Beschreibung:

PETITE COMMODE GALBÉE en placage de satiné marqueté en feuilles sur des contre-fonds de bois de rose, à encadrement de bois teinté vert et filet de buis. Elle présente à la partie supérieure une frise de fleurettes stylisées, dans des entrelacs. Elle ouvre par deux tiroirs sans traverse. Les montants arrondis à fausses cannelures. Pieds cambrés. Le tiroir inférieur présente une découpe recevant des vases flammés à l'Antique, en bronze ciselé et doré. Les ornements aux chutes de guirlandes de fleurs, genouillères à agrafe et sabots à griffes. Attribuée à C. TOPINO Transition des époques Louis XV et Louis XVI (remise en état et manque les chutes arrière) Plateau de marbre brèche d'Alep. H. 89 cm - L. 97 cm - P. 46 cm Bien que ne portant pas l'estampille de Charles Topino cette commode, composée de tiroirs en façade et de portes latérales, peut sans équivoque être rattachée à son oeuvre. En effet, elle présente une composition originale à pieds galbés typiques des créations de l'époque Transition Louis XV - Louis XVI, mais surtout certains motifs de son décor de bronze ciselé et doré, particulièrement le bas-relief à motifs de deux urnes néoclassiques enflammées semblant reposer sur un chaos de rochers et d'arbustes, se retrouvent régulièrement sur un modèle de commodes que cet artisan en meubles parisien déclina dans plusieurs dimensions vers le milieu des années 1770. Souvent, ces meubles présentent une ceinture soulignée d'une frise en bronze doré, plus rarement ils sont décorés d'une frise marquetée; c'est le cas de la commode que nous proposons qui offre une frise d'entrelacs centrés de motifs en étoiles. Parmi les exemplaires de l'ébéniste, estampillés ou attribués, réalisés dans le même esprit et offrant tous ce motif de bronze si caractéristique, citons notamment un premier modèle illustré dans S. Barbier Sainte Marie, Charles Topino Les éditions de l'Amateur, Paris, 2005, p.44, fig.17; un deuxième est reproduit dans J. Nicolay, L'art et la manière des maîtres ébénistes français au XVIIIe siècle, Paris, 1982, p.466; un troisième, de dimensions plus réduites, se trouvait anciennement dans la collection Champalimaud (vente Christie's, Londres, le 6 juillet 2005, lot 25); deux commodes, sur lesquelles les urnes enflammées en bas-relief sont remplacées par des figures d'enfants, ont fait partie de la célèbre collection de Thelma Chrysler Foy (vente Parke-Bernet Galleries, New York, les 22-23 mai 1959, lots 743 et 744); enfin, mentionnons un dernier modèle, présentant en ceinture une frise marquetée d'entrelacs à fleurons, qui est reproduit dans S. de Ricci, Le style Louis, Mobilier et Décoration, Paris, Hachette, p.178. Charles Topino (vers 1742-1803) fut reçu maître ébéniste à Paris le 14 juillet 1773. Probablement originaire d'Arras, il arrive dans la capitale et travaille longtemps comme ouvrier libre dans le quartier du Faubourg Saint-Antoine en se spécialisant dans les marqueteries. Rapidement il acquiert une grande notoriété, aussi bien en France qu'à l'étranger, et se compose une importante clientèle composée pour l'essentiel de confrères ébénistes, tels que Léonard Boudin Pierre Migeon Louis Moreau Adrien Delorme... et de marchands-merciers et de tapissiers comme Bonnemain. La révolution marque le déclin de son activité et il est obligé de déposer son bilan en décembre 1789. De nos jours certains de ses meubles appartiennent aux collections du Musée des Arts décoratifs, du Louvre et Nissim de Camondo à Paris, du Cincinnati Art Museum et de la collection James de Rothschild à Waddesdon Manor