Beschreibung:

TRÈS RARE PAIRE DE CHENETS Fonte de fer H: 93 cm - l: 31 cm France - XVème siècle Un chenet fendu à la base et les deux fers rapportés postérieurement Chenets majestueux en fonte de fer, ils superposent des images qui sont signes d'autorité et de prestige. Une tête de bélier aux cornes enroulées les surmonte, symbole de force et de fécondité. Le cordon d'un ordre de chevalerie (?) entourait son cou, dont il reste la trace au - dessus d'un écu couronné. La couronne royale est ouverte, terminée par des fleurons. L'écu porte une aigle aux ailes déployées. L'oiseau roi est messager du soleil, signe de force et de majesté. En partie basse, prennent place les gardiens. Deux lions dominent le soubassement échancré d'un arc en accolade, figures hiératiques portant des blasons où subsiste un reste de polychromie. Le lion porte écu, symbole de force et de pouvoir, est courageux, calme et vigilant. Tous ces animaux sont investis d'une forte dimension christique. La présence humaine apparaît sous les traits d'un homme en armes, à la base du fût. Tout aussi hiératique et puissant que le lion, il protège symboliquement l'entrée du foyer. L'ordonnance de ces imposants chenets relève du même agencement que celui des jambages de cheminée, proéminents, dont ils pourraient répliquer les motifs. Ces chenets sont lieux d'identité, qui exposent des blasons à la couleur aujourd'hui effacée. Les figures se rassemblent autour de la symbolique du feu: le bélier y est associé, qui connaît l'équinoxe, de même que l'aigle, oiseau solaire qui fixe l'astre diurne pour se régénérer, ou le lion dont le signe occupe le milieu de l'été. Elles se prêtent à une interprétation alchimique. Le bélier et le lion, signes de feu brillants et lumineux, représentent le principe mâle. Pour le lion, dans sa lutte avec l'aigle, au moment de passer à l'état volatile. Le bélier, favorable au commencement du Grand oeuvre, correspond à la phase de calcination de la matière première. Il fait intervenir Mars dans le signe astrologique du printemps, auquel le fer est associé. Avant le seizième siècle, le fer règne en maitre dans les cheminées. Ces chenets favorisaient-ils la combustion du bois dans des foyers où l'on cuisait des mets importants? Occupaient-ils une cheminée alchimique propre à recevoir un creuset, comme en possédaient certains châteaux? Référence: Stanislas Klossovski de Rola "Alchimie", Ed. du Seuil - Image de Roi (photo 1402)