Beschreibung:

Intéressant ensemble de documents et lettres concernant l’affaire Read - de Bouglon et la succession de Barbey d’Aurevilly. — Lettre autographe signée de Louise Read. 11 décembre 1888 ; 4 pages in-8°. Très belle lettre relatant la dernière visite de Mme de Bouglon chez Barbey: «Elle est partie. Mais quelle manière de partir ! oh ! j’en étais si attristée que je ne sais comment j’ai fait pour résister au désir de l’embrasser malgré tout en lui disant combien je trouvais triste qu’elle eut gâté ainsi son séjour pour lui, pour elle... pour moi, qu’est-ce que cela me fait ? Mais, comment eut elle interprété cela ? Et elle venait de lui faire signer un papier dont, assurément, je comprenais toute l’indélicatesse, mais pour lequel j’avais apporté l’encre et la plume à notre ami, qui n’en avait guère envie... Moi, pour qu’elle le laisse respirer, je lui aurais même signé ce qu’elle m’aurait demandé. Seulement le soir, Landry et Coppée ont été tellement indignés que sans doute mon attendrissement à les voir se quitter ainsi était absurde. » Elle cite une phrase de Barbey : « Elle me trait, et je veux vivre ! […] Je sens que je n’avais plus aucune liberté d’esprit ». « Jamais vous n’imaginerez tout ce qu’il craignait d’elle ! les nuits se passaient à me le dire. Le soir, à 8h., grâce à du beurre de cacao, donné par Mlle Coppée, et ce matin, à 7 h. deux superbes résultats de ce qui le tourmentait tant dimanche et qui n’avait pas plus réussi hier matin. Il avait bien dîné, en somme, bien dormi et très bien déjeuné ce matin. Mais fatigué, somnolent, je pense, réaction de cet horrible état de six semaines. Il vient de boire (c’est à dire déjeuner), la quantité de vin (de Chypre, très vieux) […] Mais il est abattu. Je pense que ce n’est pas surprenant. » Elle continue sa lettre en évoquant sa santé déclinante et ses problèmes de foie. On joint 11 manuscrits (33 pages) de la main de Louise Read qui sont des recopies ou des témoignages sur la baronne de Bouglon. — Témoignage de l’aumônier Charles Lefoulon : « M. Léon Bloy n’exagère pas. J’ai connu les abominables intrigues de Mme la baronne Hortense de Bouglon […]; elle s’est montrée l’ange noir de Jules Barbey d’Aurevilly, sa victime. On ne la surpassera jamais en lâcheté; elle personnifie la trahison femelle, et prend place à la tête des personnages flétries. Abbaye de S. Sauveur le Vicomte, 10 avril 1891. » — Lettre autographe signée « Douairière de Bouglon » [adressée à Louise Read]. 26 juillet 1890 ; 4 pages in-8°. « Mes yeux encore excellents, mais des yeux de myope, me forcent pour écrire à m’appuyer fortement en avant ; courbée sur moi-même je donne prise ainsi à des suffocations quand cette position se prolonge. Ni la bonne volonté, ni les faits vrais ne me manquent pour vous répondre, Madame, mais j’ai le coeur encore plus malade par chagrin que par l’angine ; Simone, l’une de mes fille est menacée. […] On vous a dit, comme à toute la presse du reste, de telles horreurs mensongères contre nous, Raymond et moi, que je me permets d’ouvrir devant vous toute grande la porte de notre intérieur de famille, veuillez sur le seuil, vous armer de la neutralité indispensable à la justice. Nous n’avons ni tribune, ni journaux, ni revue, ni relations dans la presse, ah si je savais écrire ! Mais j’ai confiance pour ce monde même ... quand ? après moi peut-être, enfin s’il est un Dieu. Veuillez déchirer les lettres de Raymond, ce sont conversations quotidiennes quand nous sommes séparés (le livre ouvert de nos pensées, de nos impressions, de nos agissements), nous ne les conservons pas...» On joint 9 pages de la baronne de Bouglon sur Mlle Read.