Beschreibung:

Vitrine marquetée en oeil de vermeil de cubes sans fond ou frisages dans des encadrements de même essence sou­lignés de filets bicolores; de forme rectangulaire, elle ouvre par un large battant et un rideau mobile flanqués de compartiments à vitres biseautées foncées de glace. Riche ornementation de bronze ciselé et doré tels que frises de guirlandes ou d'entrelacs à rosaces, oves et tro­phée aux attributs dionysiaques. Signée Linke. Vers 1900. Plateau de marbre brèche à ciment rouge. H: 135 - L: 136 - P: 44 cm Mobilier de Linke Longtemps considérées comme une part négligeable dans l’ébénisterie française, les créations d’esprit Napoléon III rivalisent auprès des amateurs depuis quelques années avec celles de leurs confrères parisiens du siècle précédent. Cela est notamment dû au processus créatif de certains grands ateliers du temps, particulièrement celui de François Linke qui reprenait les principes élaborés par les corporations d’artisans du XVIIIème siècle: dessin préparatoire, modello en cire et strict cloisonnement des différents corps d’artisans intervenant dans la création d’une meuble. L’ouvrage de Christopher Payne mentionne de nombreux exemples de meubles et publie les entrées du registre de la Maison Linke en dévoilant l’ensemble des artisans avec lesquels Linke collaborait (François Linke 1855-1946, La Belle Epoque of French Furniture, 2003, p.472-485). Les deux meubles que nous proposons appartiennent à la production de cet artisan talentueux. La vitrine porte sa signature, tandis que le secrétaire, non signé, correspond au n°1108 des archives de la Maison Linke. Son dessin s’inspire librement de certaines créations du XVIIIème siècle, notamment de celles de Jean-Henri Riesener et sa composition équilibrée se distingue par sa marqueterie originale composée de jeux de cubes en oeil de vermeil. Nous savons que la réalisation de ce secrétaire prenait 258 heures de travail, que plusieurs exemplaires sortirent de l’atelier de Linke, dont un pour Antonio Devoto (voir C. Payne, op.cit., p.276-277 et 281) et que c’était un certain Haffelin ou Hoffelin qui fut chargé de la création du modèle. François Linke (1855-1946): Parfaitement documentée par l’ouvrage de Christopher Payne, la carrière de François Linke est l’une des plus brillantes de son temps. D’origine modeste, il est en apprentissage dans sa région natale de Bohême à seulement treize ans. Après avoir effectué son tour d’Autriche, il travaille deux années à Vienne, puis il décide de venir s’installer à Paris à l’âge de vingt ans. Motivé par les exceptionnelles possibilités de carrière qu’offrait la capitale à cette époque, Linke apprend le dessin aux cours de l’école du soir et perfectionne ses connaissances techniques et pratiques. Marié en 1881, il se lance quelques années plus tard dans l’ouverture d’une fabrique de meubles située au Faubourg Saint-Antoine, entreprise qu’il conservera jusqu’à sa mort. Les débuts sont modestes, puis rapidement les créations de l’atelier rencontrent un immense succès. Visionnaire et excellent gestionnaire, Linke décide de proposer à ses clients fortunés une luxueuse succursale destinée à l’exposition de ses créations place Vendôme. A l’instar des grands artisans de son époque, Linke participa à la plupart des principales expositions de son époque en se distinguant pour l’originalité et la qualité de ses créations; ainsi, à l’Exposition universelle de 1900 à Paris il exposa un superbe bureau en bois de violette richement orné de bronze ciselé et doré pour lequel il obtint une médaille d’or. Vers 1900, au tournant du siècle, la Maison Linke est l’une des plus importantes fabriques parisiennes de meubles, sa renommée gagne toute l’Europe et séduit de nombreux clients outre-Atlantique. Par l’intermédiaire des grands décorateurs et marchands de son temps, particulièrement d’Anatole Carlhian et des frères Joseph-Joel et Henry Duveen, Linke participa à l’ameublement des grandes personnalités de l’époque en livrant des meubles, parfo