Beschreibung:

ROUSSEAU (Jean-Jacques). Manuscrit autographe, avec 2 lignes de la main de madame Dupin. [Entre 1745 et 1751]. 6pp. in-4 sur 2bifeuillets brochés d’une aiguille, mouillures. NOTES APPARTENANT AUX TRAVAUX PRÉPARATOIRES EFFECTUÉS PAR ROUSSEAU POUR MADAME DUPIN QUI MÉDITAIT UNE DÉFENSE DE LA CONDITION FÉMININE. RÉFLEXIONS PERSONNELLES SUR LA PLACE DES FEMMES DANS LES GÉNÉALOGIES. Cette note est illustrée de trois arbres généalogiques consacrés à la même famille mais établis sur des principes diff érents relativement aux femmes. «Quelques recherches que j’aye faittes sur la méthode de dresser une table généalogique, je n’ai trouvé que trois manières possibles de représenter nettement la tige principale d’une maison, la première et la seule qui soit en usage est de former cette tige de la suitte des aînés mâles de génération en génération, et où manque cette suitte de recourir aux branches collatérales les plus voisines... La seconde seroit de FAIRE À L’ÉGARD DES FILLES CE QU’ON FAIT ORDINAIREMENT POUR LES MÂLES, c’est-à-dire de suivre aussi l’ordre d’aînesse, mais seulement du côté féminin, et où manqueroit la succession directe féminine de recourir aux branches féminines collatérales... Enfi n la3eet la plus naturelle seroit de N’AVOIR ÉGARD QU’AU DROIT D’AÎNESSE SANS DISTINCTION DE SEXE... Il faut remarquer que la 2eet la3eméthode exigeroient que l’on changeât l’ordre de dénomination établi dans les familles, c’est-à-dire que tantôt les fi lles tantôt les garçons suivant l’ordre de succession prissent ou donnassent le nom de la famille en qualité de chefs. Suivant cette 3eméthode, on éviteroit nombre de procès qui naissent de la multiplication des diff érentes tiges, et de la comparaison des droits des branches collatérale. On en voit un exemple dans la guerre émue entre les Maisons d’Espagne, de Bavière et d’Autriche pour la succession.» Madame Dupin a inscrit une courte note indiquant que le pharaon Sésostris a partagé sa royauté. MADAME DUPIN, MÉCÈNE ET AMIE DE ROUSSEAU. Épouse du fermier général Claude Dupin, propriétaire du château de Chenonceau, Louise-Marie-Madeleine de Fontaine (1706-1799) était fi lle naturelle du grand fi nancier Samuel Bernard et tint le plus brillant salon parisien de son temps, où fréquentèrent le cardinal de Bernis, Buff on, Fontenelle, l’abbé de Saint-Pierre ou Voltaire. Rousseau lui fut présenté en 1743, s’en éprit, lui déclara sa fl amme puis s’en excusa dans une lettre d’excuse. Madame Dupin ne lui en tint pas rigueur et l’engagea comme secrétaire en 1745 pour l’aider dans ses travaux littéraires. Rousseau demeura longtemps auprès d’elle, ne quittant son service qu’en 1751, et lui conserva toujours une tendre amitié. LES ANNÉES PASSÉES PAR ROUSSEAU AU SERVICE DE MADAME DUPIN FURENT DÉCISIVES QUANT À LA FORMATION ET À LA PREMIÈRE FORMULATION DE SES IDÉES  (Jean-Pierre Le Bouler, article sur madame Dupin dans Dictionnaire de Jean-Jacques Rousseau Raymond Trousson et Frédéric Eigeldinger dir., p.263).