Beschreibung:

Reliure italienne en argent, de la fin du XVIIIème siècle, sur un livre de prières hébraïques. Haut.: 17 cm; larg.: 10,5 cm. Argent gravé et repoussé, dos orné en long d'un décor floral et feuillagé, important encadrement à décor feuillagé et floral formant autour des plats des guirlandes sur fond amati, armoiries de la famille juive italienne Corcos surmontées d'une couronne et initiales BSC sur les plats. Poinçons italiens sur lesplats avec un poinçon d'orfèvre bien lisible: GVS dans un ovale. Elle recouvre la Tefilat Yesharim (Venise, Bragadini, 1785, in 8°), qui comprend une hagada de Pessah avec des passages en judéo - espagnol transcrit en caractères hébraïques. Rousseurs inhérentes à la qualité du papier, déchirure sans perte de texte au folio 410,exemplaire rogné court en tête avec parfois atteinte du titre courant, fermoirs probablement refaits. Exceptionnelle reliure italienne en argent ciselé, gravée aux armes des CORCOS, illustre famille juive italienne, d'origine espagnole (et peut-être antérieurement française ?) célèbre par ses rabbins, ses médecins, ses banquiers et ses artistes. Les Corcos font leur apparition dans l'histoire du judaïsme dès la n du XIIIe siècle, avec Abraham Corcos, surtout connu par son ls Salomon, qui écrivit à Avila en 1331 un commentaire sur le Yesod Olam de Judah ben Asher dont il était l'élève. Leur nom peut avoir alors deux origines, dérivant soit de la petite agglomération de Corcos, en Castille, près de Valladolid, soit (ce qui est peut-être plus vraisemblable en raison du nombre de familles portant ce nom) d'une corruption de Carcassonne, dont une partie de l'importante communauté, après les expulsions de 1306 et 1322, a gagné l'Espagne toute proche. Une ou plusieurs familles Corcos se réfugient, après l'expulsion d'Espagne en 1492, en Italie, tandis que, soit issues du même tronc, soit de souches diérentes, d'autres se rendent en divers points de l'empire ottoman, du Maroc à la Turquie, de la Tunisie à l'Égypte et à la Terre Sainte. En Italie, ils joueront d'emblée un rôle majeur dans l'histoire des communautés juives et en particulier de celle de Rome, dont Salomon ben David Corcos, né en Espagne, sera rabbin dès 1536.Tout au long des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, d'autres porteurs du nom Corcos jouent un rôle actif dans le judaïsme italien. Une importante dynastie de banquiers se crée autour d'Elijah et de Joshua ben Salomon Corcos. Un médecin, Elijah Corcos, est cité par David de Pomis. Hezekiah Manoah Hayim ben Isaac Corcos, connu en italien sous le nom de Tranquillo Vita, n'hésite pas à attaquer de front les discours antisémites du renégat Paolo Medici ; c'est lui aussi, en 1705, qui réfute une accusation de meurtre rituel et en démontre l'inanité… Au XIXe siècle, des Corcos sont encore très présents dans la vie communautaire italienne, tandis que d'autres se font avantageusement connaître par leurs activités extra-communautaires, comme le peintre Vittorio Matteo Corcos (1859 - 1933), et d'autres encore s'arment dans les secteurs du droit, de la médecine, etc… Leurs armoiries, que l'on retrouve sur chaque plat des trois reliures ci après présentées, sont ainsi décrites par Ariel Toaf (Annuario di Studi Ebraici X, 1984) : d'azur, à deux lions contre rampants qui soutiennent de leurs pattes antérieures un mont à trois cimes à l'italienne, duquel jaillissent en éventail trois épis de blé mûr, le tout d'or. Il faut noter cependant une minime variante de nos reliures avec la description de Toaf : sur les reliures en eet, les trois cimes ne sont pas unies, mais mi parties chacune d'or et de… À cette nuance près, les armoiries gurant sur nos reliures sont identiques à celles reproduites par Toaf sur la planche non numérotée correspondant aux pp. 340 341 du texte.