Beschreibung:

SUPERBE VASE CÉRÉMONIEL À LIBATIONS présentant sur sa base un piédouche à décor ajouré et entièrement sculpté sur les parois externes d'un riche décor de volutes s'imbriquant les unes dans les autres et de deux divinités aux traits humains associées probablement au dieu de la pluie, la gueule ouverte montrant les crocs. De par et d'autre, deux prises sont formées chacune par la tête d'un jaguar représentée en relief et prenant sa source sur les pattes de l'animal incisées profondément et traitées en aplat. Cette caractéristique est unique sur ce type d'objet car souvent la tête d l'animal est représentée sans le corps. Ce vase, de par sa taille et la richesse de son décor, peut être considéré comme une production majeure de cette civilisation. Pierre blanche (travertin) patinée par le temps et l'usage, belles traces laissées par un trépan primitif au coeur du réceptacle. Intact et sans restauration. Vallée de l'Ulua, Honduras, 800 - 1000 après JC. 26 x 24 x 15 cm Provenance: Collection Gérald Berjonneau, Paris. Ce type de vase constitue une production originale d'Amérique centrale, assez peu étudiée jusqu'à une époque récente. La seule monographie existante sur le sujet a longtemps été celle qui fut écrite en 1938 par Doris Stone (Middle America Research Institute - Tulane University, U.S.A.). En 1992, l'exposition organisée par Anne-Louise Schaffer au Museum of Fine Art de Houston, On The Edge of the Maya World, permet de remettre à jour les connaissances sur le sujet. Depuis, une thèse de doctorat a été faite par Christina Luke (Cornell University - U.S.A.). Un résumé est accessible sur le site de la Foundation for the Advancement of Mesoamerican Studies (www.famsi.org/reports/02081). Le nombre de ces vases est estimé entre 150 et 200. Ils ont été produits dans la vallée fertile de l'Ulua sur une période n'excédant pas 3 ou 4 générations. Une soixantaine de vases viennent de l'atelier d'un sculpteur, qui a sans doute formé deux ou trois apprentis, expliquant en partie la localisation très serrée de cette production. La cité la plus importante de la vallée, Traversia, doit sa richesse au commerce du cacao. Cette prospérité explique le luxe de la production artistique locale, exportée jusque dans les centres cultuels mayas les plus importants. La pierre qui compose ces vases, en fait du calcaire de type travertin, est souvent décrite comme étant du marbre. Les vases sont sculptés dans un seul bloc évidé à l'aide de forets tubulaires actionnés à la main. De forme cylindrique, ces vases forment trois grande familles: la première regroupant des modèles sans base, avec une poignée ou pas du tout, la seconde des vases bas, le plus généralement à piètement tripode, et la troisième des vases hauts, présentant majoritairement une base circulaire. Les deux longues poignées à figures doubles sont typiques de ces vases. Christina Luke les a classés en fonction des représentations de leurs poignées: oiseau, chauve-souris, singe, félin ou figure composite de félin et de serpent.