Beschreibung:

SANS TITRE (POMPIDOU SI...), 1973 Art-scotch sur toile Signé et daté au dos 54,5 x 37,5 cm - 211/2 x 143/4 in. Cette oeuvre a été initialement vendue en soutien à Maspero en 1973, comme en témoigne la mention "Pour Maspero" au dos GIL J WOLMAN (1929-1995) Gil J Wolman est l'électron libre du Lettrisme, qu'il rejoint à 20 ans, en 1950. On ne peut écrire une histoire du Lettrisme sans ses nombreux apports, tant dans le domaine du cinéma (L'Anticoncept, 1951), de la poésie (mégapneumies dès 1950), ou de l'art avec de nombreuses oeuvres encore à découvrir, utilisant l'écriture comme nouvelle voie plastique. Mais inversement, réduire Wolman au Lettrisme serait le dénaturer, de par sa position indépendante mais aussi par son éloignement du groupe au milieu des années soixante, ainsi que par la variété de ses travaux et notamment toutes ses propositions sur la notion de Séparation, qui occupera la dernière partie de sa vie créative, de 1977 à sa mort, en contrepoint au gigantesque travail d'Inhumations (recouvrement) qu'il accomplit sur ses propres manuscrits ou sur divers matériaux, choisis ou non. Mais la période clé de Wolman, c'est sa création de l'art scotch, dès 1963, et qu'il travaillera de mille façons, principalement pendant une décennie, même si le ruban adhésif restera présent jusqu'à la fin de sa vie. Les art scotch surprennent par leur texture et le relief que leur confère leur scotchage sur toile. On pourrait presque penser à de la peau humaine, surtout dans le contexte de l'aprèsguerre et de l'histoire personnelle de Wolman. Une peau quelque fois éclatée, surtendue d'évènements issus de l'actualité mêlées aux bandes dessinées dont il fait un usage d'une grande originalité. Bien plus que de simples copies françaises du Pop Art, les oeuvres de Wolman sont contemporaines de ce mouvement - sans parler de la qualité de son invention et de sa réalisation - et les précède même. Il suffit de voir L'Anticoncept dont la modernité lui assura une immédiate censure, pour comprendre que Wolman est une figure historique indiscutable dont l'influence ne cessera de grandir, ainsi que la reconnaissance de celle qu'il eût sur Guy Debord cosignant avec lui le Mode d'emploi du détournement en 1956 par exemple. Ces art scotch sur toile, dont la technique étonne - leur conservation étant due à un vernis - sont les véritables tableaux de notre quotidien, de notre quotidien déchiré, ainsi que le nommait Gil J Wolman, dont l'oeuvre fait elle aussi l'objet d'une redécouverte dans de prestigieuses institutions étrangères (rétrospective au MACBA à Barcelone en 2010, acquisition récente de ses archives historiques à l'Université Yale aux Etats-Unis...) Gil J Wolman was the loose cannon of Letterism, which he joined in 1950, when he was 20 years old. No history of Letterism can bypass his profuse production in various fields, whether film (L'Anticoncept, 1951), poetry (mégapneumies as of 1950) or art, and much of his contribution, using writing as a new formal process, has yet to be fully examined. But reducing Wolman to Letterism would be a misrepresentation: not only did he break away from the movement in the mid- Sixties, but his work is much more varied. Namely, his proposals on the notion of Separation, which he would work on in his later years, from 1977 to his death, as a counterpoint to the titanic Inhumation (covering) project he undertook on his own manuscripts and various materials, chosen or not. But Wolman's key period is his invention of art scotch in 1963: he would explore it in a thousand different ways, mostly over the decade, even though adhesive tape would feature in his work until his death. The texture and relief produced by tape on canvas conjuring human skin, which especially intriguing given the post-war context and Wolman's personal history. This skin is sometimes split open or stretched taut, overloaded with current events mixed with cartoons, which Wolman used in a highly original way. In addition to the high quality of i