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Auction archive: Lot number 100

ALEXANDRE II, empereur de Russie (1818-1881)

Art Russe
13 Nov 2014
Estimate
€400 - €600
ca. US$498 - US$748
Price realised:
€350
ca. US$436
Auction archive: Lot number 100

ALEXANDRE II, empereur de Russie (1818-1881)

Art Russe
13 Nov 2014
Estimate
€400 - €600
ca. US$498 - US$748
Price realised:
€350
ca. US$436
Beschreibung:

Tapuscrit de neuf pages dactylographiées en français, reprenant une lettre autographe de la grande-duchesse Alexandra Iossifovna de Russie (1830-1911), adressée à sa fille la reine Olga de Grèce (1851-1926), relatant avec forts détails l'assassinat de l'empereur Alexandre II et ses derniers instants avant de mourir. C'est un témoignage historique important sur le déroulement exact de ce triste évènement. Au Palais, Mercredi, le 4 mars 1881 (vieux style, soit le 16/3). «Ma bienaimée, chère, angélique Olga, Plus morte que vive, je t'écris (le croyais pourtant impossible): te laisser sans lettre serait une trop grande déception. C'est pourquoi j'emploie mes dernières forces pour te faire part, autant que possible, de la suite des évènements de ces derniers jours. Vendredi (le 27/2) je me suis confessée à 2 heures et ne voulais recevoir personne...J'avais dit au confesseur que j'avais de mauvais pressentiments, mais j'étais comme soulevée de la terre, m'en sentait détachée, dépouillée. Samedi, une communion merveilleusement belle que je n'oublierai jamais: ce fut particulièrement beau: je versais beaucoup de chaudes larmes, étais profondément émue, sentais si bien le bonheur de posséder en moi mon Sauveur. Lors du déjeuner avec l'Archimandrite et Annette (suivante de la Gr. Duchesse), auquel assistait aussi Notbeck (un officiel de la cour grandducale) je lui dis: «Je me suis armée de pied en cap par la prière contre les catastrophes à venir, et il y en aura de terribles !» Notbeck dit non, il n'y en aurait pas. Je le traduisis à l'Archimandrite. Il me regarda, effrayé, mais me crut pas, nous en avions déjà souvent parlé. Annette fut très frappée de cette conversation... Oh, pardonne-moi: j'ai anticipé sur les évènements; mon coeur et mon cerveau sont absolument à plat... Revenons donc au samedi, quand Pa me fit féliciter à l'occasion de ma communion. J'avais ordonné de ne recevoir personne, sauf l'empereur, qui, dis-je, viendrait certainement. Mais je me mis à en douter après qu'il m'eût fait féliciter. Werder (probablement l'ambassadeur allemand à St. Pétersbourg), que je n'avais plus revu depuis juillet dernier et qui devait partir samedi, en apprenant que je voulais le voir avant son départ, était resté un jour de plus et vint prendre congé de moi à 2 heures. Nous parlâmes beaucoup de Pa, de ses relations secrètes, des scènes que subit la pauvre T.p. (la «Toute petite - surnom donné par la famille impériale à Minny, grande-duchesse Maria Féodorovna, future impératrice) que l'on ne trouve pas assez prévenante à l'égard de........ (ces points de suspension désignant la princesse Yourievski- Dolgorouki, femme morganatique du Tsar Alexandre II) Tout à coup on frappe à la porte et on m'annonce ce cher Empereur lui-même ! Je dis au revoir à Werder, mais le priai de rester. Nous nous embrassâmes très tendrement avec Pa. Il prit encore une fois congé de Werder (qui lui avait déjà dit qu'il était resté à cause de moi)... Il parla de l'Oncle Nicky (le Gr. Duc Nicolas Nicolaïévitch l'aîné, son deuxième frère, Général en chef des armées Russes pendant la guerre russo-turque de 1877-1878) dont l'arrivée nuirait à... «C'est triste cela». Quant à tes ennuis, je Lui racontais que Boris et ses cousins ne devaient pas venir; que tu aurais mis la tête sur la table pour pleurer; et l'on souhaita que tu aies tout de même cette joie. Il dit aussi que Paul (le fils cadet d'Alexandre II - NDT) n'obtenait pas la permission de son médecin d'aller à Jérusalem; tandis que Botkine (célèbre médecin au service de la famille impériale) n'y voyait aucun inconvénient. Serge (Alexandrovitch, fils d'Alexandre II) irait donc avec Kostia (le Gr. Duc Constantin Constantinovitch, frère de la Rein Olga de Grèce). Je demandai: Y aura-t-il demain la parade ? (Je ne me doutais pas que Loris-Méntchikoff (le Ministre de l'Intérieur) avait supplié de ne pas y aller, vu le danger). Il me regarda d'un air étonné et répondit: «Oui, si je puis». Je dis: «Je suis intéressée à la

Auction archive: Lot number 100
Auction:
Datum:
13 Nov 2014
Auction house:
Etude Coutau-Begarie
60 av de la bourdonnais
75007 Paris
France
information@coutaubegarie.com
+33 (0)1 45561220
+33 (0)1 45561440
Beschreibung:

Tapuscrit de neuf pages dactylographiées en français, reprenant une lettre autographe de la grande-duchesse Alexandra Iossifovna de Russie (1830-1911), adressée à sa fille la reine Olga de Grèce (1851-1926), relatant avec forts détails l'assassinat de l'empereur Alexandre II et ses derniers instants avant de mourir. C'est un témoignage historique important sur le déroulement exact de ce triste évènement. Au Palais, Mercredi, le 4 mars 1881 (vieux style, soit le 16/3). «Ma bienaimée, chère, angélique Olga, Plus morte que vive, je t'écris (le croyais pourtant impossible): te laisser sans lettre serait une trop grande déception. C'est pourquoi j'emploie mes dernières forces pour te faire part, autant que possible, de la suite des évènements de ces derniers jours. Vendredi (le 27/2) je me suis confessée à 2 heures et ne voulais recevoir personne...J'avais dit au confesseur que j'avais de mauvais pressentiments, mais j'étais comme soulevée de la terre, m'en sentait détachée, dépouillée. Samedi, une communion merveilleusement belle que je n'oublierai jamais: ce fut particulièrement beau: je versais beaucoup de chaudes larmes, étais profondément émue, sentais si bien le bonheur de posséder en moi mon Sauveur. Lors du déjeuner avec l'Archimandrite et Annette (suivante de la Gr. Duchesse), auquel assistait aussi Notbeck (un officiel de la cour grandducale) je lui dis: «Je me suis armée de pied en cap par la prière contre les catastrophes à venir, et il y en aura de terribles !» Notbeck dit non, il n'y en aurait pas. Je le traduisis à l'Archimandrite. Il me regarda, effrayé, mais me crut pas, nous en avions déjà souvent parlé. Annette fut très frappée de cette conversation... Oh, pardonne-moi: j'ai anticipé sur les évènements; mon coeur et mon cerveau sont absolument à plat... Revenons donc au samedi, quand Pa me fit féliciter à l'occasion de ma communion. J'avais ordonné de ne recevoir personne, sauf l'empereur, qui, dis-je, viendrait certainement. Mais je me mis à en douter après qu'il m'eût fait féliciter. Werder (probablement l'ambassadeur allemand à St. Pétersbourg), que je n'avais plus revu depuis juillet dernier et qui devait partir samedi, en apprenant que je voulais le voir avant son départ, était resté un jour de plus et vint prendre congé de moi à 2 heures. Nous parlâmes beaucoup de Pa, de ses relations secrètes, des scènes que subit la pauvre T.p. (la «Toute petite - surnom donné par la famille impériale à Minny, grande-duchesse Maria Féodorovna, future impératrice) que l'on ne trouve pas assez prévenante à l'égard de........ (ces points de suspension désignant la princesse Yourievski- Dolgorouki, femme morganatique du Tsar Alexandre II) Tout à coup on frappe à la porte et on m'annonce ce cher Empereur lui-même ! Je dis au revoir à Werder, mais le priai de rester. Nous nous embrassâmes très tendrement avec Pa. Il prit encore une fois congé de Werder (qui lui avait déjà dit qu'il était resté à cause de moi)... Il parla de l'Oncle Nicky (le Gr. Duc Nicolas Nicolaïévitch l'aîné, son deuxième frère, Général en chef des armées Russes pendant la guerre russo-turque de 1877-1878) dont l'arrivée nuirait à... «C'est triste cela». Quant à tes ennuis, je Lui racontais que Boris et ses cousins ne devaient pas venir; que tu aurais mis la tête sur la table pour pleurer; et l'on souhaita que tu aies tout de même cette joie. Il dit aussi que Paul (le fils cadet d'Alexandre II - NDT) n'obtenait pas la permission de son médecin d'aller à Jérusalem; tandis que Botkine (célèbre médecin au service de la famille impériale) n'y voyait aucun inconvénient. Serge (Alexandrovitch, fils d'Alexandre II) irait donc avec Kostia (le Gr. Duc Constantin Constantinovitch, frère de la Rein Olga de Grèce). Je demandai: Y aura-t-il demain la parade ? (Je ne me doutais pas que Loris-Méntchikoff (le Ministre de l'Intérieur) avait supplié de ne pas y aller, vu le danger). Il me regarda d'un air étonné et répondit: «Oui, si je puis». Je dis: «Je suis intéressée à la

Auction archive: Lot number 100
Auction:
Datum:
13 Nov 2014
Auction house:
Etude Coutau-Begarie
60 av de la bourdonnais
75007 Paris
France
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+33 (0)1 45561220
+33 (0)1 45561440
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