Beschreibung:

Gringore, Pierre SE[N]SUYVENT LES MENUS PROPOS DE MERE SOTTE NOUVELLEME[N] CO[M]POSEZ PAR PIERRE GRINGOIRE… AVEC PLUSIEURS ADDITIONS NOUVELLES… LYON, OLIVIER ARNOULLET, [IN-FINE : 1535]. Petit in-8 gothique (122 x 81 mm) de 110 ff. Maroquin rouge grain long, dos à nerfs, fleurons à froid avec pastille dorée au centre, large frise en pied, bordure végétale dorée et roulette à froid encadrant les plats, grand fleuron à froid au centre, gardes et contregardes de papier marbré turquoise, bordures intérieures et coupes ornées, tranches dorées (Ducastin). Exemplaire un peu court (atteinte à la signature du feuillet C2) ; réfection dans la marge de fond du premier feuillet et dernier feuillet remonté (sans atteinte à l’imprimé). Ravissante édition des Menus propos. C’est la dernière impression gothique de ces pièces facétieuses en vers dues à la plume gaie et corrosive de Pierre Gringore (1475-1539), – le « Gringoire » de Notre-Dame de Paris –, « grand rhétoriqueur » fertile et plein de verve qui fut aussi l’un des plus intéressants dramaturges de l’ancienne littérature française. La première édition de ce recueil de « poésies sur toutes sortes de sujets, nourries de remarques satiriques ou philosophiques » (Bechtel) a été publiée à Paris en 1521. L'ouvrage contient deux célèbres allégories politiques et cynégétiques. Les deux pièces sur la chasse au cerf et au sanglier (b6v-c6r) n’ont pas un rapport direct avec la chasse – la première, publiée vers 1510, traite des « différends des princes avec les papes » (Brunet) – mais le lexique et l’imagerie sont ceux de la vénerie. D’autres allégories animalières émaillent ce petit recueil dans lequel défilent clercs et gens du peuple, lions et licornes, amants et paysans : une plaisante galerie évoquant l’imagerie et l'esprit de la France renaissante. Illustré de 2 figures gravées sur bois : la première, « différente de celle qu’utilisait Gringore » et imprimée sous le titre rouge et noir, montre la Mère sotte et deux autres personnages qui la tiennent par les bras ; la seconde, au recto du feuillet suivant, représente l’auteur à son scriptorium. Cette édition est particulièrement rare. Baudrier et Sybille von Gültlingen ne citent que l’exemplaire de la BnF, et Bechtel ne signale aucun exemplaire en vente publique ou dans un catalogue de libraire. Cet exemplaire a été finement relié, vers 1820, par Pierre-Alexis Ducastin (1785-1860), praticien délicat qui s’était installé en 1812 au 118 rue Saint Jacques, à Paris. Références : Brunet, II, 1751. – Tchemerzine-Scheler, III, 582. – Baudrier, X, 69. – S. von Gültlingen (Lyon), III, p. 212, n° 48. – Thiébaud, 478 : pour l’édition de La Chasse du cerf imprimée vers 1510.