QUINET Edgar (1803-1875). 2 MANUSCRITS autographes signés « Edgar Quinet », Hygiène de l’Esprit et Condition de l’écrivain en France. Les Académies ; 10 pages in-fol. et 10 pages et demie in-fol. Essais de la fin de la vie de Quinet, après la chute de l’Empire. Ils portent les numéros XIX et XX. Dans Hygiène de l’Esprit, Quinet rappelle les efforts concertés des Allemands pour se relever des conquêtes napoléoniennes : renforcement des armées, recherche du savoir, patriotisme porté jusqu’à la gymnastique physique. Quinet recommande à la France une gymnastique de l’intelligence pour se relever de ses ruines : « Cultivez l’homme et non pas seulement la profession. La routine, qui est un engourdissement, une pétrification de l’esprit, vous a perdus. Les corps spéciaux se sont trouvés ignorer complètement la spécialité dans laquelle ils s’étaient renfermés. Ceux qui n’avaient jamais vu dans le monde que leurs canons, avaient fini par ignorer ce que c’est qu’un canon, en l’an 1870 »... Il faut donc sortir de sa spécialité, éviter les idées fixes, entretenir la puissance de création : « Osez. La mort ne peut rien sur un peuple qui continue de créer, au profit de tous, une chose utile ou belle »... Dans Conditions de l’écrivain en France, Quinet montre comment les académies nuisent à la régénération nationale. « L’écrivain se sent seul, presque toujours seul, en France. Sa vie est un combat contre le public qui, même conquis par lui, se défend de l’aimer comme d’une faiblesse. Il n’est véritablement reconnu et en sureté que s’il porte un sceau officiel »... Les académies paraissent donc comme des lieux de refuge, et l’écrivain qui y est reçu gagne une position qui fait le mérite de ses œuvres. Cependant, il se forme dans les académies « ce que les naturalistes appellent des arrêts de développement. Ce sont des traditions qui ont eu leur moment d’utilité et d’éclat. Mais les moments sont passés, et les académies cherchent à les perpétuer. Ce qui a été un esprit de création devient un empêchement à la vie »... Il s’interroge sur l’avenir de ces institutions dont la devise est le statu quo littéraire et scientifique... On joint un manuscrit autographe (incomplet) sur la poésie épique, avec ébauches de vers au verso (13 p. in-fol.).
QUINET Edgar (1803-1875). 2 MANUSCRITS autographes signés « Edgar Quinet », Hygiène de l’Esprit et Condition de l’écrivain en France. Les Académies ; 10 pages in-fol. et 10 pages et demie in-fol. Essais de la fin de la vie de Quinet, après la chute de l’Empire. Ils portent les numéros XIX et XX. Dans Hygiène de l’Esprit, Quinet rappelle les efforts concertés des Allemands pour se relever des conquêtes napoléoniennes : renforcement des armées, recherche du savoir, patriotisme porté jusqu’à la gymnastique physique. Quinet recommande à la France une gymnastique de l’intelligence pour se relever de ses ruines : « Cultivez l’homme et non pas seulement la profession. La routine, qui est un engourdissement, une pétrification de l’esprit, vous a perdus. Les corps spéciaux se sont trouvés ignorer complètement la spécialité dans laquelle ils s’étaient renfermés. Ceux qui n’avaient jamais vu dans le monde que leurs canons, avaient fini par ignorer ce que c’est qu’un canon, en l’an 1870 »... Il faut donc sortir de sa spécialité, éviter les idées fixes, entretenir la puissance de création : « Osez. La mort ne peut rien sur un peuple qui continue de créer, au profit de tous, une chose utile ou belle »... Dans Conditions de l’écrivain en France, Quinet montre comment les académies nuisent à la régénération nationale. « L’écrivain se sent seul, presque toujours seul, en France. Sa vie est un combat contre le public qui, même conquis par lui, se défend de l’aimer comme d’une faiblesse. Il n’est véritablement reconnu et en sureté que s’il porte un sceau officiel »... Les académies paraissent donc comme des lieux de refuge, et l’écrivain qui y est reçu gagne une position qui fait le mérite de ses œuvres. Cependant, il se forme dans les académies « ce que les naturalistes appellent des arrêts de développement. Ce sont des traditions qui ont eu leur moment d’utilité et d’éclat. Mais les moments sont passés, et les académies cherchent à les perpétuer. Ce qui a été un esprit de création devient un empêchement à la vie »... Il s’interroge sur l’avenir de ces institutions dont la devise est le statu quo littéraire et scientifique... On joint un manuscrit autographe (incomplet) sur la poésie épique, avec ébauches de vers au verso (13 p. in-fol.).
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