Beschreibung:

Lampe d'ambiance à piètement à deux montants asymétriques et base à doucine en ivoire sur un socle rectangulaire en ébène, avec son abat-jour de forme quadrangulaire à sommet arrondi en parchemin tendu sur une armature métallique et relié par une lanière en parchemin teinté. Modèle créé vers 1922-25. H.: 53,5 cm. Base: 13 x 9 cm. Provenance: Acquis directement auprès de l'auteur par la famille L.-D. Paris Collection R. P. Bibliographie: Modèle similaire répertorié: - Intérieurs français, éd. Morancé 1925: Eileen Gray hall 1922, planche 8. - P. Garner, Eileen Gray designer and architect, éd. Taschen 1993, p.120. - P. Adam, Eileen Gray sa vie, son oeuvre, éd. De la Différence 2012, p. 45. On retrouve d'autres oeuvres d'Eileen Gray de même provenance photographiées in situ dans L'art d'aujourd'hui, printemps 1927, éd. Morancé. EILEEN GRAY (1878-1976). Issue d'une famille irlandaise aisée, elle suit des études de peinture à Londres dès 1901 et au contact du Victoria and Albert Museum elle découvre l'art du Japon et de la Chine, arts qui l'influenceront durant toute sa carrière. En 1902, elle arrive à Paris et s'inscrit à l'académie de peinture Julian mais continue à se pencher sur la fabrication de la laque jusqu'en 1906 où elle se spécialise dans sa fabrication à l'aide du maître laqueur Japonais Seizo Sugawara. En 1907, elle s'installe définitivement à Paris, rue Bonaparte dans un appartement qu'elle gardera toute sa vie. Elle prend également un atelier rue Visconti et expose en 1913 au Salon des Artistes Décorateurs des bas-reliefs d'inspiration encore symboliste. Cette même année, Jacques Doucet lui achète un paravent «Le destin» ainsi qu'une console aux fleurs de lotus, une table de salon au bilboquet, une table aux chars antiques et deux autres pièces art déco. À partir de 1919, elle commence l'entière décoration de l'appartement Mme Mathieu Lévy propriétaire du salon de modiste Suzanne Talbot, où elle plaque sur les murs des grands panneaux laqués et conçoit le mobilier, les luminaires et les tapis avec la chaise longue pirogue et le fauteuil serpent. Elle utilise de l'ivoire sculpté en guise de poignées. À l'époque, hormis l'Extrême-Orient, ses influences sont diverses, aussi bien le mouvement cubiste que les civilisations égyptiennes ou africaines, ces inspirations sont devenues extrêmement appréciées de l'intelligentsia des années 1920. En 1922, elle inaugure sa galerie Faubourg Saint-Honoré: la galerie Jean Désert, nom vraisemblablement choisi au contact du Surréalisme, qu'elle destine principalement «à la décoration et l'installation d'appartements, à la production de laques et de tapis». Parmi ses clients on trouve Raymond Poincaré, Jacques Doucet Maurice Thorez, Roger Martin du Gard ou Jacques-Henri Labourdette, concepteur automobile. C'est à cette époque qu'elle exécute les premiers croquis de la chaise longue Transatlantique qui sera finalisée en 1927. La même année, 1927, avec Jean Badovici elle réalise sa première architecture «La maison au bord de mer E 1027» à Roquebrune.Tout est conçu dans un esprit avant-gardiste, abandonnant les idées art déco aux influences exotiques pour se rapprocher du mouvement de Stijl aussi bien dans la conception de l'architecture que du mobilier. Elle ferme la galerie en 1930, et se replie sur elle-même, se concentrant sur des projets personnels, souvent liés à l'architecture comme la conception de la maison «Tempe a pailla» entre Menton et Monte-Carlo. Notre lampe est dans la lignée de la décoration de l'appartement de Mme Levy. Les matériaux nobles utilisés que sont l'ivoire, le parchemin et l'ébène montrent l'influence luxuriante de l'exotisme et sont sublimés par des formes modernes imaginées par cette figure incontournable des arts décoratifs du XXème siècle, Eileen Gray