ans plus tard, lors de l'Exposition de 1806, leurs créations remportèrent un immense succès et surtout attirèrent l'attention du baron Dominique Vivant-Denon- alors Directeur général du Musée Napoléon, qui décida de leur confier d'importantes commandes impériales entre 1810 et 1814. Ils livrèrent notamment un exceptionnel ensemble de huit paires de torchères et de vingt-deux paires de vases de différentes formes, dont nous connaissons notamment de nos jours deux paires de torchères qui figurent dans la Salle du Trône du Palazzo Reale de Naples (voir. P. Arrizoli-Clémentel et C. Gastinel-Coural, Il progetto d'arredo del Quirinale nell'Eta'Napolenica, 1995, p.129); ainsi qu'une troisième paire censée provenir au début du XXe siècle de la collection du Grand Duc Nicholas Mikhailovich, petit-fils du Tsar Nicolas Ier; enfin, mentionnons également une paire de vases provenant de ces commandes impériales qui appartient aux collections du Grand Trianon dans les jardins du château de Versailles (illustrée dans Denise Ledoux-Lebard, Inventaire général du musée national de Versailles et des Trianons, Tome 1, Le Grand Trianon, Meubles et objets d'art, Paris, 1975, p.193). Pour des vases en grès ou faïence de Sarreguemines réalisés dans le même esprit que la paire de vases que nous proposons, pour les plus luxueux agrémentés de montures en bronze ciselé et doré, citons particulièrement: un vase proposé aux enchères chez Christie's, à Paris, le 7 novembre 2012, lot 345; une paire de vases Médicis en grès brun à l'imitation du bronze vendue chez Sotheby's, à Paris, le 6 avril 2011, lot 198; un vase balustre en faïence fine décorée à l'imitation des vases antiques conservé au Musée national de céramique de Sèvres (Inv.MNC26861); un vase à l'imitation du porphyre antique exposé au Musée Adrien Dubouché à Limoges (Inv.ADL10954); ainsi qu'un dernier modèle de forme Médicis en grès à l'imitation du porphyre égyptien qui appartient aux collections du Musée national de céramique de Sèvres (Inv.MNC194502). Enfin, relevons que la monture des vases que nous présentons, particulièrement les anses en forme de têtes d'aigle, se retrouve dans le même esprit sur une paire de vases en porcelaine de Paris qui est reproduite dans P. Kjellberg, Objets montés du Moyen Age à nos jours, Paris, 2000, p.137