Beschreibung:

Table à jeu en loupe de tuya, amarante, ébène, filets de bois clair et ébène, à décor d’encadrements et réserves, le plateau amovible et réversible recouvert de cuir et feutre (le feutre remplacé), reposant sur des montants à pan coupé et des pieds octogonaux terminés par des sabots à roulette ; plusieurs numéros et marques à l’encre au revers dont la marque GDT pour le Grand-Trianon de Versailles ; avec quinze jetons en ivoire, quinze jetons en ivoire teinté et deux cornets de cuir ; (restaurations). Estampille d’Adam Weisweiler, ébéniste reçu maître en 1778 et JME. Époque Louis XVI vers 1780-1790. H : 73 cm, L : 82 cm, P : 47 cm Provenance : Grand-Trianon à Versailles au XIXe siècle. Ancienne Collection Stéphane Boudin (1888-1967), décorateur et directeur de la maison Jansen à Paris. Dès les années 1930 Stéphane Boudin préside aux destinées de la célèbre maison Jansen fondée en 1880. Ses travaux pour Elsie de Wolfe lui valent le surnom de « decorator’s decorator », le décorateur des décorateurs, il compte également parmi ses clients le duc et la duchesse de Windsor, Lady Baillie, les familles royales de Belgique, Iran et Serbie ainsi que les Kennedy à la Maison- Blanche. Adam Weisweiler utilisa largement le bois de loupe dès le début des années 1780. Il accompagnait généralement les matériaux les plus précieux comme les plaques de porcelaine de Sèvres ou de Wedgwood. Rappelons à ce titre que la célèbre commode dite de mademoiselle de Sens d’époque Louis XV recouverte de plaques de porcelaine était déjà en bois de loupe. Les marques apposées au revers du meuble ne permettent malheureusement pas d’en retracer le parcours avec précision. Il est cependant intéressant de mentionner la table à écrire estampillée de Weisweiler livrée par Jean-Henri Riesener en 1782 au Grand Trianon pour le dauphin. Cette table plus simple que la table présentée ici correspond à un gabarit quasi-identique, les angles du plateau abattus de la même manière et les pieds moins raffinés mais également surmontés de chapiteaux de bronze doré. L’association de la provenance Grand-Trianon et de l’estampille de Weisweiler permet d’évoquer l’intermédiation éventuelle de Jean-Henri Riesener fournisseur du Garde -meuble royal ; notons cependant que contrairement à la table mentionnée ci-dessus aucun numéro d’entrée du journal du garde-meuble n’a été relevé.