Premium pages left without account:

Auction archive: Lot number 127

Masque, Baulé, Côte d'Ivoire | Baule mask, Ivory Coast

Estimate
€130,000 - €180,000
ca. US$147,141 - US$203,734
Price realised:
n. a.
Auction archive: Lot number 127

Masque, Baulé, Côte d'Ivoire | Baule mask, Ivory Coast

Estimate
€130,000 - €180,000
ca. US$147,141 - US$203,734
Price realised:
n. a.
Beschreibung:

Masque, Baulé, Côte d'Ivoire27 cm ; 10 5/8 in ProvenanceCollection privée, Suisse, acquis ca. 1960 Transmis par descendance Collection privée françaiseCatalogue notePar Alain-Michel Boyer Ce masque offre un splendide témoignage de la forme organique portée à sa perfection par les sculpteurs baule : la finesse des traits, les surfaces polies, les lignes à la fois fermes et souples accentuent le recueillement du visage exprimant intensité contenue et concentration. Communément appelé en Occident « masque-portrait », il ne vise en réalité à aucune recherche de ressemblance, puisque, en baule, le mot ndoma signifie « double » ou « alter ego ». Il s’agit donc moins de la représentation exacte d’un individu que d’un hommage, un visage idéalisé qui a pour dessein d’honorer, pour son rôle social, un notable du village ou, pour sa beauté, une femme. L’expression individuelle devient secondaire par rapport à la recherche d’un canon idéal. Ce masque intervient au terme de danses qui, selon les sous-groupes du peuple baule, portent différents noms : ngblo près de Tiébissou, ajusu ou ajemele dans la région de Béoumi, gbagba ou mblo dans les environs de Yamoussoukro. Le parti pris d’idéalisation trouve son accomplissement dans un subtil souci des proportions et une grande maîtrise de l’organisation générale : le visage s’inscrit dans un ovale convexe, ostensiblement souligné par un liseré de minuscules protubérances qui, en jouant le rôle d’un « cadre », le rehausse et le magnifie. Ce motif quelque peu maniériste, car emprunté aux Yaure --- les voisins les plus proches ---, trouve ici des correspondances sur le visage même, pour l’animer et l’équilibrer grâce à des échos plastiques : les doubles ovales des orifices oculaires et des yeux incisés, légèrement saillants, semblent en harmonie avec la forme ovale de cette frise ornementale. Autres échos plastiques : d’une part, au sommet, le demi-cercle de la chevelure (la tre ba), composée de stries parallèles, qui donne l’impression d’être finement tressée, est ici conduit d’une oreille à l’autre, comme un diadème au-dessus du front bombé ; à l’opposé, compressée contre le menton, la barbe ne présente qu’un ovale fractionné, interrompu vers le bas, car l’artiste a jugé inutile de sculpter un élément de toute façon dissimulé par les atours lors de la danse ; entre ces deux extrêmes, les deux ovales concentriques des oreilles, singulièrement amoindries, mais superbement ciselées, créent un discret ornement latéral. Ainsi, courbes et contrecourbes, remarquablement étagées, se répondent en apportant à l’ensemble vitalité et plénitude. En contrepoint, les arcades sourcilières se rejoignent au sommet de l’arête nasale rectiligne qui esquisse une forme de trapèze au-dessus d’une bouche triangulaire, avec une lèvre supérieure en arc-de-cercle.Cette œuvre se caractérise aussi par une surprenante surabondance de scarifications qui, élégamment réparties, constituent un autre jeu d’échos : trois groupes de trois pour, sur le front, mieux rehausser l’éclat de l’épiderme ; triples, disposées en éventail, aux coins des yeux ; aux commissures des lèvres, deux rectangles de scarifications juxtaposées ; et, en haut des joues, deux lignes parallèles. Nommées baule ngole, c’est-à-dire « signes [de reconnaissance] baule », elles étaient à la fois des marques de singularité individuelle et de distinction sociale, différenciant les familles et les clans. C’est précisément pour fondre les ethnies en une seule nation qu’elles furent proscrites après l’Indépendance (mais aussi pour des exigences d’asepsie), et donc absentes sur les individus depuis plus d’un demi-siècle. Plus que les photographies anciennes, ce sont les masques, comme celui-ci, qui en gardent le plus vibrant souvenir. Elles agrémentent ainsi magnifiquement cette composition équilibrée, lui conférant une dimension presque calligraphique qui s’impose ainsi comme un éclatant témoignage de l’art d’un talentueux sculpteur de la moyenne vallée du Bandama. Thi

Auction archive: Lot number 127
Auction:
Datum:
30 Nov 2021
Auction house:
Sotheby's
Paris
Beschreibung:

Masque, Baulé, Côte d'Ivoire27 cm ; 10 5/8 in ProvenanceCollection privée, Suisse, acquis ca. 1960 Transmis par descendance Collection privée françaiseCatalogue notePar Alain-Michel Boyer Ce masque offre un splendide témoignage de la forme organique portée à sa perfection par les sculpteurs baule : la finesse des traits, les surfaces polies, les lignes à la fois fermes et souples accentuent le recueillement du visage exprimant intensité contenue et concentration. Communément appelé en Occident « masque-portrait », il ne vise en réalité à aucune recherche de ressemblance, puisque, en baule, le mot ndoma signifie « double » ou « alter ego ». Il s’agit donc moins de la représentation exacte d’un individu que d’un hommage, un visage idéalisé qui a pour dessein d’honorer, pour son rôle social, un notable du village ou, pour sa beauté, une femme. L’expression individuelle devient secondaire par rapport à la recherche d’un canon idéal. Ce masque intervient au terme de danses qui, selon les sous-groupes du peuple baule, portent différents noms : ngblo près de Tiébissou, ajusu ou ajemele dans la région de Béoumi, gbagba ou mblo dans les environs de Yamoussoukro. Le parti pris d’idéalisation trouve son accomplissement dans un subtil souci des proportions et une grande maîtrise de l’organisation générale : le visage s’inscrit dans un ovale convexe, ostensiblement souligné par un liseré de minuscules protubérances qui, en jouant le rôle d’un « cadre », le rehausse et le magnifie. Ce motif quelque peu maniériste, car emprunté aux Yaure --- les voisins les plus proches ---, trouve ici des correspondances sur le visage même, pour l’animer et l’équilibrer grâce à des échos plastiques : les doubles ovales des orifices oculaires et des yeux incisés, légèrement saillants, semblent en harmonie avec la forme ovale de cette frise ornementale. Autres échos plastiques : d’une part, au sommet, le demi-cercle de la chevelure (la tre ba), composée de stries parallèles, qui donne l’impression d’être finement tressée, est ici conduit d’une oreille à l’autre, comme un diadème au-dessus du front bombé ; à l’opposé, compressée contre le menton, la barbe ne présente qu’un ovale fractionné, interrompu vers le bas, car l’artiste a jugé inutile de sculpter un élément de toute façon dissimulé par les atours lors de la danse ; entre ces deux extrêmes, les deux ovales concentriques des oreilles, singulièrement amoindries, mais superbement ciselées, créent un discret ornement latéral. Ainsi, courbes et contrecourbes, remarquablement étagées, se répondent en apportant à l’ensemble vitalité et plénitude. En contrepoint, les arcades sourcilières se rejoignent au sommet de l’arête nasale rectiligne qui esquisse une forme de trapèze au-dessus d’une bouche triangulaire, avec une lèvre supérieure en arc-de-cercle.Cette œuvre se caractérise aussi par une surprenante surabondance de scarifications qui, élégamment réparties, constituent un autre jeu d’échos : trois groupes de trois pour, sur le front, mieux rehausser l’éclat de l’épiderme ; triples, disposées en éventail, aux coins des yeux ; aux commissures des lèvres, deux rectangles de scarifications juxtaposées ; et, en haut des joues, deux lignes parallèles. Nommées baule ngole, c’est-à-dire « signes [de reconnaissance] baule », elles étaient à la fois des marques de singularité individuelle et de distinction sociale, différenciant les familles et les clans. C’est précisément pour fondre les ethnies en une seule nation qu’elles furent proscrites après l’Indépendance (mais aussi pour des exigences d’asepsie), et donc absentes sur les individus depuis plus d’un demi-siècle. Plus que les photographies anciennes, ce sont les masques, comme celui-ci, qui en gardent le plus vibrant souvenir. Elles agrémentent ainsi magnifiquement cette composition équilibrée, lui conférant une dimension presque calligraphique qui s’impose ainsi comme un éclatant témoignage de l’art d’un talentueux sculpteur de la moyenne vallée du Bandama. Thi

Auction archive: Lot number 127
Auction:
Datum:
30 Nov 2021
Auction house:
Sotheby's
Paris
Try LotSearch

Try LotSearch and its premium features for 7 days - without any costs!

  • Search lots and bid
  • Price database and artist analysis
  • Alerts for your searches
Create an alert now!

Be notified automatically about new items in upcoming auctions.

Create an alert