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Auction archive: Lot number 166

Georges ROUAULT Important ensemble de manuscrits

Estimate
€0
Price realised:
€118,262
ca. US$160,312
Auction archive: Lot number 166

Georges ROUAULT Important ensemble de manuscrits

Estimate
€0
Price realised:
€118,262
ca. US$160,312
Beschreibung:

Georges ROUAULT Important ensemble de manuscrits Rouault et "la quête de l'oiseau de feu" 281 ff. in-4 et in-folio, vélin fin et papier pelure, quelques ff. in-folio en calque fin. Paginés par Claude Roulet ; les p. 240-250 sont entièrement calligraphiées au pinceau. Pochette cartonnée rouge, titrée à l'encre par l'artiste. Ecrits vraisemblablement à partir de 1940 pendant son exil à Golfe Juan, donnés pendant la guerre à Claude Roulet. Dans ses longues nuits d'insomnies, Georges Rouault écrit comme il construit une œuvre picturale : la page est remplie d'une écriture serrée, envahissante. Tous les blancs sont utilisés, des paragraphes surgissent à la verticale : le noir domine la page. Les mots sont biffés, raturés, repris, soulignés. Dans ces pages qui tiennent lieu de carnets, de notes personnelles, de brouillons, d'exutoire, les thématiques de ces écrits sont très variées : premiers jets très spontanés de poèmes non titrés, reprenant avec maîtrise les éléments de ses brouillons, lettres (notamment une lettre à Pierre Matisse, déc. 1940), son étude sur Huysmans, la Suisse et sa relation presque paternelle avec Claude Roulet, la guerre, les difficultés administratives, le manque de matière première pour peindre. Nous ne pouvons que donner un bref aperçu des genres et thèmes de ces belles pages : - Poèmes adressés à Claude Roulet "je vous salue de mon gourbi de Golfe Juan d'où le petit napoléon débarqua en 1815. […] Le logis est modeste mais la mer si belle. Les enfants font la vie cavalcadent et s'ébrouent prés de la galerie ou se joue le soleil.[…] Quand je vois une toile vierge je suis pris de vertige j'hésite à la fixer. Et renonce d'une main légère à la toucher d'un pinceau ailé, c'est pourquoi vous m'avez vu parfois perplexe. Excusez moi Princesse, et puis enfin à la réflexion vous avez vu enfin le bel Hector me précipiter au combat comme fauve affamé sur sa proie." "Le désir pas toujours innocent et risible de survivre n'est pas qu'orgueil il est noble et désespéré parfois. Actuellement je suis touché "en mes œuvres vives" je ne puis vous expliquer… ce serait trop long, interminable… je résume en une ligne " Si vous ne vous foutez pas de la peinture elle se foutra de vous" Axiome d'un ancien je crois qui sent un peu le paradoxe moderniste comme si il suffisait en prenant ceci à la lettre de voir l'oiseau de feu". - Souvenirs de ses débuts en peinture : "A l'atelier Moreau j'étais déjà le père Rouault j'avais 20 ans je ne m'en choquais guère las j'en riais. Yeux clairs -blond cheveu. Me sachant plus riche que Crésus d'espoirs un peu dérisoires, mais pauvret sans amertumes ni rancune contre le sort contraire. Un seul et vain regret avoir vendu toutes mes études ou à peu près le prix de la toile écrue, pour en racheter, réparée par moi-même. … On chantait là le matin tout en peignant plus ou moins bien. Quand le patron arrivait le silence régnait car sous air débonnaire et sans croire faire tourner la terre, parfois il se fâchait. Prenant au sérieux son ministère allant de l'un à l'autre débordant le sujet…" - Histoire de sa vie, portant plusieurs titres : "Mémoires d'une vieille vache pensive. Litanies du Vieux Faubourg. Des longues Peines. Soliloques. L'apprenti ouvrier. 1871-1914-1939.", "Pauvre clerc né en temps de guerre civile en ces temps noirs rêvait du Paradis Perdu. Il est fou de naissance disaient les gens de bon sens. Il est fou même du Paradis sait il pas qu'Adam et Eve furent exclus." - Sur sa peinture et son jugement par un œil extérieur : "Claude de Neuchâtel on vous demandera de vous expliquer par le fond… en retour vous répondrez qu'ils se mettent en rapport avec le Cirque de l'Etoile Filante". Prophétise sur l'avenir noir, très noir. "J'ai toujours besoin de blanc et de rêver en principe ce blanc de zinc. C'est pourquoi je n'aime pas être pressé d'envoyer ces lettres au galop", "1940 a été dur - 1941 de plus en plus dur - coriace - selon le vent actuel…qui souffle en trombe sur ce monde qui parfois se

Auction archive: Lot number 166
Auction:
Datum:
14 Nov 2011
Auction house:
Artcurial
7, rond-point des Champs-Élysées
75008 Paris
France
contact@artcurial.com
+33 (0)1 42992020
Beschreibung:

Georges ROUAULT Important ensemble de manuscrits Rouault et "la quête de l'oiseau de feu" 281 ff. in-4 et in-folio, vélin fin et papier pelure, quelques ff. in-folio en calque fin. Paginés par Claude Roulet ; les p. 240-250 sont entièrement calligraphiées au pinceau. Pochette cartonnée rouge, titrée à l'encre par l'artiste. Ecrits vraisemblablement à partir de 1940 pendant son exil à Golfe Juan, donnés pendant la guerre à Claude Roulet. Dans ses longues nuits d'insomnies, Georges Rouault écrit comme il construit une œuvre picturale : la page est remplie d'une écriture serrée, envahissante. Tous les blancs sont utilisés, des paragraphes surgissent à la verticale : le noir domine la page. Les mots sont biffés, raturés, repris, soulignés. Dans ces pages qui tiennent lieu de carnets, de notes personnelles, de brouillons, d'exutoire, les thématiques de ces écrits sont très variées : premiers jets très spontanés de poèmes non titrés, reprenant avec maîtrise les éléments de ses brouillons, lettres (notamment une lettre à Pierre Matisse, déc. 1940), son étude sur Huysmans, la Suisse et sa relation presque paternelle avec Claude Roulet, la guerre, les difficultés administratives, le manque de matière première pour peindre. Nous ne pouvons que donner un bref aperçu des genres et thèmes de ces belles pages : - Poèmes adressés à Claude Roulet "je vous salue de mon gourbi de Golfe Juan d'où le petit napoléon débarqua en 1815. […] Le logis est modeste mais la mer si belle. Les enfants font la vie cavalcadent et s'ébrouent prés de la galerie ou se joue le soleil.[…] Quand je vois une toile vierge je suis pris de vertige j'hésite à la fixer. Et renonce d'une main légère à la toucher d'un pinceau ailé, c'est pourquoi vous m'avez vu parfois perplexe. Excusez moi Princesse, et puis enfin à la réflexion vous avez vu enfin le bel Hector me précipiter au combat comme fauve affamé sur sa proie." "Le désir pas toujours innocent et risible de survivre n'est pas qu'orgueil il est noble et désespéré parfois. Actuellement je suis touché "en mes œuvres vives" je ne puis vous expliquer… ce serait trop long, interminable… je résume en une ligne " Si vous ne vous foutez pas de la peinture elle se foutra de vous" Axiome d'un ancien je crois qui sent un peu le paradoxe moderniste comme si il suffisait en prenant ceci à la lettre de voir l'oiseau de feu". - Souvenirs de ses débuts en peinture : "A l'atelier Moreau j'étais déjà le père Rouault j'avais 20 ans je ne m'en choquais guère las j'en riais. Yeux clairs -blond cheveu. Me sachant plus riche que Crésus d'espoirs un peu dérisoires, mais pauvret sans amertumes ni rancune contre le sort contraire. Un seul et vain regret avoir vendu toutes mes études ou à peu près le prix de la toile écrue, pour en racheter, réparée par moi-même. … On chantait là le matin tout en peignant plus ou moins bien. Quand le patron arrivait le silence régnait car sous air débonnaire et sans croire faire tourner la terre, parfois il se fâchait. Prenant au sérieux son ministère allant de l'un à l'autre débordant le sujet…" - Histoire de sa vie, portant plusieurs titres : "Mémoires d'une vieille vache pensive. Litanies du Vieux Faubourg. Des longues Peines. Soliloques. L'apprenti ouvrier. 1871-1914-1939.", "Pauvre clerc né en temps de guerre civile en ces temps noirs rêvait du Paradis Perdu. Il est fou de naissance disaient les gens de bon sens. Il est fou même du Paradis sait il pas qu'Adam et Eve furent exclus." - Sur sa peinture et son jugement par un œil extérieur : "Claude de Neuchâtel on vous demandera de vous expliquer par le fond… en retour vous répondrez qu'ils se mettent en rapport avec le Cirque de l'Etoile Filante". Prophétise sur l'avenir noir, très noir. "J'ai toujours besoin de blanc et de rêver en principe ce blanc de zinc. C'est pourquoi je n'aime pas être pressé d'envoyer ces lettres au galop", "1940 a été dur - 1941 de plus en plus dur - coriace - selon le vent actuel…qui souffle en trombe sur ce monde qui parfois se

Auction archive: Lot number 166
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Datum:
14 Nov 2011
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7, rond-point des Champs-Élysées
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