Beschreibung:

Pendule monumentale astronomique montrant l'heure solaire et l'heure moyenne, à sonnerie des quarts et mouvement squelette, sans signature mais attribuable à Louis Bouchet, Horloger du Roi, la caisse estampillée par Jean-Baptiste Guillaume Prévost, vers 1770.
H. 303 cm - L. 92 cm - P. 53 cm

Provenance
Maison Habsburg Antiquorum, Geneva, 14 octobre 1990, lot 485.

Références
Jean-Dominique Augarde, Les ouvriers du temps. La pendule à Paris de Louis XIV à Napoléon Ier, Genève 1996, p. 218.
Habsburg Antiquorum, Importantes montres de poche, montres-bracelets et pendules de collection… qui seront vendues aux enchères le 14 octobre 1990 par Habsburg SA, Geneva, 1990, lot 485.
Pierre Kjellberg, Encyclopédie de la pendule française …, Paris 1997.
André Lemaire et Y. Gay, 'Les pendules à cercles tournants', Bulletin d'ANCAHA 69 1994, 5-32
Derek Roberts, Continental and American Skeleton Clocks, West Chester (Pa), 1989.


Expert : Anthony TURNER, +33 (0)1 39 12 11 91


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Par sa taille monumentale ainsi que par sa présentation de données relevant du calendrier et de l'astronomie, cette horloge rappelle les grandes horloges astronomiques installées dans les édifices religieux partout en Europe à partir du Moyen Age tardif. Cependant elle se distingue de celles-ci par l'élégance de son cabinet, traité d'une manière appropriée à un intérieur domestique, opulent et raffiné. Une première réponse à cette dernière exigence se voit dans le développement des horloges de parquet 'régulateurs' qui reprend l'idée d'une horloge haute, à la fois par sa taille et par sa précision. Si le dessein de Jean Berain (1646-1711) de la pendule effectuée pour Charles XII de Suède souligne cet aspect, elle n'est nullement astronomique. Sa caisse, néanmoins, offre quelques similarités avec celle de Prévost. En effet, cette horloge de Bouchet/Prévost représente une domestication des horloges astronomiques de grande taille par la présentation de son mouvement - squelette comme la plupart des mouvements des horloges d'édifice mais rarement visible- dans une caisse conçue pour s'harmoniser à la fois avec un intérieur domestique et son programme astronomique. Ce mouvement vers une combinaison entre l'horloge publique et l'horloge domestique a pris de plus en plus d'importance depuis le milieu du XVIIIe siècle. On pense particulièrement à Louis Charles Gallonde créant des horloges domestiques entièrement squelettes, mais introduisant dans l'horloge de Ste Geneviève des éléments de l'horlogerie domestique. L'horloge ici présentée peut être considérée comme une consécration de cette tendance, et un exemple exceptionnel de la première génération des horloges squelettes. Sous cet aspect on peut la rapprocher d'une horloge squelette signée 'Delile Bruxelles' du milieu du XVIII siècle, également montrant les heures vraies et moyennes avec indications calendérique (voir, La Mesure du temps dans les collections Belges, Bruxelles 1984, N° 435).

En même temps que cette pendule s'intègre les horloges à complications astronomiques, très estimé à l'époque, elle répond également à une autre mode, celle pour les horloges à cercles tournants montés sur une urne. Cette forme antique, qui fait un peu memento mori car son couvercle rappelle son usage funéraire, jouit d'une grand popularité au troisième quart du siècle quand-elles étaient déclinées avec une multitude de décors (voir Lemaire et Gay, p. 21-26

L'attribution de cette pièce remarquable à Jean Louis Bouchet (1737-1792) repose sur la similarité de certains de ses attributs, en particulier le cadran géographique encerclant les phases de la lune, avec ceux d'une pendule astronomique (non-squelette) signée par lui, et du fait qu'il était connu pour ce genre de production (voir une pendule de cheminée astronomique et squelette signée de lui dans Kjellberg, 313 ou Augarde 284, figure 218). En juin 1781, 'les amateurs de méchanique vont voir une pendule astronomique tout à jour [c. à d. squelette], inventée par le sieur Boucher [sic], horloger du Roi. Elle a quinze pieds d'haut sur dix de large … Elle sonne les heures et les quarts ; elle présente six cadrans de face, et trois cercles tournants …' (Mémoires secrets pour servir à l'histoire de la République des Lettres en France, depuis 1762 jusqu'à nos jours, xvii 255, 16 juin 1782). D'autres horloges squelettes aux indications astronomiques sont connues ainsi que d'autres plus simples (Roberts 18-19, figures 5 à 7).


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Les propriétaires

Michel Velut de la Cronière accède à la noblesse avec son achat d'une charge de 'Conseiller en la Cour des Aides', le 2 décembre 1757. Deux membres de la famille, qui a eu deux branches en Ile de France, l'une à Antony l'autre à Franconville, portaient le prénom de Michel. L'un des deux décède avant 1755, le second le 3 Nivôse An III [23 décembre 1794]. Du deuxième les satiristes du temps racontent qu'il 's'amusait à faire de fort mauvaises pendules au lieu d'aller au Palais … Ce n'était point que la médisance et