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Auction archive: Lot number 24

Tambour Baga, Guinée Époque présumée: fin...

Estimate
€150,000 - €200,000
ca. US$164,873 - US$219,830
Price realised:
€154,560
ca. US$169,885
Auction archive: Lot number 24

Tambour Baga, Guinée Époque présumée: fin...

Estimate
€150,000 - €200,000
ca. US$164,873 - US$219,830
Price realised:
€154,560
ca. US$169,885
Beschreibung:

Tambour Baga, Guinée Époque présumée: fin du XIXe siècle Bois à patine brun-rouge, traces de polychromie, peau H. 111,5 cm Provenance: - Collection Maurice Nicaud, Paris - Collection privée française Exposition: - Die Kunst von Schwartz-Afrika, Zurich, 1970 Publication: - Elsy Leuzinger, Die kunst von Schwarz-Afrika, Recklinghausen, Verlag Aurel Bongers, 1972, p. 87 - Pierre Meauzé, L'Art nègre, Paris, Hachette, 1967, pp. 10-11 Il est exceptionnel qu'un tambour baga à cariatide de cette importance soit accessible aux collectionneurs privés. Il faut en effet remonter près de trente ans en arrière, à la vente aux enchères de la collection du peintre Jacques Boussard pour en trouver un exemplaire comparable. Cette œuvre, adjugée à un prix qui défraya la chronique de l'époque, appartient désormais à un musée, le Smithsonian de Washington, comme la plupart des rares spécimens visibles dans le monde, que ce soit à Tervuren, à la fondation Barbier-Mueller ou au Metropolitan Museum de New York. Le tambour de Boussard provient sans doute du même atelier que celui faisant l'objet de cette notice, n'en différant stylistiquement qu'en partie haute où des serpents entrelacés servent de support à la caisse de l'instrument. La scène qu'il propose est également d'une autre nature, celle d'une orante tenant dans ses mains une coupe libatoire. Une troisième œuvre, en revanche, de même taille et de même facture, propriété du British Museum, est indéniablement le pendant de la sculpture décrite ici. Une mère agenouillée semble guider de ces mains protectrices les premiers pas de sa descendance, féminine et à sa parfaite image dans notre cas, masculine pour la sculpture du musée londonien... Ou s'agit-il plutôt du thème universel de «présentation de l'enfant» au monde, à la société ou à Dieu, immortalisé, entre autres, par Holbein l'Ancien ou quelques contemporains de Rembrandt ? La cariatide est également largement répandue en Afrique et en occident mais n'implique pas ici la forme de servitude à laquelle est astreinte la porteuse de coupe luba du maitre de Buli qui semble ployer sous l'effort, ou celle à qui Victor Hugo enjoint de s'affranchir de son joug: «Que la cariatide, en sa lente révolte, se refuse, enfin lasse, à porter l'archivolte...». La puissante baga, elle, sereine, porte naturellement plutôt qu'elle ne supporte, la charge qui est la sienne. Sans avoir recours à ses mains pour assurer l‘équilibre de l'ensemble, épaules droites et reins cambrés, elle a le port altier forgé par la pratique quotidienne de ce mode d'acheminement des paniers lourdement chargés ou des canaris remplis d'eau. Comme un symbole du poids de ses responsabilités au sein de la communauté, sa tête sert de stèle à une assemblée de cinq petits êtres qui l'assistent en tenant à bout de bras la demi-sphère constituant la caisse du tambour. Leur posture évoque irrésistiblement celle des personnages d'ivoire soutenant les salières façonnées par leurs lointains parents de Sierra Leone au XVIe siècle. Comme c'est la coutume pour les jeunes mariées, cet idéal de beauté baga est paré d'un collier à amulette, de bracelets et d'une manière de baudrier soutenant une ceinture de grelots métalliques; sa coiffure est rigoureusement et harmonieusement tressée, son nez imposant et busqué rappelle le profil des statues nimba semblables à celles dont le crâne servait de support au premier exemplaire connu de tambour baga, collecté par l'administrateur Chevrier au début du XXe siècle. Si l'Islam n'en avait pas déjà eu raison, rares furent les tambours a-ndëf de haute époque qui survécurent à la décision de Sékou Touré d'éradiquer toute trace d'animisme en Guinée dès son arrivée au pouvoir en 1958. Dans les années 1950, peu avant l'instauration du nouveau régime, Maurice Nicaud rapporta l'exemplaire présenté dans ces lignes. Ce collectionneur, qui s‘établit plus tard comme marchand rue Guénégaud, sillonnait à cette époque les routes de Guinée, du Mali et de Côte d'Ivoire alors qu'il ét

Auction archive: Lot number 24
Auction:
Datum:
14 Nov 2019
Auction house:
Giquello
Salle 9 - Drouot-Richelieu, 9, rue Drouot 75009 Paris
Beschreibung:

Tambour Baga, Guinée Époque présumée: fin du XIXe siècle Bois à patine brun-rouge, traces de polychromie, peau H. 111,5 cm Provenance: - Collection Maurice Nicaud, Paris - Collection privée française Exposition: - Die Kunst von Schwartz-Afrika, Zurich, 1970 Publication: - Elsy Leuzinger, Die kunst von Schwarz-Afrika, Recklinghausen, Verlag Aurel Bongers, 1972, p. 87 - Pierre Meauzé, L'Art nègre, Paris, Hachette, 1967, pp. 10-11 Il est exceptionnel qu'un tambour baga à cariatide de cette importance soit accessible aux collectionneurs privés. Il faut en effet remonter près de trente ans en arrière, à la vente aux enchères de la collection du peintre Jacques Boussard pour en trouver un exemplaire comparable. Cette œuvre, adjugée à un prix qui défraya la chronique de l'époque, appartient désormais à un musée, le Smithsonian de Washington, comme la plupart des rares spécimens visibles dans le monde, que ce soit à Tervuren, à la fondation Barbier-Mueller ou au Metropolitan Museum de New York. Le tambour de Boussard provient sans doute du même atelier que celui faisant l'objet de cette notice, n'en différant stylistiquement qu'en partie haute où des serpents entrelacés servent de support à la caisse de l'instrument. La scène qu'il propose est également d'une autre nature, celle d'une orante tenant dans ses mains une coupe libatoire. Une troisième œuvre, en revanche, de même taille et de même facture, propriété du British Museum, est indéniablement le pendant de la sculpture décrite ici. Une mère agenouillée semble guider de ces mains protectrices les premiers pas de sa descendance, féminine et à sa parfaite image dans notre cas, masculine pour la sculpture du musée londonien... Ou s'agit-il plutôt du thème universel de «présentation de l'enfant» au monde, à la société ou à Dieu, immortalisé, entre autres, par Holbein l'Ancien ou quelques contemporains de Rembrandt ? La cariatide est également largement répandue en Afrique et en occident mais n'implique pas ici la forme de servitude à laquelle est astreinte la porteuse de coupe luba du maitre de Buli qui semble ployer sous l'effort, ou celle à qui Victor Hugo enjoint de s'affranchir de son joug: «Que la cariatide, en sa lente révolte, se refuse, enfin lasse, à porter l'archivolte...». La puissante baga, elle, sereine, porte naturellement plutôt qu'elle ne supporte, la charge qui est la sienne. Sans avoir recours à ses mains pour assurer l‘équilibre de l'ensemble, épaules droites et reins cambrés, elle a le port altier forgé par la pratique quotidienne de ce mode d'acheminement des paniers lourdement chargés ou des canaris remplis d'eau. Comme un symbole du poids de ses responsabilités au sein de la communauté, sa tête sert de stèle à une assemblée de cinq petits êtres qui l'assistent en tenant à bout de bras la demi-sphère constituant la caisse du tambour. Leur posture évoque irrésistiblement celle des personnages d'ivoire soutenant les salières façonnées par leurs lointains parents de Sierra Leone au XVIe siècle. Comme c'est la coutume pour les jeunes mariées, cet idéal de beauté baga est paré d'un collier à amulette, de bracelets et d'une manière de baudrier soutenant une ceinture de grelots métalliques; sa coiffure est rigoureusement et harmonieusement tressée, son nez imposant et busqué rappelle le profil des statues nimba semblables à celles dont le crâne servait de support au premier exemplaire connu de tambour baga, collecté par l'administrateur Chevrier au début du XXe siècle. Si l'Islam n'en avait pas déjà eu raison, rares furent les tambours a-ndëf de haute époque qui survécurent à la décision de Sékou Touré d'éradiquer toute trace d'animisme en Guinée dès son arrivée au pouvoir en 1958. Dans les années 1950, peu avant l'instauration du nouveau régime, Maurice Nicaud rapporta l'exemplaire présenté dans ces lignes. Ce collectionneur, qui s‘établit plus tard comme marchand rue Guénégaud, sillonnait à cette époque les routes de Guinée, du Mali et de Côte d'Ivoire alors qu'il ét

Auction archive: Lot number 24
Auction:
Datum:
14 Nov 2019
Auction house:
Giquello
Salle 9 - Drouot-Richelieu, 9, rue Drouot 75009 Paris
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