Beschreibung:

Réunion de 66 lettres autographes, signées de l'étoile ; 70 pages 1 / 2 in-4 ou in-8 [qq. pet. défauts de papier à certaines et tache à l'une]. JAnvIER. " Cette petite feuille pour t'annoncer la naissance du livre des " Monstres sacrés" avec ta dédicace. C'est si triste qu'on ne me permette pas de l'envoyer. Je garde le plus beau livre de luxe pour ton trésor et Bébé [Christian Bérard] te mettra des couleurs sur ses dessins qui l'ornent. Cher robin des Bois, aujourd'hui malgré ton silence j'ai été toute la journée près de toi dans l'appartement du palais-royal et j'ai même rendu visite à Mireille [la célèbre compositeur et parolière] sous le toit. Mais sans mon bel ange en or rien n'existe de véritable. C'est comme si je jouais la musique sans musique et sans orchestre. Mon Jeannot, je vis en toi, par toi, pour toi". - " J'ai encore l'oeil qui gonfle et qui redevient un peu rouge... Mauvais sang ! et la bile. si tu étais là, si tu vivais là, si tu souriais et si tu travaillais, je crois que mon oeil dégonflerait et que je me porterais comme un charme. J'ai une bonne lettre de Thérèse [d'Hinnisdaël]. Vois la vite. J'ai la radio. Je l'apporterai la semaine prochaine... Ma joie de te revoir balayera les ennuis de la route. Je t'adore". - "inutile de te décrire le réveil après ton départ... ta petite maquette [pour les décors de Britannicus] me tient compagnie et Cola aboie devant... Je vais laisser passer cette semaine très lourde à cause du théâtre ". - " Ces journées infernales - aurai-je la force de les passer sans mon regard (le regard du coeur) fixé sur ta tour ? Je me le demande. Je ne songe qu'à notre avenir pour ruiner les projets de ces monstres... J'ai dû retarder les signatures [pour l'appartement du 36 rue Montpensier]... Prions afin que le propriétaire accepte - car j'adore notre eden. J'adore ta place. C'est ta place. tu seras fou de ce coin et je rêve de te le montrer fini". - " Dire que j'ai la chance d'avoir des lettres qui s'envolent de ton clocher [J.M. était devenu guetteur dans le clocher de Roye, dans la Somme] en zigzag et arrivent au royal... tout ce qui arrive est atroce. on paye des fautes. Mais lui, Hitler, commet des fautes dans l'espace et dans le temps que seuls des gens comme nous devinent et sentent. ne débute pas par une apothéose. son apothéose ne peut aller qu'en queue de poisson. Je guette. Je veille et je dors dans la tour". - " Je t'ai entendu - et j'ai entendu des cloches. J'étais si heureux que je ne savais pas quoi te dire. C'était comme un miracle de t'entendre à l'hôtel. Mon Jean j'ai une grande fatigue. il fallait chercher - courir - courir en rêve, en cauchemar après des sous volés, après la voiture, après le chien, après les actrices... Ce qui n'est pas toi m'excède et m'éreinte jusqu'à l'âme. Je ne trouverai de calme que vendredi à Tilloloy [chez Thérèse d'Hinnisdaël]. Tant pis. Je laisserai Brûlé et Yvonne [de Bray] travailler avec la troupe, moi je n'en peux plus d'être loin de toi. Je te raconterai mes projets pour que tu travailles". - " Mon petit ange du clocher. Je crois n'avoir jamais eu le coeur aussi serré qu'en attendant cet horrible car. Quel voyage ! Je somnolais - à moitié dans tes cloches - à moitié écrasé par les sacs et les bidons d'un soldat qui empestait et qui était ivre mort. inutile de te dire que je suis rentré au milieu des drames et de piaf sans voix avec la grippe. Une lettre de Huysmans semble me promettre qu'on va lever la défense des "parents terribles". Ce serait le pain assuré pour nous. Demain je verrais les Breton et leur raconterai notre film. Dieu nous aide. Mon Jeannot tu me donnes toujours l'exemple du courage et de la force... - " Hier Yvonne de Bray avait bu et c'était sinistre. par chance je n'étais pas là. Ce soir il y avait une belle salle et Yvonne était admirable. elle s'est rendu compte et voulait faire oublier le drame d'hier (elle s'était rattrapée vers la fin). Willemetz en a peur. Je pense que c'est un des motifs de son nouveau projet a