Beschreibung:

Iskandar se rend à la mer d'Occident et au pays de Habesh, par Sâjnu. Peinture illustrant une page d'un épisode d'un manuscrit Shahnameh de Firdousi. Gouache rehaussée d'or sur papier. Texte en persan, à l'encre noire en écriture nasta'liq sur quatre colonnes, de 11 lignes au verso entre lesquelles s'insèrent trois lignes en oblique. Titre à l'encre rouge. Inscription dans la marge en bas donnant « ?amale Sâjnu ». Etat : visages écaillés et oxydation d'argent. Inde, école moghole, vers 1595-1610 Dim. page : 31,5 x 20,4 cm ; dim. surface écrite : 22,4 x 13,5 cm ; dim. miniature : 26,5 x 17,4 cm Provenance : F. de Ricqlès, Arts d'Orient, Paris, Hôtel Drouot, 15 avril 1997, n°569. Iskandar, Alexandre le Grand, traverse le monde de conquête en conquête. Il se rend sur les rivages de la mer d'Occident, puis vers une région de lacs et de roselières : « Il passa ce lac et arriva à un lieu où il vit les eaux profondes : le pays y était beau, l'eau comme du miel, et le terroir exhalait un parfum de musc. L'armée y prit de la nourriture et se prépara à passer la nuit ; mais il sortait de l'eau une quantité de serpents qui s'agitaient et de la forêt venaient des scorpions couleur de feu... des centaines de sangliers, armées de longues dents, dures comme l'acier, des lions plus grands que des taureaux, à l'attaque desquels on ne pouvait résister arrivaient de toutes parts... » trad. J. Mohl, Livres des Rois, vol. V, p. 199-20. Le style de la faune fantastique habitant la mer rappelle les créatures monstrueuses apparaissant dans le Hamza Nameh du British Museum ou dans les illustrations plus naturalistes du Babur-Nameh, de la British Library. La chimère ou sphinge, quant à elle, semble une effrayante Buraq empruntée aux Merveilles de la Créations ou à un animal composite en faveur à la fin du XVIème siècle. Quant au peintre Sâjnu, à qui la peinture est attribuée dans la marge, il est également mentionné dans les attributions marginales d'un Akhlâq- Nâseri, copié vers 1590-1595 et conservé dans la collection S. Agha Khan (Trésors de l'Islam,Exposition, Genève, 1985, p. 153, n°127). Le Shahnameh ou Livre des Rois, un des textes les plus souvent illustrés dans le monde iranien, est en revanche très rarement représenté dans l'Inde musulmane. On ne connaît que quelques copies de ce texte à l'époque des Sultanats et des Grands Moghols, cités par exemple par Abu'l Fazl, ministre et chroniqueur de l'empereur d'Akbar (cf. Akbarnâme, vol. II, p. 454 et A'in -e Akbari, vol. I, p 103) et conservés dans la bibliothèque royale. Pour d'autres pages de Shahnameh de même type, voir par exemple, la fondation Custodia Paris, S. Gahlin, The Courts of India, Paris, 1991, n°22- 23 ; A. K Coomaraswamy, Catalogue of the Indian Collections in the Museum of Fine Arts, Boston, part VI, 1930, Harvard, n°VIII ; Sotheby's, catalogue de vente publique, Londres, 6 dec. 1967, n °117 ; T. Falk, Persian and Mughal Art, Londres, 1976, n°88 ; et M.C.David et J. Soustiel, Miniatures orientales de l'Inde-3, Paris, 1983, n°4.