Beschreibung:

Rare paire d'importants présentoirs en bronze finement ciselé et doré aux deux ors. La partie supérieure présente des coupes soulignées de frises godronnées, rangs de perles et de feuilles d'acanthe. Au centre un balustre à étranglement est orné de palmettes. Les montants tripodes à cols de cygne et cornes d'abondance, stylisées. Base pleine ornée aux trois angles de bustes de Renommée ailée à pieds griffés Signés Thomire à Paris Vers 1810-1820 H: 54,5 - D: 26 cm Provenance: Nestor Roqueplan, directeur de l'Opéra, puis par descendance Au XVIIIème siècle, il suffit de se reporter aux inventaires après décès des grandes personnalités parisiennes de l'époque, pour reconnaitre la popularité d'un type spécifique d'objets d'art destiné à l'ornementation des tables lors de dîners fastueux: les plateaux de dessert appelés de nos jours surtouts ou centres de tables. A l'époque, un type relativement simple semble avoir la faveur des amateurs, un modèle à plateaux de glaces, souvent en trois parties, bordés de cuivre argenté et ornés, pour les plus luxueux, de personnages et motifs en biscuit ou porcelaine de Saxe. Au début du XIXème siècle, avec l'avènement de l'Empire, un nouveau type de surtouts aux dimensions monumentales fit son apparition, toujours composé de glaces dans des bordures de bronze et qui servait quelquefois de support à tout un ensemble d'éléments: candélabres, figures, vases, coupes... réalisés dans le même esprit. Il semble que ce soit Pierre-Philippe-Thomire qui fut le créateur de ce type ornemental en s'inspirant probablement des compositions italiennes de la fin du siècle précédent, notamment celles de Valadier. La paire de coupes-présentoirs que nous proposons portent la signature de Thomire, leur composition spécifique est relativement rare dans l'oeuvre du bronzier et ne se retrouve que sur quelques autres rares pièces répertoriées offrant quelques variantes, notamment dans le traitement de la base et pour certaines par l'adaptation de bras de lumières. Mentionnons notamment une première paire, formant candélabres, qui se trouvait anciennement dans la collection du Dr. Bernard Breslauer (vente Christie's, New York, le 17 mai 2005, lot 321); une deuxième, également à bras de lumières, est conservée au musée Calouste Gulbenkian à Lisbonne (illustrée dans H. Ottomeyer et P. Pröschel, Vergoldete Bronzen, Band I, p.382, fig.5.16.1); enfin, citons particulièrement une dernière paire, dont le fût central est en cristal facetté, qui passa en vente à Berlin en 1929 du temps des grandes ventes postrévolutionnaires russes et qui pourrait donc provenir des anciennes collections impériales (vente Lepke, les 12 et 13 février 1929, lot 211). Pierre-Philippe-Thomire (1751-1843) est le plus important bronzier du dernier quart du XVIIIème siècle et du premier tiers du siècle suivant. Fils d'un maître ciseleur parisien, il étudia la sculpture dans les ateliers de Jean-Antoine Houdon et d'Augustin Pajou, puis débuta véritablement son activité de bronzier dans la seconde moitié du XVIIIème siècle, en travaillant notamment activement pour la manufacture royale de Sèvres. Après la chute de la monarchie, il se développa rapidement en achetant parfois le fonds de commerce de certains de ses confrères, notamment celui de Martin-Eloi Lignereux. Sous l'Empire, avec certains bronziers, tels que Galle et Ravrio, il sera l'un des principaux fournisseurs de bronzes d'ameublement pour les palais impériaux, dont de nombreux exemplaires appartiennent toujours aux collections du Mobilier national. Il se retira des affaires au début des années 1820, puis mourut à Paris en 1843.