Beschreibung:

Manufacture Royale de porcelaine de France à SÈVRES Deux seaux à bouteille 1ere grandeur du service du Prince Henri de Prusse en pâte tendre muni de deux anses avec coquilles à décor polychrome de bouquets de fleurs et fruits en réserve sur un fond vert. Larges rehauts de palmes et fleurs retenues par deux rubans or. Peignés or sur les anses, filets d'or sur le bord supérieur et la base. Marqués du double L entrelacés, lettre-date GG pour 1784, peintre de fleurs jacques-pierre-le-jeune" title="Jean-Jacques Pierre le jeune">Jean-Jacques Pierre doreurs Jean-Pierre Boulanger et Michel-Barnabé Chauvaux père. XVIIIe siècle. Haut. : 18,5 cm ; Larg. aux anses : 25,2 cm Le prince Henri de Prusse (1726-1802) Frère du roi Frédéric II de Prusse, le prince Henri de Prusse (1726-1802) est un militaire francophile, amateur d'arts et de littérature. Souhaitant visiter la France, il s'y rend incognito pour des raisons diplomatiques et protocolaires et est reçu le 22 août 1784 à Versailles par Louis XVI sous le nom de comte d'Oëls. Durant l'automne 1784, le prince profite de son séjour parisien et mène une vie mondaine par la fréquentation des milieux littéraires, politiques et militaires. Peu avant son départ le 31 octobre, Louis XVI lui offre entre autres présents un service en porcelaine de Sèvres à fond vert et à décor de fleurs et de fruits. Il est de retour à Potsdam le 1er décembre 1784. Ravi de son voyage, le prince souhaite revenir en France et outrepasse les recommandations diplomatiques pour effectuer un second séjour à l'automne 1788 dans un contexte politique français compliqué, marqué par l'ouverture des États Généraux. Ce service à fond vert à décor de fruits en réserve est décrit dans les registres de vente comme « Présent fait au Prince henry de Prusse » offert par Louis XVI par le ministère des Affaires Étrangères le 22 octobre 1784. Il comprend 128 pièces dont 72 assiettes, 2 seaux à bouteille, 2 seaux à demi-bouteille, 2 sceaux crénelés et 2 sceaux à glace. Les pièces de ce service étaient déjà en cours de fabrication au printemps 1784. Les différents registres de la Manufacture mentionnent ces deux seaux qu'il est aisé de reconnaître par leurs décors, leur fond de couleur et surtout par leurs marques. En effet, leurs revers portent la marque du peintre jacques-pierre-le-jeune" title="Jean-Jacques Pierre le jeune">Jean-Jacques Pierre qui fut payé 30 livres le 14 avril 1784, pour avoir peint « 2 Seaux à Blle [bouteille] fond vert fleurs et fruits » (AMNS, Vj 3, f°209r). On peut supposer qu'il y aurait consacré une dizaine de jours, intervalle séparant ce travail du précédent daté du 5 avril. On retrouve la trace de ces « 2 Seaux à Bouteilles fond verd Groupes » lors de l'enfournement du 22 juillet, où s'ajoutent au nom du peintre Pierre, ceux des doreurs Boulanger et Chauvaux, ce qui est confirmé par les marques portées au revers des seaux (AMNS, Vj 3, f°209r). On les retrouve enfin dans le registre de ventes à la date du 22 octobre 1784, inclus dans un « Service fond vert, Groupes de fleurs et fruits », où les « 2 Seaux à Bouteilles » sont vendus 384 livres (AMNS, Vy 9 f° 156r et v). Louis XVI acquiert ce service pour un total 25 462 livres et 16 sols à l'intention du prince Henri de Prusse. Le service est accompagné de sculptures en biscuit représentant des groupes allégoriques et mythologiques, dont 14 figures des Grands Hommes. Louis XVI complète ces présents de porcelaine par un « Cabaret riche en Emaux » et des vases. L'un d'entre eux de forme Médicis à dauphins est actuellement conservé au musée du Louvre (inv. OA 11854). Le prince ne reçoit pas que de la porcelaine de la part du Roi, ce dernier lui offre aussi des ensembles textiles issus des ateliers des Gobelins, à savoir des sièges garnis de tapisseries, des pièces de la tenture de Don Quichotte et des tapis de la Savonnerie. La manufacture de Sèvres avait atteint une perfection technique et artistique qui faisait la fierté de la France, et sa réputation avait conquis l'Europe. La tradition d'offrir de la porcelaine de Sèvres en guise de cadeaux diplomatiques remonte à Louis XV qui dè