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Auction archive: Lot number 652

Pierre-Joseph PROUDHON (1809-1865) écrivain…

Estimate
€1,200 - €1,500
ca. US$1,295 - US$1,619
Price realised:
n. a.
Auction archive: Lot number 652

Pierre-Joseph PROUDHON (1809-1865) écrivain…

Estimate
€1,200 - €1,500
ca. US$1,295 - US$1,619
Price realised:
n. a.
Beschreibung:

Pierre-Joseph PROUDHON (1809-1865) écrivain et théoricien politique. L.A.S., Conciergerie 9 mars 1850, à Arthur de Bonnard ; 3 pages in-8 à en-tête de son journal La Voix du Peuple. Très belle et longue lettre de prison sur les théories socialistes d’Arthur de Bonnard et sa manière d’envisager une révolution des esprits. [Bonnard, disciple de Fourier, venait de fonder la « Ligue du Salut social », et préconisait une révolution commerciale rompant avec la « féodalité banquière », au profit d’un commerce fondé sur un réseau de comptoirs coopératifs, dont les bénéfices, placés dans une « Caisse de l’organisation du Travail », seraient employés à l’éducation des enfants, aux secours pour les veuves, au progrès.] Proudhon vient de lire « votre projet de Caisse du Travail. C’est le Syndicat de production et consommation que J. Lechevallier voulait introduire dans la Banque du Peuple, et que j’avais réduit au simple rôle de Bureau de renseignement et d’agence. Un pareil projet demanderait à être longuement étudié, discuté et mûri [...] Votre préambule, présenté sous forme de considérants, me paraît en contradiction avec l’épilogue. Il est assez peu logique de déclarer la guerre aux parasites du commerce, pour finir par un appel aux marchands, boutiquiers et industriels. Il serait bien plus sûr, à mon avis, de ne point parler de la trop grande multiplication des établissements de commerce, et de laisser au temps à éclairer désormais sur ce point le public. Chacun se croira menacé par votre manifeste, tandis qu’il faudrait, aujourd’hui surtout que nous prêchons la conciliation, rassurer tout le monde. Vous le pouvez sans faillir à vos principes, et avec bien plus d’avantages pour votre entreprise. En effet, tous les boutiquiers et marchands établis, peuvent et doivent même être considérés par vous comme les succursalistes responsables d’une immense société de Commerce, ayant pour objet la vente des produits ou matières premières, et conséquemment la mission de les mettre à portée de tous les consommateurs. C’est l’agglomération de population […] qui multiplie les épiciers ; et c’est la stagnation des affaires et la misère des masses qui les ruine. Peut-être le nombre des magasins ne vous paraîtrait-il pas aussi excessif, si tout le monde gagnait de quoi vivre. […] Si chacun en France pouvait s’acheter seulement une douzaine de chemises, cela ferait 36 millions de douzaines à fournir d’ici à deux ans : pensez-vous que le commerce des toiles, tel qu’il existe actuellement, ne peut pas être tout entier satisfait d’une pareille commande ? Raisonnez de même du vin, de la viande, de l’épicerie; et au lieu de vous tant préoccuper du soin de réduire le nombre des marchands, vous vous attacherez davantage à leur procurer de la clientèle. La réduction viendra plus tard : il faut commencer par la circulation. De ce point de vue, qui ne touche pas du reste à vos projets ultérieurs de simplification, vous pouvez, ce me semble, remanier votre plan, et y intéresser tous ceux qu’aujourd’hui vous avez l’air de vouloir combattre. Vous leur feriez entendre qu’il s’agit pour eux d’acheter, avec un léger prélèvement sur leurs bénéfices, une clientèle, un débit toujours plus considérable ; de telle sorte, par exemple, que si les bénéfices du commerce français sont, comme vous le dites de 2 milliards, le commerce, en se cotisant pour une subvention annuelle de 100 millions (un 20e des bénéfices nets), s’assurerait chaque année un accroissement de rentes qui lui laisserait un bénéfice bien supérieur. Cette idée maîtresse bien comprise, votre Société n’est plus qu’une société d’agence, bureau d’indication et renseignements, qui ne fait ombrage à personne, qui sert tout le monde, et dans les transactions qu’elle prépare ne fait que des satisfaits et jamais de mécontents. Les abus, qui dans ce moment vous choquent davantage, disparaîtraient ensuite d’eux-mêmes : vous auriez l’égal échange et le commerce véridique. En résumé, toute critique de l’ordre établi, si

Auction archive: Lot number 652
Auction:
Datum:
30 Nov 2016
Auction house:
La Maison de Vente Ader
3, rue Favart
75002 Paris
France
contact@ader-paris.fr
+33 (0)1 53407710
+33 (0)1 53407720
Beschreibung:

Pierre-Joseph PROUDHON (1809-1865) écrivain et théoricien politique. L.A.S., Conciergerie 9 mars 1850, à Arthur de Bonnard ; 3 pages in-8 à en-tête de son journal La Voix du Peuple. Très belle et longue lettre de prison sur les théories socialistes d’Arthur de Bonnard et sa manière d’envisager une révolution des esprits. [Bonnard, disciple de Fourier, venait de fonder la « Ligue du Salut social », et préconisait une révolution commerciale rompant avec la « féodalité banquière », au profit d’un commerce fondé sur un réseau de comptoirs coopératifs, dont les bénéfices, placés dans une « Caisse de l’organisation du Travail », seraient employés à l’éducation des enfants, aux secours pour les veuves, au progrès.] Proudhon vient de lire « votre projet de Caisse du Travail. C’est le Syndicat de production et consommation que J. Lechevallier voulait introduire dans la Banque du Peuple, et que j’avais réduit au simple rôle de Bureau de renseignement et d’agence. Un pareil projet demanderait à être longuement étudié, discuté et mûri [...] Votre préambule, présenté sous forme de considérants, me paraît en contradiction avec l’épilogue. Il est assez peu logique de déclarer la guerre aux parasites du commerce, pour finir par un appel aux marchands, boutiquiers et industriels. Il serait bien plus sûr, à mon avis, de ne point parler de la trop grande multiplication des établissements de commerce, et de laisser au temps à éclairer désormais sur ce point le public. Chacun se croira menacé par votre manifeste, tandis qu’il faudrait, aujourd’hui surtout que nous prêchons la conciliation, rassurer tout le monde. Vous le pouvez sans faillir à vos principes, et avec bien plus d’avantages pour votre entreprise. En effet, tous les boutiquiers et marchands établis, peuvent et doivent même être considérés par vous comme les succursalistes responsables d’une immense société de Commerce, ayant pour objet la vente des produits ou matières premières, et conséquemment la mission de les mettre à portée de tous les consommateurs. C’est l’agglomération de population […] qui multiplie les épiciers ; et c’est la stagnation des affaires et la misère des masses qui les ruine. Peut-être le nombre des magasins ne vous paraîtrait-il pas aussi excessif, si tout le monde gagnait de quoi vivre. […] Si chacun en France pouvait s’acheter seulement une douzaine de chemises, cela ferait 36 millions de douzaines à fournir d’ici à deux ans : pensez-vous que le commerce des toiles, tel qu’il existe actuellement, ne peut pas être tout entier satisfait d’une pareille commande ? Raisonnez de même du vin, de la viande, de l’épicerie; et au lieu de vous tant préoccuper du soin de réduire le nombre des marchands, vous vous attacherez davantage à leur procurer de la clientèle. La réduction viendra plus tard : il faut commencer par la circulation. De ce point de vue, qui ne touche pas du reste à vos projets ultérieurs de simplification, vous pouvez, ce me semble, remanier votre plan, et y intéresser tous ceux qu’aujourd’hui vous avez l’air de vouloir combattre. Vous leur feriez entendre qu’il s’agit pour eux d’acheter, avec un léger prélèvement sur leurs bénéfices, une clientèle, un débit toujours plus considérable ; de telle sorte, par exemple, que si les bénéfices du commerce français sont, comme vous le dites de 2 milliards, le commerce, en se cotisant pour une subvention annuelle de 100 millions (un 20e des bénéfices nets), s’assurerait chaque année un accroissement de rentes qui lui laisserait un bénéfice bien supérieur. Cette idée maîtresse bien comprise, votre Société n’est plus qu’une société d’agence, bureau d’indication et renseignements, qui ne fait ombrage à personne, qui sert tout le monde, et dans les transactions qu’elle prépare ne fait que des satisfaits et jamais de mécontents. Les abus, qui dans ce moment vous choquent davantage, disparaîtraient ensuite d’eux-mêmes : vous auriez l’égal échange et le commerce véridique. En résumé, toute critique de l’ordre établi, si

Auction archive: Lot number 652
Auction:
Datum:
30 Nov 2016
Auction house:
La Maison de Vente Ader
3, rue Favart
75002 Paris
France
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+33 (0)1 53407710
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