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Auction archive: Lot number 134

André QUELLIER (1925 - 2010) Le cas de conscience

Estimate
€200 - €300
ca. US$224 - US$336
Price realised:
€200
ca. US$224
Auction archive: Lot number 134

André QUELLIER (1925 - 2010) Le cas de conscience

Estimate
€200 - €300
ca. US$224 - US$336
Price realised:
€200
ca. US$224
Beschreibung:

André QUELLIER (1925 - 2010) Le cas de conscience Huile sur panneau 55 x 38 cm Signé en bas à droite Quellier Titré au dos Les gens du pays des fables Donnent ordinairement Noms et titres agréables Assez libéralement. Cela ne leur coûte guère. Tout leur est nymphe ou bergère Et déesse bien souvent. Horace n’y faisait faute. Si la servante de l’hôte Au lit de notre homme allait C’était aussitôt Ilie C’était la nymphe Egérie, C’était tout ce qu'on voulait. Dieu, par sa bonté profonde, Un beau jour mit dans le monde Apollon son serviteur; Et l'y mit justement comme Adam le nomenclateur, Lui disant: Te voilà, nomme. Suivant cette antique loi Nous sommes parrains du Roi. De ce privilège insigne, Moi faiseur de vers indigne Je pourrais user aussi Dans les contes que voici; Et s'il me plaisait de dire, Au lieu d'Anne Sylvanire, Et pour messire Thomas Le grand druide Adamas, Me mettrait-on à l'amende ? Non: mais tout considère, Le présent conte demande Qu'on dise Anne et le curé. Anne, puisqu'ainsi va, passait dans son village Pour la perle et la parangon. Etant un jour près d'un rivage, Elle vit un jeune garçon Se baigner nu. La fillette était drue, Honnête toutefois. L'objet plut à sa vue. Nuls défauts ne pouvaient être au gars reprochés: Puis dès auparavant aimé de la bergère, Quand il en aurait eu l'Amour les eût cachés; Jamais tailleur n'en sut mieux que lui la manière. Anne ne craignait rien; des saules la couvraient Comme eût fait une jalousie: Ca et là ses regards en liberté couraient Où les portait leur fantaisie, Cà et là, c’est-à-dire aux différents attraits Du garçon au corps jeune et frais, Blanc, poli, bien formé, de taille haute et drète, Digne enfin des regards d'Annette. D'abord une honte secrète La fit quatre pas reculer, L'amour huit autres avancer: Le scrupule survint, et pensa tout gâter. Anne avait bonne conscience: Mais comment s'abstenir ? Est-il quelque défense Qui l'emporte sur le désir Quand le hasard fait naître un sujet de plaisir ? La belle à celui-ci fit quelque résistance. A la fin ne comprenant pas Comme on peut pêcher de cent pas, Elle s'assit sur l'herbe; et très fort attentive Annette la contemplative Regarda de son mieux. Quelqu'un n'a-t-il point vu Comme on dessine sur nature ? On vous campe une creature, Une Eve, ou quelque Adam, j'entends un objet nu ; Puis force gens assis comme notre bergère Font un crayon conforme à cet original. Au fond de sa mémoire Anne en sut fort bien faire Un qui ne ressemblait pas mal. Elle y serait encor si Guillot (c'est le sire) Ne fût sorti de l'eau. La belle se retire A propos; l'ennemi n’était plus qu'à vingt pas, Plus fort qu’à l'ordinaire, et c'eût été grand cas Qu’après de semblables idées Amour en fut demeuré là: Il comptait pour siennes déjà Les faveurs qu'Anne avait gardées. Qui ne s'y fût trompé ? Plus je songe à cela, Moins je le puis comprendre. Anne la scrupuleuse N'osa quoi qu'il en soit le garçon régaler; Ne laissant pas pourtant de récapituler Les points qui la rendaient encor toute honteuse. Pâques vint, et ce fut un nouvel embarras. Anne faisant passer ses pêchés en revue, Comme un passe-volant mit en un coin ce cas; Mais la chose fut aperçue. Le curé messire Thomas Sut relever le fait; et comme l'on peut croire En confesseur exact il fit conter l'histoire, Et circonstancier le tout fort amplement, Pour en connaître l’importance, Puis faire aucunement cadrer la pénitence, Chose où ne doit errer un confesseur prudent. Celui-ci malmena la belle Etre dans ses regards à tel point sensuelle ! C'est, dit-il, un très grand pêché. Autant vaut l'avoir vu que de l'avoir touche. Cependant la peine imposée Fut à souffrir assez aisée. Je n’ en parlerai point; seulement on saura Que Messieurs les curés, en tous ces cantons-là, Ainsi qu'au nôtre avaient des dévots et dévotes, Qui pour l'examen de leurs fautes Leur payaient un tribut; qui plus qui moins selon Que le compte à rendre était long. Du tribut de cet an Anne étant soucieuse, Arrive que Guillot pèche un b

Auction archive: Lot number 134
Auction:
Datum:
29 Jun 2016
Auction house:
Millon - Maison de ventes aux enchères
rue Grange Batelière 19
75009 Paris
France
contact@millon.com
+33 (0)1 48009944
Beschreibung:

André QUELLIER (1925 - 2010) Le cas de conscience Huile sur panneau 55 x 38 cm Signé en bas à droite Quellier Titré au dos Les gens du pays des fables Donnent ordinairement Noms et titres agréables Assez libéralement. Cela ne leur coûte guère. Tout leur est nymphe ou bergère Et déesse bien souvent. Horace n’y faisait faute. Si la servante de l’hôte Au lit de notre homme allait C’était aussitôt Ilie C’était la nymphe Egérie, C’était tout ce qu'on voulait. Dieu, par sa bonté profonde, Un beau jour mit dans le monde Apollon son serviteur; Et l'y mit justement comme Adam le nomenclateur, Lui disant: Te voilà, nomme. Suivant cette antique loi Nous sommes parrains du Roi. De ce privilège insigne, Moi faiseur de vers indigne Je pourrais user aussi Dans les contes que voici; Et s'il me plaisait de dire, Au lieu d'Anne Sylvanire, Et pour messire Thomas Le grand druide Adamas, Me mettrait-on à l'amende ? Non: mais tout considère, Le présent conte demande Qu'on dise Anne et le curé. Anne, puisqu'ainsi va, passait dans son village Pour la perle et la parangon. Etant un jour près d'un rivage, Elle vit un jeune garçon Se baigner nu. La fillette était drue, Honnête toutefois. L'objet plut à sa vue. Nuls défauts ne pouvaient être au gars reprochés: Puis dès auparavant aimé de la bergère, Quand il en aurait eu l'Amour les eût cachés; Jamais tailleur n'en sut mieux que lui la manière. Anne ne craignait rien; des saules la couvraient Comme eût fait une jalousie: Ca et là ses regards en liberté couraient Où les portait leur fantaisie, Cà et là, c’est-à-dire aux différents attraits Du garçon au corps jeune et frais, Blanc, poli, bien formé, de taille haute et drète, Digne enfin des regards d'Annette. D'abord une honte secrète La fit quatre pas reculer, L'amour huit autres avancer: Le scrupule survint, et pensa tout gâter. Anne avait bonne conscience: Mais comment s'abstenir ? Est-il quelque défense Qui l'emporte sur le désir Quand le hasard fait naître un sujet de plaisir ? La belle à celui-ci fit quelque résistance. A la fin ne comprenant pas Comme on peut pêcher de cent pas, Elle s'assit sur l'herbe; et très fort attentive Annette la contemplative Regarda de son mieux. Quelqu'un n'a-t-il point vu Comme on dessine sur nature ? On vous campe une creature, Une Eve, ou quelque Adam, j'entends un objet nu ; Puis force gens assis comme notre bergère Font un crayon conforme à cet original. Au fond de sa mémoire Anne en sut fort bien faire Un qui ne ressemblait pas mal. Elle y serait encor si Guillot (c'est le sire) Ne fût sorti de l'eau. La belle se retire A propos; l'ennemi n’était plus qu'à vingt pas, Plus fort qu’à l'ordinaire, et c'eût été grand cas Qu’après de semblables idées Amour en fut demeuré là: Il comptait pour siennes déjà Les faveurs qu'Anne avait gardées. Qui ne s'y fût trompé ? Plus je songe à cela, Moins je le puis comprendre. Anne la scrupuleuse N'osa quoi qu'il en soit le garçon régaler; Ne laissant pas pourtant de récapituler Les points qui la rendaient encor toute honteuse. Pâques vint, et ce fut un nouvel embarras. Anne faisant passer ses pêchés en revue, Comme un passe-volant mit en un coin ce cas; Mais la chose fut aperçue. Le curé messire Thomas Sut relever le fait; et comme l'on peut croire En confesseur exact il fit conter l'histoire, Et circonstancier le tout fort amplement, Pour en connaître l’importance, Puis faire aucunement cadrer la pénitence, Chose où ne doit errer un confesseur prudent. Celui-ci malmena la belle Etre dans ses regards à tel point sensuelle ! C'est, dit-il, un très grand pêché. Autant vaut l'avoir vu que de l'avoir touche. Cependant la peine imposée Fut à souffrir assez aisée. Je n’ en parlerai point; seulement on saura Que Messieurs les curés, en tous ces cantons-là, Ainsi qu'au nôtre avaient des dévots et dévotes, Qui pour l'examen de leurs fautes Leur payaient un tribut; qui plus qui moins selon Que le compte à rendre était long. Du tribut de cet an Anne étant soucieuse, Arrive que Guillot pèche un b

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Datum:
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