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Auction archive: Lot number 154

Anne-Louise MORIN du MESNIL (1729-1783), femme de lettres, épouse de l’avocat Élie de Beaumont

Estimate
€700 - €800
ca. US$771 - US$882
Price realised:
n. a.
Auction archive: Lot number 154

Anne-Louise MORIN du MESNIL (1729-1783), femme de lettres, épouse de l’avocat Élie de Beaumont

Estimate
€700 - €800
ca. US$771 - US$882
Price realised:
n. a.
Beschreibung:

28 lettres autographes signées ou lettres autographes à M. Élie de Beaumont avocat au Parlement. À Vieux-fumé, Février 1758 – avril 1760. Env. 98 pp. in-4, dont adresse au verso avec cachet de cire rouge et marques postales. Très belle correspondance rédigée dans la langue distinguée qui caractérise l’esprit du XVIIIe siècle, dans laquelle Mlle du Mesnil livre ses sentiments à son futur mari, l’avocat Élie de Beaumont qui se fera connaitre plus tard dans la défense de l’affaire Callas ; et à propos d’une affaire qui engage sa famille, avec de nombreuses réflexions sur le protestantisme, les Anglais, évoquant le marché du livre et de la censure, etc. « …Si au bout de ce tems, mr de st-Florentin veut bien lire le mémoire que vous avez rendu si net et si concis, je ne doute point de notre réussite. Nous ne proposerons point à Mr le commandeur [de Malte] de s’en mêler… Tout notre espoir est dans le mémoire que vous avez fait et dans la protection de Me d’Allègre dont vous voulez bien nous cultiver la bienveillance… » Elle n’a pas de nouvelles de Mlles de Lubest : « au reste le carnaval doit naturellement déranger les commerces. Nous avons passé ce tems à jouer des comédies.. ». Elle va en faire le détail pour Mme de Grieu. Elle lui adresse une liste des meilleurs controversistes protestants avec les enseignements qu’il veut avoir, comme les conférences de M. Bochard, les lettres de Bayle, et Drelincourt. « Mais surtout, il y a un ouvrage de Mr Basnage qui répond aux variations faittes par Mr Bossuet que les protestans disent être excellent… Je ne vous parle pas des fatras de Mrs du Moulin et Jurieu, des ouvrages polémiques de d’Aillé, Aubertin, du Plessis-Mornai ; ce sont, disent les protestans des avocats tout propres à faire perdre la cause au bon Dieu… » Joint : la liste des livres qu’il pourra se procurer auprès des différents libraires de Paris où l’on va bouquiner sur les quais, et dans toutes les bibliothèques publiques. « Il est triste d’être obligé de lire toutes ces controverses pour savoir à quoi s’en tenir, car souvent il y règne une aigreur bien éloignée de cette charité, la base du christianisme, et la gloire de notre religion qui toute simple est si belle et si sublime… » Dans le courrier suivant, elle déplore le « bon droit » des tribunaux où rien ne se fait qu’à prix d’argent. Son père pense que la collection de livres qu’il a fait venir de Hollande lui causera une très grande dépense : « ils sont tous à Paris chez les libraires que je vous avais désignés, mais ces libraires auquels il est deffendu de les vendre ne les donnent à ce que j’ai apris depuis peu, qu’à des gens qu’ils connaissent… » Mention à propos de l’affaire qu’il défend, de Gilbert des Voisins, Berryer, Silvestre, d’Ormesson, de La Roque, etc. Remerciements et livrant ses sentiments pour son futur mari : « Ce qui est véritablement surprenant, c’est d’avoir un ami tel que vous qui bien loin de se dégoûter par toutes ces peines, aît toujours autant de zêle pour nos intérêts que si nos affaires prenaient une tournure heureuse, c’est un bonheur bien réel que celui-là et je le préfère bien en vérité à toutes les faveurs de la fortune… Je n’admets point d’autres plaisirs que ceux du cœur et de l’amitié, tous les autres ne sont que du remplissage… Quand je n’aurais rien de nouveau à vous dire, vous aimeriez à m’entendre répéter les assurances que je vous ai données ; vous connaissez mon cœur et ma sincérité… Je vous avais retrouvé dans les mesmes sentimens pour moi, qu’on ne pouvait en avoir de plus beaux, de plus purs et de plus désintéressés, que tous vos vœux n’étaient que pour me rendre heureuse et que j’étais bien sûre de l’être souverainement avec vous… Je travaillerai à vous donner la profession de foi que je vous ai promise… Voilà une lettre énorme où il n’est question que de matières bien sérieuses, ce n’est point assurément une épitre galante, mais c’est parce que c’est le cœur, le sentiment et la confiance qui me l’ont dictée ; si vous m’étie

Auction archive: Lot number 154
Auction:
Datum:
15 Oct 2019
Auction house:
Artoria
rue du Jeu-de-l'Arc 15
1207 Genève
Switzerland
contact@artoria.ch
+41 (0)22 727 07 99
Beschreibung:

28 lettres autographes signées ou lettres autographes à M. Élie de Beaumont avocat au Parlement. À Vieux-fumé, Février 1758 – avril 1760. Env. 98 pp. in-4, dont adresse au verso avec cachet de cire rouge et marques postales. Très belle correspondance rédigée dans la langue distinguée qui caractérise l’esprit du XVIIIe siècle, dans laquelle Mlle du Mesnil livre ses sentiments à son futur mari, l’avocat Élie de Beaumont qui se fera connaitre plus tard dans la défense de l’affaire Callas ; et à propos d’une affaire qui engage sa famille, avec de nombreuses réflexions sur le protestantisme, les Anglais, évoquant le marché du livre et de la censure, etc. « …Si au bout de ce tems, mr de st-Florentin veut bien lire le mémoire que vous avez rendu si net et si concis, je ne doute point de notre réussite. Nous ne proposerons point à Mr le commandeur [de Malte] de s’en mêler… Tout notre espoir est dans le mémoire que vous avez fait et dans la protection de Me d’Allègre dont vous voulez bien nous cultiver la bienveillance… » Elle n’a pas de nouvelles de Mlles de Lubest : « au reste le carnaval doit naturellement déranger les commerces. Nous avons passé ce tems à jouer des comédies.. ». Elle va en faire le détail pour Mme de Grieu. Elle lui adresse une liste des meilleurs controversistes protestants avec les enseignements qu’il veut avoir, comme les conférences de M. Bochard, les lettres de Bayle, et Drelincourt. « Mais surtout, il y a un ouvrage de Mr Basnage qui répond aux variations faittes par Mr Bossuet que les protestans disent être excellent… Je ne vous parle pas des fatras de Mrs du Moulin et Jurieu, des ouvrages polémiques de d’Aillé, Aubertin, du Plessis-Mornai ; ce sont, disent les protestans des avocats tout propres à faire perdre la cause au bon Dieu… » Joint : la liste des livres qu’il pourra se procurer auprès des différents libraires de Paris où l’on va bouquiner sur les quais, et dans toutes les bibliothèques publiques. « Il est triste d’être obligé de lire toutes ces controverses pour savoir à quoi s’en tenir, car souvent il y règne une aigreur bien éloignée de cette charité, la base du christianisme, et la gloire de notre religion qui toute simple est si belle et si sublime… » Dans le courrier suivant, elle déplore le « bon droit » des tribunaux où rien ne se fait qu’à prix d’argent. Son père pense que la collection de livres qu’il a fait venir de Hollande lui causera une très grande dépense : « ils sont tous à Paris chez les libraires que je vous avais désignés, mais ces libraires auquels il est deffendu de les vendre ne les donnent à ce que j’ai apris depuis peu, qu’à des gens qu’ils connaissent… » Mention à propos de l’affaire qu’il défend, de Gilbert des Voisins, Berryer, Silvestre, d’Ormesson, de La Roque, etc. Remerciements et livrant ses sentiments pour son futur mari : « Ce qui est véritablement surprenant, c’est d’avoir un ami tel que vous qui bien loin de se dégoûter par toutes ces peines, aît toujours autant de zêle pour nos intérêts que si nos affaires prenaient une tournure heureuse, c’est un bonheur bien réel que celui-là et je le préfère bien en vérité à toutes les faveurs de la fortune… Je n’admets point d’autres plaisirs que ceux du cœur et de l’amitié, tous les autres ne sont que du remplissage… Quand je n’aurais rien de nouveau à vous dire, vous aimeriez à m’entendre répéter les assurances que je vous ai données ; vous connaissez mon cœur et ma sincérité… Je vous avais retrouvé dans les mesmes sentimens pour moi, qu’on ne pouvait en avoir de plus beaux, de plus purs et de plus désintéressés, que tous vos vœux n’étaient que pour me rendre heureuse et que j’étais bien sûre de l’être souverainement avec vous… Je travaillerai à vous donner la profession de foi que je vous ai promise… Voilà une lettre énorme où il n’est question que de matières bien sérieuses, ce n’est point assurément une épitre galante, mais c’est parce que c’est le cœur, le sentiment et la confiance qui me l’ont dictée ; si vous m’étie

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Auction:
Datum:
15 Oct 2019
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rue du Jeu-de-l'Arc 15
1207 Genève
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contact@artoria.ch
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