Beschreibung:

Très rare bureau plat rectangulaire en placage de bois de rose dans des encadrements d'amarante et filets de bois noir et de bois clair. Il ouvre en ceinture par cinq tiroirs dont quatre en caissons latéraux et repose sur quatre pieds en gaine. Ornementation de bronzes finement ciselés et dorés à décor d'entrées de serrure, encadrements moulurés, chutes à fleurs et feuillages, chapiteaux et sabots. Estampille de P. GARNIER Epoque Louis XVI. Plateau de cuir brun foncé doré aux petits fers. Hauteur 73cm ; largeur 140cm ; profondeur 46cm. Tout au long de sa carrière Pierre Garnier n'aura de cesse de développer des modèles de bureaux plats dits « de travail » qu'il réalisait pour une riche clientèle principalement masculine essentiellement issue de la haute aristocratie et du milieu de la finance. Il s'attacha tout particulièrement aussi bien au côté pratique que nécessitaient de tels meubles, qu'à l'harmonie des compositions. Ainsi, il créa des bureaux, parfois réalisés à quelques exemplaires, parfois de modèle unique, auxquels il attacha une importance toute particulière à la perfection de l'assemblage et à la qualité des essences de bois qu'il utilisait. Le meuble présenté est parfaitement intégré à l'oeuvre de l'ébéniste qui semble toutefois avoir privilégié le type classique à un rang de trois tiroirs en ceinture. Parmi les autres modèles de Garnier citons notamment un premier exemplaire anciennement à la galerie Didier Aaron (illustré dans C. Huchet de Quénetain, Pierre Garnier Paris, 2003, p.114) ; un deuxième à pieds à cannelures siiimulées est passé en vente chez Christie's, à Genève, le 8 mai 1973, lot 58 ; enfin, un dernier, également à caissons latéraux, a été vendu à Versailles, le 25 mai 1986, lot 156. Relevons aussi que d'autres meubles connus de l'ébéniste proposent des chutes à fleurs et feuillages identiques, notamment une commode illustrée dans P. Kjellberg, Le mobilier français du XVIIIe siècle, Paris, 2002, p.386) et une seconde reproduite dans J. Nicolay, L'art et la manière des maîtres ébénistes français du XVIIIe siècle, Paris, 1982, p.192, fig. K. Pierre Garnier (vers 1726-1806) fit enregistrer ses lettres de maîtrise en février 1743. Fils de l'ébéniste François Garnier il se distingue de nombre de ses confrères par l'installation de son atelier près de la place Vendôme, délaissant ainsi le faubourg Saint-Antoine, quartier privilégié tout au long du XVIIIe siècle par les artisans en meubles et en sièges de la capitale. Il s'affirma en précurseur du néoclassicisme appliqué à l'ébénisterie et acquit en l'espace de quelques années une grande notoriété auprès des amateurs, ce qui lui permit de se composer une des plus belles clientèles de la capitale dans laquelle figuraient notamment le marquis de Contades, la duchesse de Mazarin et le marquis de Marigny, frère de la marquise de Pompadour. De nos jours, certaines réalisations de l'ébéniste figurent dans les plus importantes collections privées et publiques internationales, notamment aux musées du Louvre, Jacquemart-André, Nissim de Camondo et Carnavalet à Paris, à la Wallace Collection et au Victoriaaa and Albert Museum à Londres, au musée Calouste Gulbenkian à Lisbonne et à la Huntington Collection à San Marino.