Beschreibung:

Jean Sylvain BAILLY (1736-1793) savant et astronome, premier Maire de Paris, guillotiné. 2 L.A.S., 1782, à l’abbé Paolo Frisi, à Milan ; 1 et 2 pages in-4, adresses. Belles lettres scientifiques, et sur son conflit avec d’Alembert. [Paolo Frisi (1728-1784) était un mathématicien et astronome milanais réputé.] 6 juillet 1782. Il lui adresse le 3e volume de l’Histoire de l’astronomie moderne : « c’est la partie delicate ; car il s’agit de gens vivans. […] je n’ai pris que les grands objets, mais avec un desir sincere d’etre juste », même à l’égard de ceux dont il a à se plaindre, comme D’Alembert, « qui depuis douze ans m’a bien fait tout le mal qu’il a pû. Si je ne suis pas malheureux c’est grace a mon caractere ». Mais il regrette de n’avoir pu s’étendre davantage sur Frisi… 3 décembre. Il a reçu les éloges de Frisi, ainsi que sa Cosmographie, et son Traité d’algèbre. Il l’en remercie. « Mes etudes et mes petites compositions me prennent beaucoup de mes momens et epuisent souvent mes forces. […] Votre suffrage est du petit nombre de ceux qui sont la recompense de mes travaux. […] Je vois que vous avez en vuë la precession des equinoxes et les satellites de Jupiter ». Il revient sur D’Alembert, « que je n’ai pas envie de flatter pour la precession des equinoxes », sur laquelle il a cité Euler, ainsi que Lagrange pour les satellites… « et si j’ai osé parler de moi c’est comme astronome et avec la modestie qui me convient ». Il explique son conflit avec d’Alembert : « Jadis il a voulu que je fusse secretaire de l’academie. Ensuite il est parvenu a m’zn exclure, pour y placer Mr de Condorcet. Je ne lui en veux pas, mais lui m’a toujours poursuivi depuis ce tems. Voila deux fois qu’il me fait manquer l’academie françoise ; il dit de moi tout le mal qu’il peut. Je le laisse se tourmenter, et intriguer et moi je tache de vivre en paix et en philosophe »…