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Auction archive: Lot number 207

SARTRE Jean-Paul (1905-1980)

Estimate
€4,000 - €5,000
ca. US$4,766 - US$5,958
Price realised:
n. a.
Auction archive: Lot number 207

SARTRE Jean-Paul (1905-1980)

Estimate
€4,000 - €5,000
ca. US$4,766 - US$5,958
Price realised:
n. a.
Beschreibung:

MANUSCRIT autographe, Diable et Bon Dieu, [1951] ; 51 feuillets in-4 (27 x 21 cm) d'un bloc Diane formant chemise. Manuscrits de premier jet et de travail pour sa pièce Le Diable et le Bon Dieu. Commencée au début de 1951, la pièce fut créée au Théâtre Antoine le 7 juin 1951 dans une mise en scène de Louis Jouvet (avec Pierre Brasseur, Jean Vilar, Maria Casarès...), et publiée dans Les Temps modernes de juin, juillet et août 1951, et en volume chez Gallimard en octobre 1951. Le manuscrit, à l'encre bleu-noir sur des feuillets de bloc quadrillés ou lignés, écrits au recto (2 sont également écrits au verso) et inégalement remplis, présentent parfois plusieurs versions du même texte, Sartre n'aimant guère raturer et préférant reprendre son texte sur une nouvelle feuille ; certains cependant présentent des ratures et corrections. Ces feuillets de travail présentent une version très différente du texte imprimé. Les scènes de ce dossier se rattachent au début de la pièce, aux deux premiers tableaux de l'acte I. On apprend rapidement la mort de Conrad, tué par son frére, lors de la rébellion de l'armée des pauvres. Le compte-rendu de cette prise d'armes est fait, auprès de l'archevêque et du banquier Foucre, par un envoyé, témoin des combats. On y voit encore l'agression de l'évêque par la foule, suivie de la conversation houleuse entre le peuple et le prêtre Heinrich, puis celle entre celui-ci et Goetz. Sartre met en scène dans ces pages les principaux protagonistes de la pièce : le prêtre Heinrich, l'Évêque et l'Archevêque, le banquier Foucre, Nasty et Goetz. De nombreux passages ne seront pas retenus par Sartre ; citons par exemple cette tirade du banquier, dans son entretien avec l'archevêque : «Je déteste les hommes d'épée. Ce sont des brouillons égarés dans notre siècle et qui ne font qu'y mettre le désordre. Voilà cent ans qu'on a remplacé la guerre par le grand commerce et ils continuent à se battre comme s'ils ne s'en étaient pas aperçus. Toutes ces agitations absurdes, ces pillages et ces massacres cachent la vérité profonde de l'époque qui est la Paix. (Un temps) Enfin passe pour une guerre en rase campagne : elle ne détruit que les moissons. Mais les villes ! les villes, il ne faut pas y toucher. Votre bonne ville de Worms, ce n'est pas Conrad qui l'assiège, c'est vous-même. Pourquoi ? Qui paiera vos impôts ? Qui me remboursera si vous assassinez vos bourgeois comme un vieux Tibère ?»

Auction archive: Lot number 207
Auction:
Datum:
18 Mar 2021
Auction house:
Aguttes
Aguttes Neuilly
Beschreibung:

MANUSCRIT autographe, Diable et Bon Dieu, [1951] ; 51 feuillets in-4 (27 x 21 cm) d'un bloc Diane formant chemise. Manuscrits de premier jet et de travail pour sa pièce Le Diable et le Bon Dieu. Commencée au début de 1951, la pièce fut créée au Théâtre Antoine le 7 juin 1951 dans une mise en scène de Louis Jouvet (avec Pierre Brasseur, Jean Vilar, Maria Casarès...), et publiée dans Les Temps modernes de juin, juillet et août 1951, et en volume chez Gallimard en octobre 1951. Le manuscrit, à l'encre bleu-noir sur des feuillets de bloc quadrillés ou lignés, écrits au recto (2 sont également écrits au verso) et inégalement remplis, présentent parfois plusieurs versions du même texte, Sartre n'aimant guère raturer et préférant reprendre son texte sur une nouvelle feuille ; certains cependant présentent des ratures et corrections. Ces feuillets de travail présentent une version très différente du texte imprimé. Les scènes de ce dossier se rattachent au début de la pièce, aux deux premiers tableaux de l'acte I. On apprend rapidement la mort de Conrad, tué par son frére, lors de la rébellion de l'armée des pauvres. Le compte-rendu de cette prise d'armes est fait, auprès de l'archevêque et du banquier Foucre, par un envoyé, témoin des combats. On y voit encore l'agression de l'évêque par la foule, suivie de la conversation houleuse entre le peuple et le prêtre Heinrich, puis celle entre celui-ci et Goetz. Sartre met en scène dans ces pages les principaux protagonistes de la pièce : le prêtre Heinrich, l'Évêque et l'Archevêque, le banquier Foucre, Nasty et Goetz. De nombreux passages ne seront pas retenus par Sartre ; citons par exemple cette tirade du banquier, dans son entretien avec l'archevêque : «Je déteste les hommes d'épée. Ce sont des brouillons égarés dans notre siècle et qui ne font qu'y mettre le désordre. Voilà cent ans qu'on a remplacé la guerre par le grand commerce et ils continuent à se battre comme s'ils ne s'en étaient pas aperçus. Toutes ces agitations absurdes, ces pillages et ces massacres cachent la vérité profonde de l'époque qui est la Paix. (Un temps) Enfin passe pour une guerre en rase campagne : elle ne détruit que les moissons. Mais les villes ! les villes, il ne faut pas y toucher. Votre bonne ville de Worms, ce n'est pas Conrad qui l'assiège, c'est vous-même. Pourquoi ? Qui paiera vos impôts ? Qui me remboursera si vous assassinez vos bourgeois comme un vieux Tibère ?»

Auction archive: Lot number 207
Auction:
Datum:
18 Mar 2021
Auction house:
Aguttes
Aguttes Neuilly
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