Beschreibung:

MARIE NOËL. CORRESPONDANCE ADRESSEE A SON EDITEUR MAURICE DELAMAIN (DIRECTEUR DES EDITIONS STOCK) ET RELATIVE A LA PUBLICATION DE SES ŒUVRES, DATEE DE 1945 A 1959.. 19 lettres autographes signées à l'encre bleue représentant 39 pp. in-8. Marie Noël (1883-1967), de son vrai nom Marie Rouget, est l'auteur d'une œuvre poétique (Les Chansons et les heures, Chants et psaumes d'automne) marquée par la piété, dont la simplicité apparente masque une angoisse parfois douloureuse. Cette correspondance avec son éditeur éclaire à la fois sa personnalité et son œuvre. Elle se défend d'être « femme de lettres » : « Je ne le suis pas, je ne l'ai jamais été ». Allusion à un article de Marcel Arland sur sa poésie qui lui avait plu : « Il n'avait peut-être pas très bien compris... mais il avait senti la fraîcheur des chansons et me souhaitait de souffrir pour apprendre à vivre ». - Lettre sur l'édition de luxe de la Guirlande, sur les Contes qu'elle juge mal imprimés ; et puis le premier conte la contrarie : « Quand je l'ai écrit il y a neuf ans (en 1936) ce n'était qu'un joli conte chrétien absolument sans malice. Mais voici que les circonstances nouvelles lui prêtent un sens imprévu et un petit air partisan qui me semblent troubler aujourd'hui sa note pure (1944) ». Sur ses projets : « Je travaille assez joyeusement en prose... C'est le travail qui est joyeux, mais pas l'Œuvre sur la mort. Je la destine à mon tiroir. Ce n'est pas ce qu'on peut appeler un débouché ». Le Juste honteux aussi est publié. « Je dois avouer que la Poésie moderne m'humilie. Je passe devant elle comme un mendiant devant une maison de riche. Elle est pleine de feu et de lumière, mais il n'a pas la clé et ne peut y entrer ». M. Noël voudrait recevoir Interviews imaginaires d'A. Gide ; elle a lu Poésie 44, « avec intérêt, mais sauf exception, sans bonheur. Je dois vieillir ». - Elle a remanié Le voyage de Noël et en est satisfaite. - Désir de lire des vers d'Aragon. - Lettre gaie et charmante : elle est malade, mais au milieu de « jeunes » : « J'ai toujours eu quelque folie en accord avec les enfants pas sages. J'ai idée que si j'avais été, en 1426 ou 27, vieille demoiselle à Domrémy, au lieu de me lamenter avec le Père et la Mère Darc, et les parents et les voisins, sur la folle équipée de leur fille, j'aurais bien été capable de prendre parti pour la bergère et pour ses voix.. ». - Une longue lettre témoigne de sa conscience d'écrivain et de son désir de perfection dans la typographie et l'impression, ceci à propos de Les Chansons et les Heures.