Beschreibung:

Attribué à Louis-Jean DESPREZ (Auxerre 1743 – Stockholm 1804) La grotte du Pausilippe (ou Crypta Neapolitana) Aquarelle et gouache sur traits de crayon noir 56,7 x 41,2 cm Gouache partiellement oxydée, petites tâches Œuvres en rapport : -Gravure à l’eau-forte par Piranèse d’après Desprez, datée de 1791 -Trait gravé par Piranèse d’après Desprez, rehaussé d’aquarelle (69,8 x 47,5 cm) -Une aquarelle, plume et encre brune, peut-être sur traits gravés, par Desprez, conservée au British Museum (58,7 x 42,4 cm, inv.1864, 1210-438) Comme le dessin du British Museum, notre aquarelle de dimensions similaires a pu être coupée sur les bords, supprimant la partie supérieure de la cavité sombre. On constate quelques variantes par rapport à cette dernière et aux gravures, les principales affectant le berger en bas à droite et un des paysans en bas à gauche. La chouette n’est pas positionnée au même endroit et le fond, un peu confus, montre des silhouettes différentes. La corde qui descend du lustre est finement soulignée d’un trait de gouache comme les fouets des cochers. Les rehauts de gouache sont particulièrement éclatants, par rapport à ceux des exemplaires de traits gravés rehaussés. L’aquarelle du British Museum est considérée comme l’œuvre matrice dans le catalogue d’exposition « Piranèse et les Français » (Rome-Dijon-Paris, 1976, ed. dell’Ellefante, n°60, pp.124-125, repr. p.122). Dès 1781, Desprez projette de publier avec Francesco Piranesi un ensemble de traits gravés destinés à être rehaussés par l’artiste. En 1783, le prospectus publié par Piranèse mentionne dans les grands formats sous le n°10 : « Grotte de Pausilippe de nuit qui fait un effet prodigieux, vue par hauteur ». Les dimensions des grands formats sont de vingt-cinq pouces et demi sur dix-huit (soit 64,77 x 45,72cm). La grotte du Pausilippe était du temps des romains et jusqu’à la fin du XIXe la seule voie de communication entre Naples et Pouzzoles. Le tunnel mesurait plus de 300 mètres avec une hauteur variant entre 7 et 25 mètres. Desprez se place à l’intérieur du souterrain, au niveau d’un petit sanctuaire. La vision nocturne de Desprez est bien plus étrange que celle des artistes du XVIIIe comme Hubert Robert ou des spécialistes des vues touristiques. Il ajoute l’aspect monumental et fantastique que l’on retrouvera ensuite dans ses décors pour l’Opéra en Suède. D’un point de vue technique, on remarque quelques faiblesses de perspective, mais on peut en trouver parfois chez lui, comme dans l’aquarelle « Gustave III devant la croix du Carême 1784 à Saint-Pierre-de-Rome » conservée à Stockholm (reproduit dans « La Chimère de Monsieur Desprez », Paris, 1994, ed. Rmn, planche 26, p.143). Bien que la feuille ne soit pas signée, la vigueur exceptionnelle et le contraste prononcé des rehauts de gouache plaident pour une attribution à l’artiste lui-même.