Beschreibung:

Max JACOB 1876-1944 [Correspondance à Alain Messiaen] Paris, Quimper, Saint-Benoît-sur-Loire, 28 juin 1933-27 décembre 1943 Ens. 295 p. environ, in-12, in-8 et in-4. ENSEMBLE EXCEPTIONNEL DE 157 LETTRES ET CARTES AUTOGRAPHES SIGNÉES DE MAX JACOB A ALAIN MESSIAEN. Le poète Alain Messiaen (1912-1990), fils de la poétesse Cécile Sauvage et frère d'Olivier Messiaen, publia une cinquantaine de recueil de poèmes de 1935 (C'était toi, le démon ! Suppliques, tentations, poèmes et prières) à 1986 (Le Jugement dernier des musiques). Il fit la connaissance de Max Jacob au sortir de l'adolescence et semble avoir trouvé en son aîné de près de 40 ans un mentor bienveillant mais exigeant, devenu ami proche, qui aiguilla ses premiers pas dans la voie littéraire et l'accompagna main dans la main pendant dix ans. Cette très riche correspondance "?de maître à disciple?" pour reprendre le titre d'un article de Jean de Palacio (Les Cahiers Max Jacob n°13-14, 2013), le seul semble-t-il à avoir publié une étude sur cet ensemble inédit, éclaire superbement la personnalité de Max Jacob Est-ce la différence d'âge qui lui donne la liberté de ton qu'il emploie dans ces lettres, l'enthousiasme de celui qui doit initier un être plus jeune à la vie ? Quoiqu'il en soit, cette décennie de correspondance constitue pour ceux qui cherchent à mieux connaître le poète, un gisement encore inexploité. " Monsieur, Tout cela me paraît prosaïque et attaché au sol. Objectivez-vous ! Il faut chanter, chanter en beauté, faire le vers, le beau vers, la musique du mot, des mots harmonieux. La vérité du sentiment transparaîtra et c'est tout ce qu'on lui demande. Cherchez la grandeur et la musique.?" (28 juin 1933, 1ère lettre) " Tu vas toujours trop loin et je t'en félicite ; mais ça peut être dangereux : je voudrais que tu te forges une prose avec la belle matière qui t'est naturelle, en faisant appel constamment au plus "terrestre" de ton fond, voire à la vulgarité, en n'échafaudant là-dessus que consciemment. Je ne t'ai pas dit de n'écrire qu'en prose : il serait bon que tu laisses le vers quelque temps ; quand tu le retrouveras, tu seras surpris d'avoir gagné en plénitude, en richesse, c'est-à-dire en grandeur.?" (24 novembre 1935) " La colère et la mauvaise humeur devant la vérité impliquant le démon. Si tu n'admets pas les conseils sincères, tu ne feras aucun progrès. Si tu ne fais pas de progrès, mes lettres sont inutiles. Tu es inconductible, irréalisable. Rien ne prend. Aucunes méthodes !... Adieu, mon pauvre ami, adieu. Max Jacob excédé. […] Tu peux chercher des dévouements ! Cherche ! Tu trouveras des flatteurs ou des relations… ce qu'on appelle des amis. " (9 ou 10 décembre 1936) "?Tu as raison mais on ne peut pas demander la sainteté à des jeunes gens du monde qui n'ont pas encore souffert. Te la demandes-tu à toi-même ?... Oui tu te la demandes et c'est beau. […] Mon petit peintre d'Orléans a montré ses peintures à Picasso et à Kahnweiler qui l'encouragent. Il a eu des conseils de Picasso quel veinard !!?" (avril ou mai 1937). "?N'écris pas en vers ce qui peut se dire en prose. La poésie fait partie du cosmos comme la musique : or le cosmos est rythmes et vibrations. Une poésie sans rythme (comme trop souvent la mienne) n'existe pas. À toi qui est la musique même je puis le dire : sois musical ! et contrepointe ton poème ! fugue le !?" (13 septembre 1937). "?Pardonne-moi de te parler avec sincérité, c'est le devoir de l'amitié forte. Je n'admets pas tes plaintes. Si on te traite en enfant, c'est que tu ne sais pas être un homme. Impose-toi avec une douce fermeté. Si on te protège, c'est que tu ne sais pas te protéger toi même. Tant pis pour le protégé !! […] Penser aux morts, au passé, à l'avenir, aux chimères de la gloire est un signe de faiblesse. Les grands que j'ai connus n'y pensaient nullement mais se débattaient à chaque minute pour leur œuvre et pour le pain quotidien. Le reste - à part les heures de méditation données à Dieu) le reste est "petite fi