Beschreibung:

Dame hollandaise entourée de ses deux enfants» Huile sur toile Signée et datée Vestier pt 1789 en bas vers la droite 130 x 98,5 cm Le portraitiste et miniaturiste Antoine Vestier se révéla lors de l'exposition de l'Académie de St Luc en 1774. Son art, jusqu'alors inégal, atteignit au moment de l'avènement de Louis XVI sa maturité. A la dissolution de cette Académie deux ans plus tard, Vestier se rendit à Londres. Il fut influencé par l'attention que portait Gainsborough au caractère de ses modèles et aux costumes contemporains. On perçoit également dans l'oeuvre de Vestier l'empreinte de Greuze, qu'il copia. C'est au Salon de la Correspondance, en 1782, que le succès de l'artiste se confirma. Ses oeuvres, exposées en nombre, côtoyèrent celles de Madame Vigée Le Brun et Madame Labille Guiard, qu'il retrouva au Salon de l'Académie en 1785. Il y fut reçu l'année suivante. À partir du Salon libre de 1791, avec son travail évolua et dénota l'influence, notamment une plus grande sobriété, de l'art de David. Notre magnifique portrait de famille, certainement l'un des chefs-d'oeuvre de Vestier, fut présenté au Salon de 1789 (n° 104). Anne-Marie-Passez reproduit dans son catalogue raisonné cette réalisation majeure de l'artiste. Il dépeint ici une ambiance familiale intime à la manière de celle qu'il a longuement observée et peinte dans sa propre famille; la sensibilité des expressions des deux jeunes enfants en témoigne. La jeune femme dont le vêtement ne répond pas aux canons de la mode parisienne devait faire partie de ces «patriotes hollandais» proscrits par Guillaume V d'Orange et - pour les plus fortunés - établis à Paris. D'après Jean-Claude Sueur, on pourrait reconnaitre Johann-Wilhelmine Clifford, qui avait alors deux fils en bas-âge nés de son mariage avec Jean de Witt (1755 - 1809). Notre tableau atteste d'une autre qualité de la facture de l'artiste, louée par les critiques: son habileté à rendre la variété des étoffes. Eclatant sur un fond gris, les couleurs et les textures sont brossées avec une touche fine, et dessinent une composition équilibrée. La robe de satin et le jupon bleu de Prusse chatoient sous la lumière, qui rend également à la dentelle toute sa légèreté. On peut confronter notre oeuvre au portrait que l'artiste fit de sa fille, Marie- Nicole Vestier: celui-ci consacra sa réputation et fut salué au Salon de 1785. Quatre ans plus tard, la notre s'inscrit dans sa continuité comme l'une de ses oeuvres les plus abouties. Provenance: - Charles Pillet, historien d'art, Paris 1874 - Me Paul Chevalier, commissaire-priseur c. 1901 - Vente anonyme, Paris, Palais Galliera, 25 mars 1969, n° 244, rep. Expositions: - Paris, Salon de l'Académie Royale, 1789, n° 104 - Paris, Palais de la Présidence du corps législatif, Exposition au profit de la colonisation de l'Algérie par les Alsaciens-Lorrains, 1874, n° 522 - Paris, Musée des Arts décoratifs, Tableaux anciens et modernes exposés au profit du Musée des Arts décoratifs, 1878, n° 293 - Paris, École des Beaux Arts, Portraits du Siècle, 1883, n° 224 Bibliographie: - Explication des peintures, sculptures et gravures de Messieurs de l'Académie Royale: dont l'Exposition a été ordonnée... par M. le comte de La Billardrie d'Angiviller, Paris: impr. des Bâtiments du Roi, 1789, p. 26, n° 104 (réimpr. Paris, 1870) - Musée des Arts Décoratifs, Tableaux anciens et modernes exposés au profit du Musée des Arts Décoratifs. 1e série-Août 1878, Paris: P. Mouillot, 1878, n° 293 - Société philanthropique, Catalogue de l'exposition de portraits du siècle (1783-1883) ouverte au profit de l'oeuvre à l'École des Beaux-Arts le 25 avril 1883, Paris: Soc. Philanthropique, 1883, p. 59 - B. DE LA CHAVIGNERIE, AUVRAY, Dictionnaire général des artistes de l'école française: depuis l'origine des arts du dessin jusqu'à nos jours, Paris: Renouard, 1885, t. LI, p. 665 - F. DE VAULX, Antoine Vestier (1740-1827): notes et renseignements, Carnet historique et litteraire, 1901, pp. 232, 406, 411-412 - H. BOUC