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Auction archive: Lot number 776

"Sur le duc de Richmond". Poème

Estimate
€12,000 - €15,000
ca. US$13,438 - US$16,797
Price realised:
€32,200
ca. US$36,058
Auction archive: Lot number 776

"Sur le duc de Richmond". Poème

Estimate
€12,000 - €15,000
ca. US$13,438 - US$16,797
Price realised:
€32,200
ca. US$36,058
Beschreibung:

"Sur le duc de Richmond". Poème autographe signé adressé à Maurice Rostand. Paris, vers 1912-1913. Dédicace et 8 vers autographes signés figurant sous une héliogravure tirée en bistre et collée sur carton (438 x 348 mm) reproduisant un tableau de Van Dyck conservé au Louvre. Encadrement d'origine sous verre en acajou de style Empire (700 x 560 mm). A Maurice Rostand: Sur le Duc de Richmond, Et toi par-dessus tous, promeneur précieux En chemise bleu pâle, une main à la hanche, Dans l'autre, un fruit feuillu détaché de la branche, Je rêve sans comprendre à ton geste et tes yeux. Debout, mais reposé dans cet obscur asile, Duc de Richmond, ô jeune sage ! - ou charmant fou ? -Je te reviens toujours... - Un saphir à ton cou, A des feux aussi doux que ton regard tranquille. Marcel Proust Ce huitain fait partie du poème consacré à Antoon Van Dyck, un des quatre "Portraits de peintres" publiés dans Les Plaisirs et les Jours (1896, p. 121). En 1891, visitant le Louvre avec Robert de Billy à la recherche de peintres cités par Baudelaire, Proust s'arrêta longuement devant le portrait par Van Dyck appelé, à l'époque, "du duc de Richmond" (il s'agit en fait de James Stuart duc de Lennox). L'élégance du personnage lui inspirera un des quatre portraits de peintres en vers qui furent récités sur une musique de Reynaldo Hahn le 28 mai 1895 chez Madeleine Lemaire. Publiés le 21 juin suivant dans Le Gaulois, ils seront édités en 1896 au Ménestrel avec les partitions de Hahn et intégrés ensuite, la même année, dans Les Plaisirs et les Jours. Ces vers inspirés par la beauté du jeune duc sont à mettre en rapport avec plusieurs hommes aimés par Marcel Proust La dédicace de Proust à Rostand - alors jeune dandy ouvertement homosexuel - et la collaboration musicale avec son amant Reynaldo Hahn entrent en résonance avec la longue dédicace imprimée dans Les Plaisirs et les Jours. Marcel y évoque Willie Heath, son amour de jeunesse disparu en 1893 à l'âge de vingt ans, en le comparant aux "jeunes seigneurs anglais qu'a peint Van Dyck, dont [il avait] l'élégance pensive" (pp. 5-6). Après Reynaldo Hahn et Willie Heath, c'est donc au tour de Maurice Rostand d'être associé au portrait. Fils d'Edmond Rostand et de la poétesse Rosemonde Gérard, frère du biologiste Jean Rostand, Maurice Rostand (1891-1968) évolua dès l'enfance dans le monde littéraire. Proust ayant remarqué ce jeune extravagant à l'Opéra, il demanda à Cocteau qu'il le lui présentât, mais en vain. Après un bref échange épistolaire, Maurice finit par rencontrer Marcel au début de l'année 1913. On raconte que le fils de l'auteur de Cyrano était si outrageusement parfumé que son apparition donnait à Proust des crises d'asthme. Marcel l'invita chez lui pour lui lire les premières pages de Du côté de chez Swann: une révélation pour le jeune homme. Maurice Rostand tentera, sans succès, d'intercéder auprès de Fasquelle pour qu'il éditât Swann. Son rôle ne s'arrête pas là: c'est lui qui aurait suggéré à Proust le titre de son roman, Du côté de chez Swann (cf. Kolb, XII, p. 222) et l'article qu'il publia à la sortie du livre dans Comoedia (26 décembre 1913) fut à ce point dithyrambique et excessif que Proust eut des scrupules de modestie à l'envoyer à ses amis. Pris de remords, Fasquelle utilisera Rostand pour qu'il persuade Proust de lui confier la publication de la suite de son roman (Kolb, XIII, p. 117, 125 et 126). À la parution de Swann chez Grasset, Proust dira: "Ce que je lui dois est innombrable et inestimable" (lettre à Sacha Bernhard, XIII, p. 164). Précieuse relique très bien conservée. Le présent et l'envoi de Marcel Proust au jeune Maurice datent probablement des premiers mois de leur rencontre. Le dandy, alors âgé de vingt-et-un ans, devait avoir la même "élégance tranquille" que le prétendu duc de Richmond et le très regretté Willie Heath... Voir aussi le n° 611. Marcel Proust l'écriture et les arts, cat. Gallimard/BNF, 1999, n° 55. - Proust et les peintres. Musée de Chartres, 1991, cat.

Auction archive: Lot number 776
Auction:
Datum:
28 Jun 2017
Auction house:
Pierre Bergé & Associés
92 avenue d'Iéna
75116 Paris
France
agodeau@pba-auctions.com
+33 (0)1 4949 9000
+33 (0)1 4949 9001
Beschreibung:

"Sur le duc de Richmond". Poème autographe signé adressé à Maurice Rostand. Paris, vers 1912-1913. Dédicace et 8 vers autographes signés figurant sous une héliogravure tirée en bistre et collée sur carton (438 x 348 mm) reproduisant un tableau de Van Dyck conservé au Louvre. Encadrement d'origine sous verre en acajou de style Empire (700 x 560 mm). A Maurice Rostand: Sur le Duc de Richmond, Et toi par-dessus tous, promeneur précieux En chemise bleu pâle, une main à la hanche, Dans l'autre, un fruit feuillu détaché de la branche, Je rêve sans comprendre à ton geste et tes yeux. Debout, mais reposé dans cet obscur asile, Duc de Richmond, ô jeune sage ! - ou charmant fou ? -Je te reviens toujours... - Un saphir à ton cou, A des feux aussi doux que ton regard tranquille. Marcel Proust Ce huitain fait partie du poème consacré à Antoon Van Dyck, un des quatre "Portraits de peintres" publiés dans Les Plaisirs et les Jours (1896, p. 121). En 1891, visitant le Louvre avec Robert de Billy à la recherche de peintres cités par Baudelaire, Proust s'arrêta longuement devant le portrait par Van Dyck appelé, à l'époque, "du duc de Richmond" (il s'agit en fait de James Stuart duc de Lennox). L'élégance du personnage lui inspirera un des quatre portraits de peintres en vers qui furent récités sur une musique de Reynaldo Hahn le 28 mai 1895 chez Madeleine Lemaire. Publiés le 21 juin suivant dans Le Gaulois, ils seront édités en 1896 au Ménestrel avec les partitions de Hahn et intégrés ensuite, la même année, dans Les Plaisirs et les Jours. Ces vers inspirés par la beauté du jeune duc sont à mettre en rapport avec plusieurs hommes aimés par Marcel Proust La dédicace de Proust à Rostand - alors jeune dandy ouvertement homosexuel - et la collaboration musicale avec son amant Reynaldo Hahn entrent en résonance avec la longue dédicace imprimée dans Les Plaisirs et les Jours. Marcel y évoque Willie Heath, son amour de jeunesse disparu en 1893 à l'âge de vingt ans, en le comparant aux "jeunes seigneurs anglais qu'a peint Van Dyck, dont [il avait] l'élégance pensive" (pp. 5-6). Après Reynaldo Hahn et Willie Heath, c'est donc au tour de Maurice Rostand d'être associé au portrait. Fils d'Edmond Rostand et de la poétesse Rosemonde Gérard, frère du biologiste Jean Rostand, Maurice Rostand (1891-1968) évolua dès l'enfance dans le monde littéraire. Proust ayant remarqué ce jeune extravagant à l'Opéra, il demanda à Cocteau qu'il le lui présentât, mais en vain. Après un bref échange épistolaire, Maurice finit par rencontrer Marcel au début de l'année 1913. On raconte que le fils de l'auteur de Cyrano était si outrageusement parfumé que son apparition donnait à Proust des crises d'asthme. Marcel l'invita chez lui pour lui lire les premières pages de Du côté de chez Swann: une révélation pour le jeune homme. Maurice Rostand tentera, sans succès, d'intercéder auprès de Fasquelle pour qu'il éditât Swann. Son rôle ne s'arrête pas là: c'est lui qui aurait suggéré à Proust le titre de son roman, Du côté de chez Swann (cf. Kolb, XII, p. 222) et l'article qu'il publia à la sortie du livre dans Comoedia (26 décembre 1913) fut à ce point dithyrambique et excessif que Proust eut des scrupules de modestie à l'envoyer à ses amis. Pris de remords, Fasquelle utilisera Rostand pour qu'il persuade Proust de lui confier la publication de la suite de son roman (Kolb, XIII, p. 117, 125 et 126). À la parution de Swann chez Grasset, Proust dira: "Ce que je lui dois est innombrable et inestimable" (lettre à Sacha Bernhard, XIII, p. 164). Précieuse relique très bien conservée. Le présent et l'envoi de Marcel Proust au jeune Maurice datent probablement des premiers mois de leur rencontre. Le dandy, alors âgé de vingt-et-un ans, devait avoir la même "élégance tranquille" que le prétendu duc de Richmond et le très regretté Willie Heath... Voir aussi le n° 611. Marcel Proust l'écriture et les arts, cat. Gallimard/BNF, 1999, n° 55. - Proust et les peintres. Musée de Chartres, 1991, cat.

Auction archive: Lot number 776
Auction:
Datum:
28 Jun 2017
Auction house:
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92 avenue d'Iéna
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