Beschreibung:

Superbe décadrachme en argent, Syracuse. Denys I (406-367 av. J.-C.), par Évainète, Grèce, circa 400 av. J.-C., Avers : quadrige au galop vers la gauche conduit par un aurige couronnée par la Victoire. A l'exergue : trophées militaires pris aux athéniens (bouclier, lance, cuirasse, cnémides, casque à cimier) et ΑΘΛΑ au dessous. Revers : ΣΥΡΑΚΟΣΙΩΝ. Tête d'Aréthuse à gauche, portant des boucles d'oreilles et un collier de perles, des épis de blé dans les cheveux. Autour : quatre dauphins. Parties supérieures des lettres de la signature d'Évainète, EY-AINE, visibles sous le cou. Gallatin C. XI/R. VII. Axes de coins : 10 heures, diam. 34 à 37 mm, poids. 42,70g. Très bel exemplaire. Provenance : collection privée de Monsieur T, Genève, ex-collection Lucien Mellerio (1879-1943), par héritage en filiation directe sur deux générations Colonie grecque en Sicile, fondée par les Corinthiens en 734 av. J.-C., Syracuse s'impose bientôt comme l'état le plus puissant de l'île. Elle se développe et s'enrichit au cours des deux siècles suivants en fondant d'autres cités. Despote éclairé avant la lettre, Denys l'Ancien règne comme tyran de Syracuse de 406 à 367 av. J.-C.. Il entame de nombreux conflits tant pour s'assurer la maîtrise de la Sicile que pour la protéger des Carthaginois. Expert dans l'art de la guerre, il associe son nom à l'invention de la catapulte. De plus, il n'est pas insensible à la culture puisqu'il invite Platon lui-même à Syracuse. La beauté des monnaies frappées sous son règne confirme ses goûts artistiques. Frappé autour de 400 av. J.-C., ce décadrachme d'argent est considéré comme la plus belle pièce de l'Antiquité : n'est-il pas collectionné pas les Anciens ? On connaît les noms de deux artistes qui participent à cette émission : Kimon et Evainète laissent leurs noms dans l'histoire de la numismatique en n'hésitant pas à signer leurs chef-d’œuvres. Au revers est représentée la nymphe Aréthuse, protectrice de la cité, entourée de quatre dauphins. Sa gravure nous transmet la beauté des femmes de cette époque, parées de bijoux et soigneusement coiffées. Au-dessus de la chevelure, on lit nettement le nom de la cité. Détail très rare dans l’Antiquité, le graveur signe son coin de droit : sur cet exemplaire légèrement décentré, on distingue des traces de "EYAINE" sous le cou de la nymphe. Le droit évoque la puissance militaire de la cité : un aurige victorieux couronné par Niké dirige habillement son quadrige d'étalons au galop. A l'exergue, tout l'équipement de l'hoplite est représenté : bouclier, cnémides (jambières), lance, cuirasse, et casque. Monnaie éminemment guerrière, ce décadrachme figure pourtant les fleurons de l'esthétique grecque. Gallatin, en 1930, ne répertorie aucun exemplaire combinant l'avers R. VII et le revers C.XI. Il répertorie neuf exemplaires frappés avec le revers C. XI, et dix-neuf exemplaires frappés avec l'avers R. VII, chaque fois avec seulement deux coins opposés différents. GALLATIN Albert Syracusan Dekadrachms of the Euainetos type, Cambridge Massachusetts, USA, Harvard University Press, 1930. Nymphe du cortège d’Artémis, elle est poursuivie par le fleuve Alphée. Grâce à sa protectrice, elle évite le pire en étant transformée en fontaine dont les eaux rejaillissent à Ortygie, île proche de Syracuse. Ovide, Les métamorphoses, V, 572. Ce célèbre portrait a inspiré de nombreux artistes. Par exemple Antoine Bovy l’a copié pour créer l’allégorie de la Suisse moderne sur les monnaies d’argent au type de l’Helvetia assise deux mille ans plus tard ! Olivier Chaponnière, Antoine Bovy & le Franc suisse, Genève, 2016, p. 28-29. Notice réalisée en partenariat avec Chaponnière & Firmenich SA, Experts numismates