Beschreibung:

La Résurrection de la fille de Jaïre, 1921 Huile sur toile, signée et datée en haut à droite. 75 x 104 cm Provenance: - 1921, vendu par Denis à Druet pour 7.000 francs (CDV n°1121 « La Fille de Jaïre »; entré à la galerie le 8 octobre sous le n°9615). - 1925, vendu par la galerie Druet à Gabriel Thomas (sorti le 29 décembre) et demeuré dans sa collection jusqu'à son décès en 1932 (n°11 de l'inventaire de partage). - Resté par descendance dans la famille de Gabriel Thomas. Exposition: - Exposition de la Société Nationale des Beaux-Arts, Paris, 13 avril-30 juin 1922, n° 298. Bibliographie: - Les Salons de 1922 (Premier article) in: la Gazette des Beaux- Arts, par Jeanne Doin, mai 1922, page 283. - Maurice Denis in: L'Art et les Artistes, numéro consacré à Maurice Denis par André Pératé, novembre 1923, n° 41, page 77. - Maurice Brillant, L'art chrétien en France au XXe siècle, Bloud & Gay, Paris, 1927, page 254. - Paul Jamot Maurice Denis Plon, Paris, 1945, reproduit (sans n° de page). - Maurice Brillant, Portrait de Maurice Denis Bloud & Gay, Paris, 1945, page 37. - Suzanne Barazzetti-Demoulin, Maurice Denis 25 novembre 1870-13 novembre 1943, préface de Robert Rey, édition Grasset, Paris, 1945, page 291 (signale le tableau en 1921, et également en 1922, date de la Nationale). - Figurera dans le catalogue raisonné de l'oeuvre de Maurice Denis actuellement en préparation par Claire Denis et Fabienne Stahl (n° indexation du CRMD: 921.0036). Commentaire: Ce tableau illustre un épisode de la Bible relaté par trois des quatre évangélistes 1: dans les premiers temps de sa vie publique, Jésus accomplit une série de miracles qui mettent en exergue la force de la foi. Un des chefs de la synagogue, nommé Jaïre, vient le chercher parce que sa fille de douze ans est morte: « Imposez votre main sur elle et elle vivra ». Jésus répond que, s'il croit, elle serait sauvée. Arrivé près du lit où gisait la jeune fille, il dit: « la jeune fille n'est pas morte, mais elle dort. »; il touche sa main et l'esprit revient en elle. Cette composition est inspirée au peintre le 22 août 1921, second anniversaire du décès de son épouse Marthe - comme l'indique une inscription sur le premier dessin préparatoire (fig. 6). Il est soutenu par l'espérance qu'elle est dans la vie éternelle. Dans son carnet du moment, avec d'autres dessins de Bretagne, on trouve trois croquis pour ce tableau: un premier où le Christ est complètement tourné vers la morte, devant un mur aveugle (fig. 6) - le profil de la défunte n'est pas sans rappeler l'image de l'in memoriam de Marthe. Le second croquis présente la disposition presque définitive (fig. 7): dans une pièce - qui rappelle une chambre de la maison d'été du peintre à Perros-Guirec,- Jésus est montré de dos, les bras écartés, devant une porte ouverte sur l'extérieur où l'on aperçoit des joueurs de flûte, évoqués dans l'Évangile de Matthieu. Le troisième croquis est une étude de drapé pour le Christ, posé par sa fille aînée Noële (fig. 8), qui a souvent endossé le rôle de l'Enfant Jésus quand elle était petite. Au cours de la longue maladie de Marthe, elle a quelque peu pris la place laissée par sa mère auprès de son père et de ses jeunes frères et soeurs. Elle rend parfois le service de poser pour de telles études. Dans le tableau définitif, la figure du père qui attend dans l'embrasure de la porte, loin d'être un autoportrait, représente le Père Garrigou-Lagrange, dominicain proche des cercles thomistes de Maritain, qui guidait alors Noële en père spirituel dans sa préparation d'une thèse de philosophie: Denis l'a rencontré et a fait de lui quelques croquis lors de son passage à Rome au printemps. Par ce choix le peintre prend quelque recul, et opte pour exprimer une vérité générale au lieu de sa douleur particulière. Pour se rapprocher du récit évangélique, certains détails évoquent l'Orient, à partir des impressions saisies pendant le voyage que vient de faire Denis en Afrique du Nord et en Italie (février-mai 192