Premium pages left without account:

Auction archive: Lot number 106

SCHWOB (René). Ensemble de 13 lettres autogra...

Estimate
n. a.
Price realised:
n. a.
Auction archive: Lot number 106

SCHWOB (René). Ensemble de 13 lettres autogra...

Estimate
n. a.
Price realised:
n. a.
Beschreibung:

SCHWOB (René). Ensemble de 13 lettres autographes signées (2 de son paraphe). [Vers 1926-vers 1932]. Environ 75 pp. in-folio, quelques déchirures avec petits manques atteignant le texte. Très belle correspondance, de haute tenue intellectuelle. L'écrivain et critique d'art juif médite sur le catholicisme (auquel il s'est converti en 1926), le protestantisme et Nietzsche, l'amour et la connaissance, le surréalisme et le communisme, le rapport entre l'art et la religion (point polémique entre lui et Élie Faure), le rationalisme, évoque ses livres Moi juif, Chagall et l'âme juive, et les livres d'Élie Faure Napoléon, La Sainte Face, L'Esprit des formes, Les Trois gouttes de sang, Histoire de l'art, Mon Périple, etc. Une lettre renferme une pièce de 57 vers intitulée « Poème pour les pauvres ». – Itxassou (actuelles Pyrénées-Atlantiques), « 27/2 ». « ... Je travaille de nouveau dans un sens qui vous plaira. Je n'ose espérer d'avoir rendu une vraie au catholicisme et pourtant je crois avoir, oui, vraiment, découvert, j'ose employer ce mot parce que je sais que vous me comprendrez et ne rirez pas de mon orgueil – je crois avoir découvert un nouveau sens de Dieu. Je me rends compte de ce que peut avoir de ridicule une pareille affirmation mais je veux braver le ridicule. Eh bien j'ose dire que... une invraisemblable inspiration m'a dicté des pages où je réconcilie Nietzsche (un vrai catholique celui-là !), Dostoïevsky (qui m'a formidablement accouché), St-Jean de La Croix .. et Élie Faure... Je crois vraiment avoir fait un ouvrage important et qui subitement a réorienté mon âme jusqu'alors très désemparée... Vous êtes évidemment la première personne à qui je le montrerai. Je continue de croire qu'il va avoir, qu'il devrait avoir une énorme influence. C'est toute la vie intérieure qui est projetée dans la morale, dans la politique, dans l'esthétique... » – S.l.n.d. « Pour vous prouver... à quel point il était loin de ma pensée de faire contre vous un pamphlet... permettez-moi... de copier pour vous les notes qu'à 2 h. du matin l'autre jour je me sentis obligé d'écrire à propos de vous... En vérité, je vous confesse que je n'ai pas de plus cher espoir que de vous convertir. Et chaque jour vous trouvez place dans mes prières auprès de Gide et de trois autres esprits dont la détresse m'est douloureuse. Je prie pour vous, n'en riez pas. Riez-en d'autant moins que ces dernières réflexions que votre tragédie m'inspira achevèrent de me convaincre de la profondeur, encore insoupçonnée de moi, où le mal s'est enfoncé dans votre âme. Oui, vous êtes protestant – vous êtes terriblement protestant. Et ce que vous appelez un pamphlet était à mon sens une candide psychanalyse que je m'étais efforcé de vouloir précise et curative. Pardonnez la... Voici donc ces notes : "L'erreur capitale d'Élie Faure, c'est de croire que la beauté d'un art est la mesure de la vérité de la religion qui l'engendra. C'est cette même erreur qui le fait ne désirer d'adopter une mystique que pour en féconder son propre art. L'activité esthétique n'a avec la Révélation que des rapports indirects. Le "sens des formes" ne dépend pas de la révélation explicite de Dieu. Il prend la Cause, dont la fin est soi-même, pour une cause de qui la fin serait de féconder l'esprit humain, de permettre aux arts de fleurir. Comme le Dieu protestant a pour fin la création d'une morale humaine, celle du Dieu de Faure c'est le renouvellement d'une esthétique humaine. On sent là le défaut d'un anthropocentrisme exigeant. Il confond le sentiment religieux et la foi ; et comme il est plein du sentiment religieux, que la foi exige la subordination volontaire de la raison, qu'il tient au contraire à l'usage dominant de sa raison, il en conclue que la foi est inférieure au sentiment religieux. En somme, il se justifie son refus de la Révélation en s'affirmant que la Révélation est forme secondaire faite pour les simples, d'un sentiment beaucoup plus vaste qu'il possède en lui et qui lui suffit.

Auction archive: Lot number 106
Auction:
Datum:
30 Oct 2017
Auction house:
Alde
1 rue de Fleurus
75006 Paris
France
contact@alde.fr
+ 33 (0)1 45 49 09 24
+ 33 (0)1 45490930
Beschreibung:

SCHWOB (René). Ensemble de 13 lettres autographes signées (2 de son paraphe). [Vers 1926-vers 1932]. Environ 75 pp. in-folio, quelques déchirures avec petits manques atteignant le texte. Très belle correspondance, de haute tenue intellectuelle. L'écrivain et critique d'art juif médite sur le catholicisme (auquel il s'est converti en 1926), le protestantisme et Nietzsche, l'amour et la connaissance, le surréalisme et le communisme, le rapport entre l'art et la religion (point polémique entre lui et Élie Faure), le rationalisme, évoque ses livres Moi juif, Chagall et l'âme juive, et les livres d'Élie Faure Napoléon, La Sainte Face, L'Esprit des formes, Les Trois gouttes de sang, Histoire de l'art, Mon Périple, etc. Une lettre renferme une pièce de 57 vers intitulée « Poème pour les pauvres ». – Itxassou (actuelles Pyrénées-Atlantiques), « 27/2 ». « ... Je travaille de nouveau dans un sens qui vous plaira. Je n'ose espérer d'avoir rendu une vraie au catholicisme et pourtant je crois avoir, oui, vraiment, découvert, j'ose employer ce mot parce que je sais que vous me comprendrez et ne rirez pas de mon orgueil – je crois avoir découvert un nouveau sens de Dieu. Je me rends compte de ce que peut avoir de ridicule une pareille affirmation mais je veux braver le ridicule. Eh bien j'ose dire que... une invraisemblable inspiration m'a dicté des pages où je réconcilie Nietzsche (un vrai catholique celui-là !), Dostoïevsky (qui m'a formidablement accouché), St-Jean de La Croix .. et Élie Faure... Je crois vraiment avoir fait un ouvrage important et qui subitement a réorienté mon âme jusqu'alors très désemparée... Vous êtes évidemment la première personne à qui je le montrerai. Je continue de croire qu'il va avoir, qu'il devrait avoir une énorme influence. C'est toute la vie intérieure qui est projetée dans la morale, dans la politique, dans l'esthétique... » – S.l.n.d. « Pour vous prouver... à quel point il était loin de ma pensée de faire contre vous un pamphlet... permettez-moi... de copier pour vous les notes qu'à 2 h. du matin l'autre jour je me sentis obligé d'écrire à propos de vous... En vérité, je vous confesse que je n'ai pas de plus cher espoir que de vous convertir. Et chaque jour vous trouvez place dans mes prières auprès de Gide et de trois autres esprits dont la détresse m'est douloureuse. Je prie pour vous, n'en riez pas. Riez-en d'autant moins que ces dernières réflexions que votre tragédie m'inspira achevèrent de me convaincre de la profondeur, encore insoupçonnée de moi, où le mal s'est enfoncé dans votre âme. Oui, vous êtes protestant – vous êtes terriblement protestant. Et ce que vous appelez un pamphlet était à mon sens une candide psychanalyse que je m'étais efforcé de vouloir précise et curative. Pardonnez la... Voici donc ces notes : "L'erreur capitale d'Élie Faure, c'est de croire que la beauté d'un art est la mesure de la vérité de la religion qui l'engendra. C'est cette même erreur qui le fait ne désirer d'adopter une mystique que pour en féconder son propre art. L'activité esthétique n'a avec la Révélation que des rapports indirects. Le "sens des formes" ne dépend pas de la révélation explicite de Dieu. Il prend la Cause, dont la fin est soi-même, pour une cause de qui la fin serait de féconder l'esprit humain, de permettre aux arts de fleurir. Comme le Dieu protestant a pour fin la création d'une morale humaine, celle du Dieu de Faure c'est le renouvellement d'une esthétique humaine. On sent là le défaut d'un anthropocentrisme exigeant. Il confond le sentiment religieux et la foi ; et comme il est plein du sentiment religieux, que la foi exige la subordination volontaire de la raison, qu'il tient au contraire à l'usage dominant de sa raison, il en conclue que la foi est inférieure au sentiment religieux. En somme, il se justifie son refus de la Révélation en s'affirmant que la Révélation est forme secondaire faite pour les simples, d'un sentiment beaucoup plus vaste qu'il possède en lui et qui lui suffit.

Auction archive: Lot number 106
Auction:
Datum:
30 Oct 2017
Auction house:
Alde
1 rue de Fleurus
75006 Paris
France
contact@alde.fr
+ 33 (0)1 45 49 09 24
+ 33 (0)1 45490930
Try LotSearch

Try LotSearch and its premium features for 7 days - without any costs!

  • Search lots and bid
  • Price database and artist analysis
  • Alerts for your searches
Create an alert now!

Be notified automatically about new items in upcoming auctions.

Create an alert