Auction archive: Lot number 94

GAUGUIN, Paul. Manuscrit autographe, 5 pages in-4 (275 x 211 mm.) à l'encre de chine sur deux double-feuillets de papier vergé filigranné 'Grumpert's original post'. Il est agrémenté d'un petit dessin original représentant un arbre.

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GAUGUIN, Paul. Manuscrit autographe, 5 pages in-4 (275 x 211 mm.) à l'encre de chine sur deux double-feuillets de papier vergé filigranné 'Grumpert's original post'. Il est agrémenté d'un petit dessin original représentant un arbre.

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GAUGUIN, Paul. Manuscrit autographe, 5 pages in-4 (275 x 211 mm.) à l'encre de chine sur deux double-feuillets de papier vergé filigranné 'Grumpert's original post'. Il est agrémenté d'un petit dessin original représentant un arbre. IMPORTANT PROJET DE LETTRE INéDIT (fin octobre-début novembre 1884) très vraisemblablement destiné au critique d'art norvégien Andréas AUBERT (1851-1913). VéRITABLE PROFESSION DE FOI DE GAUGUIN QUI EXPOSE ICI SA CONCEPTION DE L'ART ET DE LA POéSIE. Victor Merlhès l'auteur de Correspondance de Paul Gauguin documents, témoignages (Paris: Editions de la Fondation Singer-Polignac, 1984) nous a aimablement remis une étude sur cette lettre inédite, étude que nous reproduisons ici in-extenso. Il n'est pas sûr que ce projet de lettre ait été mis au propre et expédié mais l'intérêt du document apparaît tel que ce point reste secondaire. Car - dans un style et une ponctuation caractéristiques de cet artiste, c'est à dire parfois assez hétérodoxes - s'y trouve exposée plus longuement que dans aucune lettre antérieure la conception qu'en 1884, déjà, Gauguin se faisait de l'art et de la poésie puisque, selon le mot de Delacroix dont il s'inspire constamment: 'Qui dit un art dit une poésie. Il n'y a pas d'art sans un but poétique'. On sait qu'en 1873 il avait épousé une jeune danoise de vingt-trois ans, Mette Gad, dont la soeur cadette, Ingeborg, devait l'année suivante devenir la femme du peintre norvégien Fritz Thaulow (1847-1906), une sorte de doux colosse un peu mou qui devint ainsi, pour quelques années, le beau-frère de Paul Gauguin Quoique assez nomade, Thaulow résida fréquemment à Paris où les deux couples, bien sûr, se fréquentèrent. L'entière disponibilité dont jouissait le peintre norvégien et se premiers succès ne furent pas sans doute étrangers au désir de plus en plus impérieux que Gauguin éprouva de se consacrer tout entier à son art. Lorsqu'en 1883 Fritz et Ingeborg se séparèrent, Gauguin eut à s'entremettre. Thaulow logeait alors près des fortifications, au 136 de cette avenue de Villiers qui devait continuer d'accueillir tant d'artistes de 'L'Ecole du chic et du chèque', selon le mot de Jules Claretie. De fait, Thaulow avait rapidement trouvé sa mesure dans une peinture pleinairiste, sociale, parfois plaisante mais banale, sans vigueur ni hardiesse, qui emprunta beaucoup, indifféremment, à Bastien-Lepage, à Raffaëlli, à Besnard, à Monet..., dans un art que Gauguin qualifiera plus tard de fade, officiel, ignorant 1, et que la fin de ce document dénonce comme 'le juste-milieu qui ne heurte personne'. On peut se demander si l'Hercule de 3 mètres qui aurait pour but la légèreté d'une jeune fille avec sa faiblesse', sur lequel ironise Gauguin deux lignes plus tôt, ne désigne pas, sans le nommer, son beau-frère. En avril 1883, Gauguin écrit à Camille Pissarro 'l'exposition Renoir a eu un peu moins de monde que celle de Claude Monet; j'ai vu hier chez mon beau-frère un critique d'art norvégien qui trouvait qu'on devrait mettre un tableau de Claude Monet au [musée du] Luxembourg' 2. C'est à ce critique, dont le présent document nous apprend qu'il se rendit ensuite chez Gauguin à Vaugirard, que la lettre s'adresse. Kristiana (Oslo) comptait alors moins de 80 000 habitants. Les critiques y étaient peu nombreux et beaucoup moins encore ceux que pouvait avoir émus l'art des impressionnistes. Certes, Erik Werenskiol lui avait consacré un chaleureux article dans Nyt Tidsskrift en 1882, mais cet ami de Thaulow - chez lequel il avait rencontré Mette la même année - était peintre avant d'être critique et Gauguin ne se fût pas adressé à lui dans les termes de cette lettre. Aussi le nom d'Andreas Aubert paraît-il s'imposer. Ce descendant d'émigrés français installés en Norvège au début du XIXème siècle connaissait bien Fritz Thaulow dont il avait fréquemment évoqué les toiles, dès 1880, dans les journaux de Kristiania et dont il devait longtemps suivre la carrière 3. De février à avril 1883, Aubert séjourna

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GAUGUIN, Paul. Manuscrit autographe, 5 pages in-4 (275 x 211 mm.) à l'encre de chine sur deux double-feuillets de papier vergé filigranné 'Grumpert's original post'. Il est agrémenté d'un petit dessin original représentant un arbre. IMPORTANT PROJET DE LETTRE INéDIT (fin octobre-début novembre 1884) très vraisemblablement destiné au critique d'art norvégien Andréas AUBERT (1851-1913). VéRITABLE PROFESSION DE FOI DE GAUGUIN QUI EXPOSE ICI SA CONCEPTION DE L'ART ET DE LA POéSIE. Victor Merlhès l'auteur de Correspondance de Paul Gauguin documents, témoignages (Paris: Editions de la Fondation Singer-Polignac, 1984) nous a aimablement remis une étude sur cette lettre inédite, étude que nous reproduisons ici in-extenso. Il n'est pas sûr que ce projet de lettre ait été mis au propre et expédié mais l'intérêt du document apparaît tel que ce point reste secondaire. Car - dans un style et une ponctuation caractéristiques de cet artiste, c'est à dire parfois assez hétérodoxes - s'y trouve exposée plus longuement que dans aucune lettre antérieure la conception qu'en 1884, déjà, Gauguin se faisait de l'art et de la poésie puisque, selon le mot de Delacroix dont il s'inspire constamment: 'Qui dit un art dit une poésie. Il n'y a pas d'art sans un but poétique'. On sait qu'en 1873 il avait épousé une jeune danoise de vingt-trois ans, Mette Gad, dont la soeur cadette, Ingeborg, devait l'année suivante devenir la femme du peintre norvégien Fritz Thaulow (1847-1906), une sorte de doux colosse un peu mou qui devint ainsi, pour quelques années, le beau-frère de Paul Gauguin Quoique assez nomade, Thaulow résida fréquemment à Paris où les deux couples, bien sûr, se fréquentèrent. L'entière disponibilité dont jouissait le peintre norvégien et se premiers succès ne furent pas sans doute étrangers au désir de plus en plus impérieux que Gauguin éprouva de se consacrer tout entier à son art. Lorsqu'en 1883 Fritz et Ingeborg se séparèrent, Gauguin eut à s'entremettre. Thaulow logeait alors près des fortifications, au 136 de cette avenue de Villiers qui devait continuer d'accueillir tant d'artistes de 'L'Ecole du chic et du chèque', selon le mot de Jules Claretie. De fait, Thaulow avait rapidement trouvé sa mesure dans une peinture pleinairiste, sociale, parfois plaisante mais banale, sans vigueur ni hardiesse, qui emprunta beaucoup, indifféremment, à Bastien-Lepage, à Raffaëlli, à Besnard, à Monet..., dans un art que Gauguin qualifiera plus tard de fade, officiel, ignorant 1, et que la fin de ce document dénonce comme 'le juste-milieu qui ne heurte personne'. On peut se demander si l'Hercule de 3 mètres qui aurait pour but la légèreté d'une jeune fille avec sa faiblesse', sur lequel ironise Gauguin deux lignes plus tôt, ne désigne pas, sans le nommer, son beau-frère. En avril 1883, Gauguin écrit à Camille Pissarro 'l'exposition Renoir a eu un peu moins de monde que celle de Claude Monet; j'ai vu hier chez mon beau-frère un critique d'art norvégien qui trouvait qu'on devrait mettre un tableau de Claude Monet au [musée du] Luxembourg' 2. C'est à ce critique, dont le présent document nous apprend qu'il se rendit ensuite chez Gauguin à Vaugirard, que la lettre s'adresse. Kristiana (Oslo) comptait alors moins de 80 000 habitants. Les critiques y étaient peu nombreux et beaucoup moins encore ceux que pouvait avoir émus l'art des impressionnistes. Certes, Erik Werenskiol lui avait consacré un chaleureux article dans Nyt Tidsskrift en 1882, mais cet ami de Thaulow - chez lequel il avait rencontré Mette la même année - était peintre avant d'être critique et Gauguin ne se fût pas adressé à lui dans les termes de cette lettre. Aussi le nom d'Andreas Aubert paraît-il s'imposer. Ce descendant d'émigrés français installés en Norvège au début du XIXème siècle connaissait bien Fritz Thaulow dont il avait fréquemment évoqué les toiles, dès 1880, dans les journaux de Kristiania et dont il devait longtemps suivre la carrière 3. De février à avril 1883, Aubert séjourna

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