TRÈS IMPORTANTE TÊTE DE LOUIS XIII ENFANT en pierre calcaire de Tonnerre sculptée en ronde-bosse. Tête ceinte d'une haute couronne royale fleurdelisée et orfévrée ainsi que d'une couronne de laurier portée sur la chevelure; visage avec les joues pleines, les globes oculaires proéminents, les yeux aux caroncules lacrymales ourlées et creusées, la bouche petite aux lèvres desserrées; la chevelure mi-longue forme autour du visage une suite de mèches ondulées et bouclées au centre foré au trépan. Paris, attribuée à Simon Guillain (Paris, 1581 - Paris, 1658), vers 1610 Hauteur: 43,5 cm - Largeur: 27,5 cm - Profondeur: 28 cm Soclée (quelques accidents et manques) Provenance: ancienne collection Jacques Pouillon (1935-2011), sculpteur et antiquaire, Versailles Suite à l'assassinat de son père Henri IV, le jeune Louis est sacré à Reims le 17 octobre 1610 à l'âge de neuf ans et prend alors le nom de Louis le treizième. Il nous reste quelques gravures et dessins de cet évènement dont celui de François Quesnel conservé à la Bnf (fig.a), mais aussi des jetons ou des médailles (fig.b). Les autres figurations du jeune roi au même âge nous montrent un enfant aux joues rebondies comme sur la gravure de Léonard Gaultier ou le tableau de Pourbus du Palais Pitti (fig.c et d). Outre les « joues bouffies » caractéristiques du jeune monarque, on retrouve sur cette imposante tête en pierre les globes oculaires saillants aux paupières épaisses qui sont un autre trait physique que nous montrent les portraits du souverain devenu adulte, tel que le buste en bronze réalisé vers 1643, longtemps attribué à Jean Varin, donné à présent à Bordoni (fig.e). Aucune de ces figurations ne le représente cependant portant les deux couronnes, la couronne royale et celle de laurier. On est ainsi en présence d'une image à la gloire du jeune Louis XIII à l'âge de son sacre. Il est difficile d'imaginer à quel type de monument commémoratif pouvait appartenir cette tête imposante, haute de plus d'une quarantaine de centimètres. La volonté de réaliser une telle statue ne pouvait émaner que d'une autorité publique élevée ou proche du pouvoir, telle la régence de Marie de Médicis ou le conseil d'une grande ville de province. Or les archives ne semblent faire nulle part mention d'une commande semblable. La pierre calcaire, analysée par Annie Blanc, géologue, est un « calcaire blanc mitritique de type pierre de Tonnerre ». Bien que très employée en Bourgogne jusqu'en Champagne, cette pierre a été aussi travaillée à Paris et dans la région parisienne comme à Versailles tant aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles. Pour une effigie de cette importance du jeune roi, le commanditaire a dû s'adresser à un artiste jouissant d'une certaine renommée ou ayant reçu une sérieuse formation. Quelques noms viennent à l'esprit de sculpteurs ayant pu répondre en 1610 à ce type de commande: Barthélémy Tremblay (Louves-en-Parisis, vers 1568 - Paris, 1636), Guillaume Bertelot (Le Havre, vers 1583 - Paris, 1648) ou encore Simon Guillain (Paris, 1589 - Paris, 1658). Ce dernier cependant semble le plus à même de correspondre à l'auteur de cette étonnante sculpture. Né à Paris en 1589, il est le fils et l'élève du sculpteur Nicolas Guillain dit Cambrai mort dans la capitale en 1639. Fondateur parmi d'autres artistes de l'Académie en 1648, Simon Guillain est notamment connu pour être l'auteur du monument royal du Pont au Change élevé à la gloire du jeune Louis XIV, entre 1639 et 1647, qui représentait en statues de bronze le souverain - au même âge de 9 ans - entre Louis XIII et Anne d'Autriche, monument considéré comme l'apogée de sa carrière. L'ensemble de ces sculptures sont à présent au musée du Louvre. Il n'en était pas à sa première représentation de ce roi, ayant réalisé auparavant une statue en pied de Louis XIII pour orner la porte cochère du bâtiment des juges consulaires, rue du Cloître Saint-Merri, démoli peu après la Révolution. Cette sculpture en pierre le représentait « avec des lions soumis
TRÈS IMPORTANTE TÊTE DE LOUIS XIII ENFANT en pierre calcaire de Tonnerre sculptée en ronde-bosse. Tête ceinte d'une haute couronne royale fleurdelisée et orfévrée ainsi que d'une couronne de laurier portée sur la chevelure; visage avec les joues pleines, les globes oculaires proéminents, les yeux aux caroncules lacrymales ourlées et creusées, la bouche petite aux lèvres desserrées; la chevelure mi-longue forme autour du visage une suite de mèches ondulées et bouclées au centre foré au trépan. Paris, attribuée à Simon Guillain (Paris, 1581 - Paris, 1658), vers 1610 Hauteur: 43,5 cm - Largeur: 27,5 cm - Profondeur: 28 cm Soclée (quelques accidents et manques) Provenance: ancienne collection Jacques Pouillon (1935-2011), sculpteur et antiquaire, Versailles Suite à l'assassinat de son père Henri IV, le jeune Louis est sacré à Reims le 17 octobre 1610 à l'âge de neuf ans et prend alors le nom de Louis le treizième. Il nous reste quelques gravures et dessins de cet évènement dont celui de François Quesnel conservé à la Bnf (fig.a), mais aussi des jetons ou des médailles (fig.b). Les autres figurations du jeune roi au même âge nous montrent un enfant aux joues rebondies comme sur la gravure de Léonard Gaultier ou le tableau de Pourbus du Palais Pitti (fig.c et d). Outre les « joues bouffies » caractéristiques du jeune monarque, on retrouve sur cette imposante tête en pierre les globes oculaires saillants aux paupières épaisses qui sont un autre trait physique que nous montrent les portraits du souverain devenu adulte, tel que le buste en bronze réalisé vers 1643, longtemps attribué à Jean Varin, donné à présent à Bordoni (fig.e). Aucune de ces figurations ne le représente cependant portant les deux couronnes, la couronne royale et celle de laurier. On est ainsi en présence d'une image à la gloire du jeune Louis XIII à l'âge de son sacre. Il est difficile d'imaginer à quel type de monument commémoratif pouvait appartenir cette tête imposante, haute de plus d'une quarantaine de centimètres. La volonté de réaliser une telle statue ne pouvait émaner que d'une autorité publique élevée ou proche du pouvoir, telle la régence de Marie de Médicis ou le conseil d'une grande ville de province. Or les archives ne semblent faire nulle part mention d'une commande semblable. La pierre calcaire, analysée par Annie Blanc, géologue, est un « calcaire blanc mitritique de type pierre de Tonnerre ». Bien que très employée en Bourgogne jusqu'en Champagne, cette pierre a été aussi travaillée à Paris et dans la région parisienne comme à Versailles tant aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles. Pour une effigie de cette importance du jeune roi, le commanditaire a dû s'adresser à un artiste jouissant d'une certaine renommée ou ayant reçu une sérieuse formation. Quelques noms viennent à l'esprit de sculpteurs ayant pu répondre en 1610 à ce type de commande: Barthélémy Tremblay (Louves-en-Parisis, vers 1568 - Paris, 1636), Guillaume Bertelot (Le Havre, vers 1583 - Paris, 1648) ou encore Simon Guillain (Paris, 1589 - Paris, 1658). Ce dernier cependant semble le plus à même de correspondre à l'auteur de cette étonnante sculpture. Né à Paris en 1589, il est le fils et l'élève du sculpteur Nicolas Guillain dit Cambrai mort dans la capitale en 1639. Fondateur parmi d'autres artistes de l'Académie en 1648, Simon Guillain est notamment connu pour être l'auteur du monument royal du Pont au Change élevé à la gloire du jeune Louis XIV, entre 1639 et 1647, qui représentait en statues de bronze le souverain - au même âge de 9 ans - entre Louis XIII et Anne d'Autriche, monument considéré comme l'apogée de sa carrière. L'ensemble de ces sculptures sont à présent au musée du Louvre. Il n'en était pas à sa première représentation de ce roi, ayant réalisé auparavant une statue en pied de Louis XIII pour orner la porte cochère du bâtiment des juges consulaires, rue du Cloître Saint-Merri, démoli peu après la Révolution. Cette sculpture en pierre le représentait « avec des lions soumis
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