Auction archive: Lot number 52

Jean-Siméon CHARDIN Paris, 1699 - 1779 Le grand buffet

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Price realised:
n. a.
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Jean-Siméon CHARDIN Paris, 1699 - 1779 Le grand buffet

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Beschreibung:

Jean-Siméon CHARDIN Paris, 1699 - 1779 Le grand buffet Toile (Diminuée en partie supérieure et en partie inférieure, restaurations) The great buffet, canvas, by J. S. Chardin Hauteur : 92 Largeur : 124,50 cm Provenance : Acquis auprès de l'antiquaire Yves Chalvin, Lyon ; Collection particulière, Lyon Commentaire : La réapparition de cette œuvre inédite est un ajout important à la connaissance des débuts de l'artiste. Elle constituait la partie centrale d'un grand buffet en hauteur dont la composition nous est évoquée par une copie anciennement dans la collection Fabius (fig. 1)1. Dès la Régence, Jean-Baptiste Blin de Fontenay, puis François Desportes ont imposé ces somptueux buffets avec des pièces d'orfèvrerie, des dressoirs qui associent des mets ordinaires à d'autres plus raffinés, surtout des corbeilles de pêches, des aiguières et carafes, mêlés à des animaux vivants, chats, chiens ou perroquets. On pourrait citer les grands formats de Desportes au Metropolitan Museum of Art de New York ou d'autres en collections particulières2. La demande est grande pour ces dessertes chargées de victuailles sous la Régence. Pierre-Nicolas Huillot et Antoine Monnoyer en réalisent aussi. Ces peintures servaient à décorer le plus souvent les salles à manger, où elles étaient accrochées en pendant de natures mortes de chasse, de gibiers, mais aussi sur les places des villes les jours de fêtes, dans les jardins publics ou privés lorsqu'on recevait et déjeunait dehors : elles étaient placées derrière les plats de viandes et les pyramides de fruits et de légumes. C'est dans ce contexte que Chardin conçoit ses premiers tableaux, Le Chien courant (Passadena, Norton Simon Museum) et les deux chefs-d'œuvre qui lui permettent d'être reçu à l'Académie royale, aujourd'hui au musée du Louvre : Le Buffet, de 1728, en hauteur (fig. 2), et La Raie où l'on retrouve, à gauche, un chat étonnamment vivant. A ce moment de sa carrière, il aime introduire des animaux en mouvement qui brisent l'alignement des choses représentées, et le plus souvent, son propre chat qu'on reconnait aux taches de son pelage. C'est encore lui qu'on voit dans la Soupière d'argent (New York, Metropolitan Museum of Art). On se rappellera que Chardin, dès cette époque, ne voulait représenter que des objets familiers, qu'il pouvait étudier ou lui appartenant. La plupart des éléments de notre toile sont présents dans ses petites natures mortes indépendantes : - la théière, dans Le Menu de maigre (Louvre) ou la Dame qui prend le thé (Glasgow, Hunterian Art Gallery) ; - le grand plat de vénerie circulaire, dans le Chat avec raie, huîtres, huilier et terrine (Glasgow Museum, The Burrel collection), une autre version non localisée est datée de 1728 ; - le pot à eau à décor de fleurs, dans la Jatte de prunes, une pêche et pot à eau (fig. 3, vers 1728, Washington, The Phillips collection), où il a reçu une monture d'argent ; - l'orange, dans plusieurs peintures de cette période, dont la Nature morte aux deux lapins morts (1728, Karlsrule, Kunsthalle) ; - la bouteille noire bouchée, souvent présente, par exemple dans les deux versions du Gobelet d'argent (Lille, Palais des beaux-Arts et musée du Louvre). On trouve des plats de pêches chez Chardin presque tout au long de sa carrière, plus rarement des poires, et les pâtés en croûte y sont très rares (citons en un, fermé, dans la Table d'Office, musée du Louvre, 1756). Il rappelle les tourtes des peintres de Haarlem, tels Claesz et Héda, et permet ici une spirale de différents tons de rose, un morceau de bravoure pictural au centre du tableau. Ces comparaisons permettent de situer notre toile autour de 1728. Comme dans les deux morceaux de réception du Louvre, la touche est brillante, virtuose, enlevée, fluide, les objets sont dans un équilibre presque précaire, émergeant d'une tonalité brune par leurs couleurs plus vives. Le dynamisme des parallèles créées par le chat et le grand triangle blanc de la nappe, la fourchette et le couteau, en raccour

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Jean-Siméon CHARDIN Paris, 1699 - 1779 Le grand buffet Toile (Diminuée en partie supérieure et en partie inférieure, restaurations) The great buffet, canvas, by J. S. Chardin Hauteur : 92 Largeur : 124,50 cm Provenance : Acquis auprès de l'antiquaire Yves Chalvin, Lyon ; Collection particulière, Lyon Commentaire : La réapparition de cette œuvre inédite est un ajout important à la connaissance des débuts de l'artiste. Elle constituait la partie centrale d'un grand buffet en hauteur dont la composition nous est évoquée par une copie anciennement dans la collection Fabius (fig. 1)1. Dès la Régence, Jean-Baptiste Blin de Fontenay, puis François Desportes ont imposé ces somptueux buffets avec des pièces d'orfèvrerie, des dressoirs qui associent des mets ordinaires à d'autres plus raffinés, surtout des corbeilles de pêches, des aiguières et carafes, mêlés à des animaux vivants, chats, chiens ou perroquets. On pourrait citer les grands formats de Desportes au Metropolitan Museum of Art de New York ou d'autres en collections particulières2. La demande est grande pour ces dessertes chargées de victuailles sous la Régence. Pierre-Nicolas Huillot et Antoine Monnoyer en réalisent aussi. Ces peintures servaient à décorer le plus souvent les salles à manger, où elles étaient accrochées en pendant de natures mortes de chasse, de gibiers, mais aussi sur les places des villes les jours de fêtes, dans les jardins publics ou privés lorsqu'on recevait et déjeunait dehors : elles étaient placées derrière les plats de viandes et les pyramides de fruits et de légumes. C'est dans ce contexte que Chardin conçoit ses premiers tableaux, Le Chien courant (Passadena, Norton Simon Museum) et les deux chefs-d'œuvre qui lui permettent d'être reçu à l'Académie royale, aujourd'hui au musée du Louvre : Le Buffet, de 1728, en hauteur (fig. 2), et La Raie où l'on retrouve, à gauche, un chat étonnamment vivant. A ce moment de sa carrière, il aime introduire des animaux en mouvement qui brisent l'alignement des choses représentées, et le plus souvent, son propre chat qu'on reconnait aux taches de son pelage. C'est encore lui qu'on voit dans la Soupière d'argent (New York, Metropolitan Museum of Art). On se rappellera que Chardin, dès cette époque, ne voulait représenter que des objets familiers, qu'il pouvait étudier ou lui appartenant. La plupart des éléments de notre toile sont présents dans ses petites natures mortes indépendantes : - la théière, dans Le Menu de maigre (Louvre) ou la Dame qui prend le thé (Glasgow, Hunterian Art Gallery) ; - le grand plat de vénerie circulaire, dans le Chat avec raie, huîtres, huilier et terrine (Glasgow Museum, The Burrel collection), une autre version non localisée est datée de 1728 ; - le pot à eau à décor de fleurs, dans la Jatte de prunes, une pêche et pot à eau (fig. 3, vers 1728, Washington, The Phillips collection), où il a reçu une monture d'argent ; - l'orange, dans plusieurs peintures de cette période, dont la Nature morte aux deux lapins morts (1728, Karlsrule, Kunsthalle) ; - la bouteille noire bouchée, souvent présente, par exemple dans les deux versions du Gobelet d'argent (Lille, Palais des beaux-Arts et musée du Louvre). On trouve des plats de pêches chez Chardin presque tout au long de sa carrière, plus rarement des poires, et les pâtés en croûte y sont très rares (citons en un, fermé, dans la Table d'Office, musée du Louvre, 1756). Il rappelle les tourtes des peintres de Haarlem, tels Claesz et Héda, et permet ici une spirale de différents tons de rose, un morceau de bravoure pictural au centre du tableau. Ces comparaisons permettent de situer notre toile autour de 1728. Comme dans les deux morceaux de réception du Louvre, la touche est brillante, virtuose, enlevée, fluide, les objets sont dans un équilibre presque précaire, émergeant d'une tonalité brune par leurs couleurs plus vives. Le dynamisme des parallèles créées par le chat et le grand triangle blanc de la nappe, la fourchette et le couteau, en raccour

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