Beschreibung:

École française d’époque Second Empire, d’après Franz-Xaver WINTERHALTER (1805-1873). Portraits de l’empereur Napoléon III et de l’impératrice Eugénie. Paire d’huile sur toiles, fixées sous verre bombé ; format ovale. Circa 1855-1860. Dans une paire de cadres ovales en bois sculpté de roses et doré. H. 53 x L. 44 cm. Historique Cette exceptionnelle paire de portraits en pied représentant l’Empereur et l’Impératrice des Français, en grande tenue de Cour, a été réalisée d’après les célèbres portraits officiels peint en 1853 par Winterhalter, alors peintre des Cours européennes et favori du couple impérial. On observe tout de même quelques variantes par rapport aux portraits officiels qui se situent au niveau du bicorne que tient l’Empereur dans sa main droite (il tient le sceptre et porte le manteau d’hermine sur l’original), ou de la traîne de velours rouge que porte l’Impératrice (elle est verte sur le portrait original). Également frappant est ce fond neutre qui a été choisi pour ces deux portraits, à la manière des premiers portraits photographiques de l’époque, mettant ainsi en valeur les silhouettes élégantes des personnages et la richesse de leurs vêtements. La technique utilisée ici est le fixé sous verre, ou peinture éludorique, inventée à la fin du XVIIIe siècle, ce qui font de nos portraits des œuvres d’exception. Mis au point par Arnauld Vincent dit Armand-Vincent de Montpetit (1713-1800), horloger physicien et inventeur de plusieurs machines ou procédés ingénieux, ce procédé est imaginé en 1759 pour obtenir une nouvelle façon de peindre la miniature, en n’utilisant que de l’huile et de l’eau. Les peintures sont fixées sur une glace qui fait effet de vernis et donne une grande intensité de couleurs sur une surface parfaitement brillante. Décrit dans le Dictionnaire raisonné universel des arts et métiers de l’abbé Jaubert (1773), ce procédé fut présenté à l’Académie royale des Sciences en 1775. Approuvée par les savants académiciens, la découverte de Vincent eut la faveur de la Cour et du roi Louis XV qui commanda son portrait peint suivant cette nouvelle technique (Château de Versailles, inv. MV 8452) ainsi que plusieurs miniatures. Une technique d’exception destinée à la conservation Ce procédé devait répondre aux problèmes posés par la dégradation des tableaux dans le temps, mais la fragilité du verre alliée aux problèmes de colle limitèrent ce procédé à des tableaux de petites dimensions ou à des miniatures. La peinture éludorique fut fréquente pendant la première moitié du XIXe siècle sur des miniatures destinées à orner des boîtes ou des petits objets. Sous le Second Empire, l’industrie du verre s’étant perfectionnée, la peinture éludorique est remise à l’honneur dans les arts décoratifs ; elle fût alors proposée comme alternative à la porcelaine ou à l’émail, pour l’exécution ou la reproduction d'œuvres de grand format. La qualité des couleurs qui n’est altérée ni dans le temps ni dans sa mise en oeuvre (contrairement à la porcelaine ou à l’émail, où les pigments se transforment au feu), et le rendu porcelainé qui met en valeur le sujet représenté, sont particulièrement remarquables pour la conservation tes tableaux ; mais cette technique reste difficile et très délicate notamment au moment de la pose du verre sur la toile sous tension. Ce procédé de fixé sous verre qui promettait de brillants emplois dans le domaine des arts, sera alors rapidement supplanté dans l’inventaire des beaux-arts par la photographie. Probablement créée à l’occasion d’un Salon ou pour une Exposition universelle, notre paire de portraits représentant le couple impérial est remarquable par ses dimensions, sa qualité de conservation, la finesse de ses couleurs, ainsi que par la rareté de son procédé.