Renneville, Constantin de L’Inquisition françoise ou l’Histoire de la Bastille. Amsterdam, Estienne Roger, 1715. In-12 (155 x 93 mm). Veau havane, armes poussées au centre des plats, dos à nerfs orné du chiffre couronné "PPGG" répété, roulette intérieure, tranches dorées (Reliure de l’époque). Pâles rousseurs. Légers frottements, habiles restaurations aux charnières et aux mors. EXEMPLAIRE DE PAULIN PRONDRE DE GUERMANTES, RELIÉ À SES ARMES. Rarissime édition originale illustrée d’un portrait du dédicataire, George Ier d’Angleterre, et de 23 figures hors texte à l’eau-forte. Directeur des aides et domaines à Carentan, le protestant Constantin de Renneville (1677-1723), accusé d'espionnage et d'écrits séditieux contre Louis XIV, fut détenu à la Bastille pendant onze ans. Il y fut traité avec la plus grande des rigueurs. Libéré grâce à l'intercession de la reine Anne Stuart, il se réfugia en Angleterre où il relata en détail sa captivité sous le titre L'Inquisition françoise. Le succès du récit, fourmillant de détails sur la vie quotidienne de la prison, fut immense à l'étranger. L'ouvrage fut mis à l'index et en grande partie détruit. Il est donc très rare. On n’en identifie plus que trois exemplaires, celui de la British Library, celui du bibliophile Jacob (par Brunet) et celui-ci (relevé par Reynaud). Il ne figure pas à la BnF. Bibliophile éclairé, receveur général des finances à Lyon puis président de la Chambre des comptes de Paris, Paulin Prondre de Guermantes (1650-1723), essuya quelques égratignures de la part de Saint-Simon pour avoir marié sa fille au marquis de La Rochefoucauld. Proust ressuscita ce nom pour éclairer à sa manière les dernières splendeurs de l’ancienne noblesse française ; désireux d'employer le nom de Guermantes, il se renseigne en 1909 auprès de son ami George de Lauris : "savez-vous si Guermantes [...] est entièrement éteint et à prendre pour un littérateur" (Corr., IX, p. 105). Par une circonstance amusante, en 1916, Walter Berry, qui venait de lire Swann, trouva chez un libraire un livre aux armes des Guermantes, qu’il offrit à celui qui "avait exhumé les Guermantes de leurs tombes et tenté de rallumer l’éclat du nom éteint" (envoi autographe de Marcel Proust à Walter Berry sur un exemplaire de l’édition originale de Du côté de chez Swann). Ces armes figurent bien sûr dans la bibliothèque d'Hubert Heilbronn en raison de leur lien avec Proust. Provenance : Paulin Prondre de Guermantes (armoiries et chiffre ; O.H.R., 1951, variante du fer n° 1 et fer n° 4). Référence : Brunet, IV, 1233. -- Reynaud, 452. -- Haag, La France protestante VIII, 415-416 ("Le livre eut un retentissement immense et il fut traduit en anglais, en hollandais, en italien, en allemand").Condition reportPâles rousseurs. Légers frottements, habiles restaurations aux charnières et aux mors. "
Renneville, Constantin de L’Inquisition françoise ou l’Histoire de la Bastille. Amsterdam, Estienne Roger, 1715. In-12 (155 x 93 mm). Veau havane, armes poussées au centre des plats, dos à nerfs orné du chiffre couronné "PPGG" répété, roulette intérieure, tranches dorées (Reliure de l’époque). Pâles rousseurs. Légers frottements, habiles restaurations aux charnières et aux mors. EXEMPLAIRE DE PAULIN PRONDRE DE GUERMANTES, RELIÉ À SES ARMES. Rarissime édition originale illustrée d’un portrait du dédicataire, George Ier d’Angleterre, et de 23 figures hors texte à l’eau-forte. Directeur des aides et domaines à Carentan, le protestant Constantin de Renneville (1677-1723), accusé d'espionnage et d'écrits séditieux contre Louis XIV, fut détenu à la Bastille pendant onze ans. Il y fut traité avec la plus grande des rigueurs. Libéré grâce à l'intercession de la reine Anne Stuart, il se réfugia en Angleterre où il relata en détail sa captivité sous le titre L'Inquisition françoise. Le succès du récit, fourmillant de détails sur la vie quotidienne de la prison, fut immense à l'étranger. L'ouvrage fut mis à l'index et en grande partie détruit. Il est donc très rare. On n’en identifie plus que trois exemplaires, celui de la British Library, celui du bibliophile Jacob (par Brunet) et celui-ci (relevé par Reynaud). Il ne figure pas à la BnF. Bibliophile éclairé, receveur général des finances à Lyon puis président de la Chambre des comptes de Paris, Paulin Prondre de Guermantes (1650-1723), essuya quelques égratignures de la part de Saint-Simon pour avoir marié sa fille au marquis de La Rochefoucauld. Proust ressuscita ce nom pour éclairer à sa manière les dernières splendeurs de l’ancienne noblesse française ; désireux d'employer le nom de Guermantes, il se renseigne en 1909 auprès de son ami George de Lauris : "savez-vous si Guermantes [...] est entièrement éteint et à prendre pour un littérateur" (Corr., IX, p. 105). Par une circonstance amusante, en 1916, Walter Berry, qui venait de lire Swann, trouva chez un libraire un livre aux armes des Guermantes, qu’il offrit à celui qui "avait exhumé les Guermantes de leurs tombes et tenté de rallumer l’éclat du nom éteint" (envoi autographe de Marcel Proust à Walter Berry sur un exemplaire de l’édition originale de Du côté de chez Swann). Ces armes figurent bien sûr dans la bibliothèque d'Hubert Heilbronn en raison de leur lien avec Proust. Provenance : Paulin Prondre de Guermantes (armoiries et chiffre ; O.H.R., 1951, variante du fer n° 1 et fer n° 4). Référence : Brunet, IV, 1233. -- Reynaud, 452. -- Haag, La France protestante VIII, 415-416 ("Le livre eut un retentissement immense et il fut traduit en anglais, en hollandais, en italien, en allemand").Condition reportPâles rousseurs. Légers frottements, habiles restaurations aux charnières et aux mors. "
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